Lors de ses vœux à la presse jeudi, Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus et également président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), n’a pas de mots assez durs pour dénoncer les normes et les taxes imposées au secteur de l’aéronautique par l’État français.
Si la filière aéronautique française se porte bien, Airbus et ses sous-traitants ayant des carnets de commandes remplis pour des années, Guillaume Faury a estimé que cet environnement favorable pourrait se retourner à cause d’une inflation fiscale et réglementaire incontrôlée. “On nous met des bâtons dans les roues“, a déclaré le dirigeant, cité par la chaîne BFMTV. Et de marteler : “trop de charges, trop de règlements, trop de contraintes, trop de taxes” en France. “On risque de voir beaucoup d’entreprises aller faire ce qu’elles savent faire ailleurs, parce que cela devient invivable“, a-t-il mis en garde.
Et de prendre pour exemple la filière automobile française : “En 2000, l’automobile française affichait 10 milliards d’euros d’excédent dans la balance commerciale. L’an dernier : moins de 20 milliards ! On a perdu 30 milliards“, selon Guillaume Faury. Aussi, la filière aéronautique ne doit pas “servir de bouc émissaire ou de vache à lait pour réparer les finances de l’État“.
La filière aéronautique française, par la voix de Guillaume Faury, demande donc moins de règles, moins de normes, une baisse de charges, le maintien du crédit impôt recherche, la fin de la surtaxe sur les grandes entreprises du transport et l’abandon définitif de l’augmentation de la TSBA (Taxe de solidarité sur les billets d’avion, dite Taxe Chirac).
La censure du gouvernement de Michel Barnier a mis en suspens l’augmentation de la TSBA, qui devait entrer en application au 1er janvier, mais elle pourrait revenir sur la table dans le cadre de la Loi des finances du gouvernement de François Bayrou. La nouvelle ministre chargée de Comptes publics, Amélie de Montchalin, a affirmé être favorable à cette mesure : “J’y suis favorable. C’est une mesure de justice fiscale et écologique. Les 20 % de la population ayant le revenu le plus élevé sont responsables de plus de la moitié des dépenses consacrées aux voyages en avion“, a déclaré la ministre au Parisien.
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