Ben Smith, directeur général d’Air France-KLM, fait partie de la délégation officielle accompagnant le président français Emmanuel Macron lors de sa visite d’État de deux jours au Portugal. L’enjeu pourrait être l’intérêt de la compagnie aérienne française de rentrer dans le capital de la compagnie aérienne nationale portugaise TAP Air Portugal.
Alors que la compagnie aérienne nationale approche de son 80e anniversaire le 14 mars 2025, le gouvernement portugais serait sur le point de vendre 49 % ou plus de TAP Air Portugal. Le processus de privatisation est prévu depuis plusieurs années mais s’est heurté à divers aléas y compris politiques. Il devrait maintenant redémarrer en mars 2025, la vente étant finalisée vers la fin de cette année ou début 2026. Les ministres ont exprimé leur préférence pour la vente de 100 % de la compagnie aérienne nationale, tandis que les partis d’opposition préfèrent une vente partielle seulement.
Le groupe franco-néerlandais était intéressé par une position minoritaire ou majoritaire dans la TAP et est prêt à se conformer aux exigences du gouvernement pour maintenir la marque et poursuivre le hub de Lisbonne. S’adressant à Renascença, la directrice commerciale Diana Ramos estime qu’il est encore trop tôt pour conclure que la compagnie française est en avance dans les négociations et « pour comprendre comment chaque entreprise se positionne ». « A ce stade, il est difficile de dire si le groupe Air France-KLM est en avance, mais ce que l’on voit, c’est qu’en fait, il y a un réel intérêt et une grande volonté de la part du groupe français de se positionner dans cette course » à la privatisation de la TAP.
Diana Ramos explique que pour l’instant « il n’y a toujours pas de décret de privatisation qui définira les conditions de la vente de TAP, à savoir le pourcentage du capital qui sera mis en vente et les évaluations qui seront faites à la compagnie aérienne et qui fixeront, en quelque sorte, le point de départ du prix d’évaluation de l’entreprise qui sera ensuite contesté par les candidat ».
TAP est la principale compagnie aérienne du Portugal, mais n’a pas encore retrouvé ses niveaux de trafic et de capacité de 2019. Sa part de sièges sur le marché portugais est en déclin depuis longtemps, au profit des compagnies aériennes low cost (bien que la part des LCC se soit stabilisée ces dernières années). La plus grande force de TAP réside dans les liaisons entre l’Europe et le Brésil, où elle est numéro un en termes de sièges et où sa part de sièges est plus stable.
La visite intervient alors que le gouvernement portugais devrait recevoir deux rapports indépendants produits par Ernst & Young et Banco Finantia, sur l’évaluation de la compagnie aérienne d’ici la mi-mars, une étape clé avant le début du processus de privatisation du transporteur public. Ils donneront la valorisation potentielle de la compagnie, qui sera basée sur les performances de la TAP en 2024.
Outre Air France-KLM, Lufthansa et IAG (British Airways, Iberia…) figurent parmi les prétendants à la reprise de TAP Air Portugal.
Shôgun a commenté :
28 février 2025 - 21 h 04 min
L’intégration de TAP Portugal dans l’alliance Skyteam serait un atout très intéressant pour les membres de ce programme. Le hub de Lisbonne est stratégiquement situé pour les liaisons entre l’Europe et l’Amérique latine ou l’Afrique de l’ouest.
Xenon a commenté :
1 mars 2025 - 9 h 02 min
Il ne faut pas perdre de vue qu’AF a un réseau solide vers l’Amérique du sud au départ de CDG qui n’a rien à envier à TAP. L’acquisition de parts TAP pour AF est plutôt défensif que stratégique, de sorte à limiter la présence de concurrents sur cet axe. L’initiative pourrait faire monter les enchères en faveur des Portugais.
Greg6 a commenté :
1 mars 2025 - 13 h 52 min
C’est vrai.
Et j’ajouterai que si Af reprend Tap, la commission européenne va exiger un abandon de créneaux sur Lisbonne et Orly (peut-être même aussi sur Cdg et Porto). Si on cumule la forte présence de Tap, Af et Transavia sur les liaisons Paris Portugal, et entre la saturation de Lisbonne et le plafonnement d’Orly, ils vont vouloir une concurrence plus ouverte (non sans raisons).
Après je ne dis pas non plus que l’acquisition de Tap serait une mauvaise chose, mais serait-ce mieux qu’Air Europa par exemple ?
(Vraie question, je n’ai pas d’idée préconçue)
Jean a commenté :
1 mars 2025 - 19 h 32 min
Et KLM dans tout ça?
La France n’est pas le centre de l’univers, les hexagons atterrissent et relisent l’article qui parle à juste titre du groupe AF/KLM.
Greg6 a commenté :
2 mars 2025 - 9 h 34 min
Certes, j’aurais du écrire Af-Klm. Mais vous pinaillez un peu quand même.
Part de marché a commenté :
1 mars 2025 - 21 h 36 min
Sur l’ensemble du trafic France Portugal les parts de marché sont de 10% seulement pour AF + 45% pour Transavia.
L’UE trouvera certainement à y redire
Alexis a commenté :
1 mars 2025 - 14 h 38 min
Le but est de faire monter les enchères pour un état portugais très groumand qui veut récupérer sa mise. TAP sera pour IAG.
La véritable cible d’Af/Klm est Air Europa et si le prix de 500M€ ajusté qu’avait obtenu IAG pouvait être maintenu, ça serait une bonne affaire.
Ainsi, les 3 majors européennes seront équilibrées en nombre de passagers (environ 110M/an).
Les dernières opportunités sont Condor et Virgin.
Greg6 a commenté :
2 mars 2025 - 9 h 40 min
Delta possède déjà 49% de Virgin.
Quid de Finnair, Lot voire Aegean ?
filias a commenté :
3 mars 2025 - 20 h 34 min
mais que fait augustin de Romanet dabs ce déplacement officiel? Il n’est plus pdg du groupe ADP