Air Belgium, qui n’avait plus comme activités que le fret aérien et les vols en ACMI, n’a plus que deux semaines pour trouver une solution (trouver un nouvel investisseur pour assurer ses capitaux), faute de quoi elle pourrait bien être mise en faillite.

Selon les médias locaux, la compagnie arrive au terme de son plan de protection contre la faillite dont elle bénéficie depuis près d’un an. En début de semaine, un tribunal lui a ordonné de trouver une solution à ses problèmes financiers, la solution la plus évidente étant l’arrivée d’un nouvel investisseur. Au départ, une compagnie aérienne, Sichuan Airlines, semblait prête à investir pour aider à stabiliser les finances d’Air Belgium. Mais l’accord a échoué, laissant la compagnie aérienne sur le fil pour trouver une autre solution. Un investisseur anonyme a fait surface selon le média L’Echo, offrant une lueur d’espoir et incitant le tribunal à prolonger le délai jusqu’au 19 septembre.

Cependant, le mystérieux investisseur a posé une condition embarrassante pour sécuriser les capitaux d’Air Belgium : il veut que le gouvernement belge soutienne financièrement lui aussi la compagnie aérienne. Compte tenu des difficultés rencontrées par Air Belgium au cours de l’année écoulée, notamment des millions déjà investis par le gouvernement régional, l’obtention d’un tel soutien semble incertaine.

Air Belgium a besoin d’urgence d’un investissement d’au moins 18 millions d’euros compte tenu des problèmes financiers rencontrés. Les déboires financiers récents d’Air Belgium sont dus à de mauvais choix de lignes et aux faibles taux de remplissage qui en résultent. Selon L’Echo, les bénéfices de la compagnie aérienne ont chuté de 40 % en raison de son changement de stratégie commerciale, passant des vols réguliers de passagers aux services de fret aérien et aux activités charter et ACMI (affrètement d’avions avec équipages à d’autres compagnies aériennes). Cette dernière stratégie, adoptée il y a un an, faisait suite à une procédure de réorganisation judiciaire par accord amiable avec le tribunal de commerce. Elle devait lui permettre de renouer avec la rentabilité tout en se réorganisant. En janvier 2024, il a été signalé qu’Air Belgium avait considérablement réduit ses effectifs et prévoyait de supprimer progressivement ses deux Airbus A330-900, vieux de deux ans à peine, en raison de problèmes de moteur persistants. Elle n’en possède plus qu’un aujourd’hui.

Créée en 2016, Air Belgium avait initialement prévu de relier la Belgique à l’Asie. Depuis 2022, la compagnie aérienne a toutefois réorienté son réseau vers l’Afrique, avec des destinations telles que l’Afrique du Sud (Johannesburg et Le Cap) ainsi que l’île Maurice (Port Louis).

Air Belgium menacée de faillite, avec une échéance à deux semaines 1 Air Journal

©Airbus/Eric Magnan