Le nouveau ministre des Transports François Durovray, a confirmé dans un entretien à La Tribune que l’augmentation de la taxe dite « Chirac » ou TSBA (taxe sur les billets d’avion) décidée par le gouvernement Barnier, allait rapporter un milliard d’euros supplémentaires dans les caisses de l’Etat, mais restait « absorbable » pour le secteur aéren.
Il devrait coûter, par vol en Europe, de 6,27 euros en classe Eco, et à 9,50 euros supplémentaires en classe Affaires, supplémentaires pour les passagers ; soit une hausse de la taxe Chirac qui grimpe de 20,27 à 30 euros par billet en classe « affaires » et de 2,63 à 9 euros par billet en classe Economique. Cela correspondrait également à 120 euros sur un Paris-New-York en classe Affaires (sur un vol long-courrier), selon une estimation donnée le ministre des Transports François Durovray au journal La Tribune. Selon, cette augmentation est « absorbable » pour le secteur aérien. « Je ne pense pas que, pour les vols en Europe, une taxe (un surcoût ndlr) à 9,50 euros remette en cause les équilibres. De même que 120 euros sur un Paris-New York en classe affaires, proposé à plusieurs milliers d’euros », a déclaré le ministre. « Ce surcoût de 9,50 euros restera absorbable par rapport au prix du billet », a-t-il justifié.
Le ministre est resté flou sur le montant supplémentaire à payer pour les passagers de jets d’affaires ((jusqu’à plusieurs milliers d’euros ?), affirmant avoir d’« ultimes discussions » afin de « conforter le modèle ».
Que ce soient les principales compagnies aériennes opérant en France, dont Air France, Air Caraïbes, French Bee, easyJet… les syndicats de pilotes et autres organisations du secteur aérien jusqu’à l’IATA, tous ont fermement annoncé leur rejet face à cette hausse de la TSBA. Sur le milliard de recettes attendues, ce ne sont pas moins de 850 millions d’euros qui seront prélevés auprès des compagnies aériennes régulières françaises. « C’est gigantesque », indique Air France. A lui seul, le groupe devra débourser pas moins de 300 millions d’euros, soit 30 % du montant global, signalant au passage que les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, n’ont pas été une bonne affaire pour la compagnie française cet été, avec 200 millions d’euros de recettes habituelles en moins, en raison d’une stratégie d’évitement des touristes habituels. Sans compter les autres habitudes de voyages changeantes, en raison de la situation géopolitique en Ukraine-Russie ou au Moyen-Orient.
Du côté d’Air Caraïbes, interrogé de même dans Le Monde, Christine Ourmières-Widener, nouvelle présidente d’Air Caraïbes et de sa filiale low cost French bee, estime que l’impact financier sera de « près de 25 millions d’euros sur un chiffre d’affaires de 1 milliard ». Au total, ce sera « près d’un tiers des bénéfices » de la compagnie qui vont s’évaporer. Comme pour les autres compagnies opérant en France, la low cost easyJet a elle aussi déclaré que la répercussion de cette taxe se ferait ressentir sur le prix du billet et aurait un impact direct sur les classes moyennes. « L’augmentation de la taxe sur les billets d’avion n’est pas une taxe sur les entreprises mais bien sur les particuliers », déplore ainsi Bertrand Godinot, directeur d’easyjet pour la France.
Le gouvernement Barnier a pour objectif, en triplant le montant de cette taxe, de collecter un milliard d’euros supplémentaires dès 2025, pour renflouer les caisses déficitaires de l’Etat. La TSBA s’applique à tous les vols au départ de la France.
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