Boeing va temporairement mettre en congé des milliers de cadres, de dirigeants et d’autres employés aux États-Unis, invoquant la grève de plus de 30 000 salariés aux États-Unis, et alors que l’avionneur cherche à préserver ses liquidités, a déclaré mercredi le PDG Kelly Ortberg aux employés.

Boeing s’attend à une grève qui pourrait durer puisque la direction a décidé des congés sans solde qui affecteront des dizaines de milliers d’employés de Boeing. L’annonce est intervenue moins d’une semaine après que les plus de 30 000 machinistes de Boeing dans la région de Seattle et de l’Oregon ont massivement rejeté un nouveau contrat de travail et que 96 % ont voté en faveur de la grève, quittant le travail juste après minuit vendredi.

Les négociations entre les deux parties se sont poursuivies cette semaine avec un médiateur. Boeing avait proposé une augmentation de 25 % et le syndicat avait approuvé le contrat provisoire, le conseillant à ses membres. Mais les travailleurs ont estimé que les augmentations n’étaient pas suffisantes- ils réclamaient 40 % d’augmentation notamment- pour correspondre à l’augmentation du coût de la vie dans la région de Seattle et qu’elles ne rétablissaient pas leurs retraites. Ils ne l’ont donc pas ratifié.

Ortberg, qui occupe ce poste depuis un peu moins de six semaines, a déclaré dans une note au personnel que les employés concernés prendraient une semaine de congé toutes les quatre semaines pendant la durée de la grève et que lui et son équipe subiraient des réductions de salaire « proportionnelles » pendant la durée de la grève.

« Bien qu’il s’agisse d’une décision difficile qui affecte tout le monde, elle vise à préserver notre avenir à long terme et à nous aider à traverser cette période très difficile. Nous continuerons à communiquer de manière transparente à mesure que cette situation dynamique évolue et ferons tout ce que nous pouvons pour limiter ces difficultés », a déclaré Ortberg dans son message.

Le directeur financier de Boeing, Brian West, a déclaré plus tôt cette semaine que l’entreprise allait opérer des coupes budgétaires comprennant un gel des embauches, des « réductions significatives » des dépenses chez les fournisseurs et une interdiction des voyages non essentiels, en première classe et en classe affaires, y compris pour les cadres supérieurs.

Boeing a déclaré que l’impact de la grève dépendrait de sa durée, mais les analystes estiment qu’un arrêt prolongé pourrait coûter des milliards de dollars à l’entreprise et à ses fournisseurs. La dernière grève, en 2008, avait duré 57 jours. Ce conflit social, accentué par une rupture de la production d’avions, vient s’ajouter ajoute à la pression sur les dirigeants de Boeing, qui tentent de faire sortir l’entreprise des crises de sécurité et de qualité, notamment depuis les retombées catastrophiques d’un arrachage de porte sur un vol d’Alaska Airlines en janvier dernier, qui accompagnent une dette de 60 milliards de dollars.

Ortberg a déclaré que « les activités essentielles à notre sécurité, à notre qualité, à notre support client et à nos programmes de certification clés seront prioritaires et se poursuivront », y compris la production de ses 787 Dreamliner, qui sont fabriqués dans une usine non syndiquée en Caroline du Sud, et dont la production n’est pas interrompue. Les usines construisant le 737 MAX, le 777 et le 767 cargo ont toutes été touchées par la grève.

Grève chez Boeing : la mise en congé de dizaines de milliers d'employés peut commencer 1 Air Journal

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