Affectée par la crise que subit actuellement la Nouvelle-Calédonie, Aircalin est aujourd’hui contrainte de prendre des mesures pour préserver sa pérennité et adapter son modèle à la nouvelle réalité du marché. Ces mesures concernent les opérations, l’emploi et la gestion de la trésorerie.
Après les émeutes des dernières semaines qui ont nécessité la fermeture complète de l’aéroport de La Tontouta par le Haut-Commissariat de la République du 13 mai au 5 juin, puis une reprise partielle et sous contraintes de son programme de vols, Aircalin dresse un premier bilan des impacts. Du 13 mai au 7 juillet, parmi les 477 vols initialement programmés : 317 ont été annulés, soit 66 % du programme et 29 005 passagers impactés ; 160 ont été maintenus, soit 34 % du programme et 19 272 passagers transportés ; parmi ces 160 vols maintenus, 37 ont été opérés à la demande des autorités pour les rapatriements ou le transport de personnels et de fret ; 11 vols charters ont également été déclenchés à la demande des autorités. À cette baisse soudaine d’activité s’ajoutent des perspectives pessimistes de reprise des voyages en général, et du tourisme en particulier. Une baisse du trafic global d’au moins 50 % est attendue pour les mois à venir.
Face à cette situation, le conseil d’administration d’Aircalin a pris la décision de déclencher un plan de mesures à court terme. Il s’appuie sur trois axes : le redimensionnement du réseau, la maîtrise de la trésorerie et le maintien des effectifs grâce à la mise en place du chômage partiel pour une partie des salariés.
Dans les mois à venir, l’ensemble du réseau et du programme des vols de la compagnie sera revu. Cette mesure, prise au regard de la situation financière d’Aircalin et des perspectives de reprise peu encourageantes, doit permettre à la compagnie de répondre à la nouvelle réalité du marché en capitalisant sur les lignes les plus fréquentées et en répondant aux besoins des Calédoniens. Pour la période de juillet à octobre, et dès lors que les contraintes d’exploitation seront levées par les autorités (couvre-feu et reprise complète des vols commerciaux), le programme des vols détaillé ci-après sera mis en place. Néanmoins, jusqu’au 21 juillet, les vols seront opérés sur la base d’horaires dégradés en raison des contraintes aéroportuaires qui restent d’actualité. Au-delà de cette date, les vols seront programmés aux horaires habituels.
Vols moyens courriers (réseau régional) :
Australie :
– Melbourne : suspension immédiate de la ligne ;
– Sydney : réduction des fréquences de vols avec deux vols par semaine au lieu de trois ; au moins un vol hebdomadaire sera opéré en A330 en milieu de semaine afin de répondre aux besoins d’évasan et d’approvisionnement du territoire par le fret
– Brisbane : une à deux fréquences par semaine, selon les périodes, au lieu de trois.
– Nouvelle-Zélande : une à deux fréquences opérées vers Auckland par semaine, au lieu de trois.
– Wallis-et-Futuna : une à trois fréquences par semaine, selon les périodes.
– Polynésie française : une fréquence Papeete via Nandi par semaine au lieu de deux ; elle sera opérée en A320 ou en A330, en fonction de la demande.
– Vanuatu : la desserte de Port-Vila reprendra pendant les vacances scolaires d’août à raison d’un seul vol par semaine en A320. De plus, dans le cadre de ses accords de code share, et compte tenu des annonces de suspension des dessertes d’Air New-Zealand sur la route Nouméa-Auckland jusqu’au 26 octobre et de Qantas sur la route Nouméa-Brisbane jusqu’au 8 septembre, Aircalin n’est plus en mesure de commercialiser les vols de ces compagnies sur cette période.
Vols longs courriers (réseau Asie)
Quatre à cinq fréquences au total seront programmées vers Singapour et Tokyo, au lieu de sept. ✓ La destination Tokyo sera ramenée à un seul vol par semaine aux mois de juillet et août, puis suspendue à partir de septembre jusqu’à nouvel avis. Les passagers concernés par les annulations de vols liées à ce redimensionnement se verront notifier une nouvelle proposition de date ou d’itinéraire, à valider auprès de leur point de vente initial.
Le maintien des effectifs
Le maintien des effectifs, et donc des compétences, est au cœur des préoccupations d’Aircalin. Pour y parvenir, la compagnie a décidé de recourir au chômage partiel pour une partie de ses salariés en sous-activité.
Le volet financier
Afin de préserver sa trésorerie, Aircalin a d’ores et déjà lancé une revue de ses engagements financiers afin de suspendre certains investissements et de reporter des échéances, telles que le remboursement des prochaines traites du PGE contracté lors de la crise sanitaire ou encore celles liées au renouvellement de la flotte réalisé entre 2019 et fin 2023.
La compagnie dit rester « concentrée sur sa mission qui est d’être un outil de développement pour la Nouvelle-Calédonie et de permettre aux Calédoniens et à ses clients de voyager que ce soit pour étudier, travailler, se soigner ou se déplacer ». « Consciente de la nécessité de s’adapter à la nouvelle réalité de la Nouvelle-Calédonie et des besoins de la population, l’ensemble des équipes d’Aircalin travaille actuellement à la préservation de la compagnie à court et à long terme. Des mesures complémentaires pourront être prises et annoncées, si besoin, dans les semaines à venir. »
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