En pleine fronde avec les syndicats, Aerolíneas Argentinas, la compagnie aérienne toujours propriété de l’Etat argentin, a décidé d’évincer Pablo Biró, le dirigeant du syndicat Association des pilotes de ligne (APLA), de son poste au sein du conseil d’administration de la compagnie.
La compagnie aérienne nationale a publié un communiqué de presse expliquant que la décision a été prise à la demande de l’actionnaire principal : le gouvernement. Le gouvernement du président Javier Milei, s’exprimant par l’intermédiaire du porte-parole de la présidence Manuel Adorni, a souligné que la compagnie aérienne phare de l’Argentine avait connu 13 grèves au cours des neuf derniers mois, entraînant l’immobilisation de 100 000 passagers et des pertes financières de plus de 20 millions de dollars.
Dans le contexte, le président ultralibéral Javier Milei veut vendre Aerolíneas et a tenté de l’inclure dans une liste d’entreprises publiques à vendre dans son projet de loi de méga-réforme dite « Ley de Bases ». Cependant, lors des négociations pour faire passer le projet de loi au Congrès, l’administration a retiré l’entreprise de la liste des entreprises à vendre, rapporte Buenos Aires Times.
La dernière décision du gouvernement intervient après des semaines de conflit avec les syndicats de pilotes, le personnel de sécurité des aéroports et d’autres syndicats de l’aéronautique. Les syndicats représentant les employés de la compagnie nationale Aerolíneas Argentinas, qui contrôle les deux tiers du marché intérieur, réclament des augmentations de salaires pour compenser l’inflation à trois chiffres du pays. Les employés du secteur de l’aviation réclament des augmentations de salaire de 30 à 35 % pour les aider à faire face à l’inflation obstinément élevée de l’Argentine, de l’ordre de plus de 230 % au cours sur un an. Ces derniers mois, ils ont organisé une série de grèves. Ils accusent le gouvernement de refuser le dialogue. Ils ont également rejeté en août une offre proposée par le gouvernement, la jugeant insuffisante et « provocatrice ».
Le président argentin Milei, farouche opposant aux syndicats, a depuis ses débuts, riposté avec une ligne dure. Son gouvernement a licencié plusieurs pilotes qui ont participé à des grèves. Le mois dernier, Milei a déclaré les services de transport aérien « essentiels » par décret, obligeant les syndicats à garantir 50 % des services en cas de grève. Le gouvernement a également entamé des négociations avec des entreprises privées pour céder certaines lignes d’Aerolíneas. Dans un même temps, le gouvernement de Javier Milei a célébré le fait que plusieurs concurrents de la compagnie phare dans les vols intérieurs, des low cost, continuent d’élargir leurs flottes et d’ajouter des routes. « American Jet intègre 9 avions. Flybondi ajoutera bientôt 5 avions et JetSmart continue d’élargir sa flotte. Et dans quelques semaines, les vols commenceront vers trois villes de l’intérieur de la province de Buenos Aires dans une nouvelle compagnie aérienne VLLC », a écrit le ministre de la Déréglementation et de la Transformation de l’État, Federico Sturzenegger.
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Pierre a commenté :
23 octobre 2024 - 15 h 00 min
Votre article est assez tendancieux. D’une part, l’inflation est de moins de 3 % par mois depuis quelques mois. Le taux annuel est toujours très élevé, car l’inflation argentine était la plus élevée au monde en 2023 et au début de cette année. Le syndicat des pilotes demande une augmentation bien plus élevée que le reste des autres syndicats, qui demandent — et obtiennent – des augmentations de salaires de l’ordre de 2 à 3 % par mois. De plus, le gouvernement péroniste (extrême droite basée sur les principes du Général Péron, farouche admirateur de Hitler et Mussolini) de ces dernières années avait fait d’Aerolíneas Argentinas une de ses caisses noires et un endroit où il plaçait nombre de ses militants radicalisés. Les salaires y étaient sidéralement plus élevés que dans le reste du pays.
D’autre part, Mr Biro que vous présentez comme une pauvre victime de la féroce répression en cours (ha ha) est en fait une personne qui a trempé dans nombre d’affaires que les médias français n’hésiteraient pas à qualifier de mafieuses. Alors qu’Aerolíneas Argentinas a obtenu un superavit financier en septembre pour la première fois depuis les années 1990, Mr Biro a cherché par tous les moyens à saborder cette reprise en mains de la compagnie, en mettant en place des assemblées de travailleurs (des grèves sans préavis). Son objectif était de démontrer que la compagnie ne peut pas vivre sans apports mensuels d’argent public, pour continuer à jouir de privilèges et de continuer à exercer son pouvoir sur le transport aérien dans ce pays.