Garuda a été sommé par la Cour Suprême indonésienne de dédommager de plusieurs dizaines de milliers d’euros la veuve du militant des droits de l’homme Munir Said Thaib. Munir Said Thaib, affectueusement appelé Munir, était un des plus ardents défenseurs des droits de l’homme et de l’anti-corruption en Indonésie. Il est mort d’une dose mortelle d’arsenic le 7 septembre 2004 à bord du vol de Garuda GA-974 entre Singapour et Amsterdam. Dans un précédent verdict du 28 janvier 2010, Garuda avait été condamné à dédommager sa veuve de près de 68 000 dollars. Garuda ne se jugeant pas responsable avait fait appel. La Cour Suprême a confirmé le précédent verdict, condamnant la compagnie indonésienne à payer une somme encore plus élevée (le montant n’a toutefois pas été révélé). D’après une convention utilisée pour ce jugement, un passager peut demander une compensation financière si ses « pertes » ou « dommages » ont un lien avec le vol, l’atterrissage ou le décollage. Dans les faits, Munir a d’abord voyagé à bord d’un premier vol de Garuda entre Djakarta et Singapour. Il a attendu deux heures dans l’aéroport de Changi à Singapour avant de monter à bord du Boeing 747-400 entre Singapour et Amsterdam. C’est alors qu’une violente crise le fait vomir sur lui-même alors qu’il est encore loin d’atteindre l’Europe. A l’agonie, il est décédé juste avant de rejoindre Amsterdam. L’autopsie a déterminé qu’il avait avalé une dose d’arsenic capable de tuer 4 personnes. Les enquêteurs ont d’une certaine manière disculpé la compagnie en affirmant que Munir n’avait pas avalé sa dose mortelle dans le 1er vol de Garuda entre Djakarta en Singapour, sinon il aurait eu sa crise durant les deux heures d’attente à l’aéroport de Changi, ni dans le second vol entre Singapour et Amsterdam mais certainement pendant ces deux heures d’attente à Changi. Ce qui n’a pas empêché la Cour de condamner Garuda, estimant que le pilote seul maître à bord, Pantun Matondang (également condamné à dédommager la veuve) aurait du atterrir d’urgence au vu de l’état du défenseur des droits de l’homme. Plusieurs versions ont circulé sur les commanditaires de cette mort, l’une d’elles montrant du doigt la police militaire indonésienne, que Munir ne se gênait pas de critiquer violemment.