Le régulateur européen de l’aviation proposera la semaine prochaine que son homologue américain, laFederal Aviation Administration (FAA), agisse en tant qu’observateur sur les audits de sécurité, notamment ceux des avions Airbus, a déclaré mardi son chef à Reuters.
S’exprimant en marge du sommet de l’aviation de Berlin, le nouveau directeur de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA), Florian Guillermet, a déclaré qu’il se rendrait à Washington la semaine prochaine pour des entretiens avec la FAA. L’objectif de la proposition est d’obtenir des accords de réciprocité avec les audits de la FAA sur les avions Boeing et d’accroître le partage d’informations plus largement. Les deux régulateurs n’iront pas jusqu’à réaliser des audits conjoints des avions.
Dans le cadre de l’accord conclu entre l’AESA et la Federal Aviation Administration (FAA), le régulateur européen approuve les avions fabriqués par le français Airbus tandis que la FAA approuve la sécurité des avions de Boeing, et chaque organisation reconnaît le travail de l’autre. Cependant, l’un ou l’autre régulateur peut demander des consultations s’il n’est pas d’accord avec le travail de l’autre, ce qui peut conduire à la suspension de la reconnaissance s’il ne parvient pas à résoudre le problème.
Ces projets montrent à quel point la récente crise de sécurité chez le constructeur aéronautique américain Boeing modifie la manière dont la production aéronautique est réglementée.
En mars, l’organisme de surveillance de l’UE a menacé de suspendre son approbation indirecte de la production d’avions Boeing.
Guillermet a déclaré mardi qu’il était au courant des mesures prises par la FAA pour garantir que Boeing améliore la sécurité et la qualité après la parte d’un panneau du fuselage lors d’un vol le 5 janvier sur un nouveau 737 MAX 9 exploité par Alaska Airlines. « Nous avons une visibilité sur la manière dont ce plan d’action est déployé. De notre point de vue d’expert, cela va dans le bon sens », a-t-il déclaré.
Donc, en clair: a commenté :
5 juin 2024 - 10 h 43 min
En clair, l’UE et l’AESA ont de graves doutes sur les expertises passées de la FAA sur les productions Boeing et soupçonnent une sorte de complaisance coupable par absence de rigueur….
Évidemment, dire cela tout haut, c’est attaquer frontalement le gouvernement US et le Congres US puisque la FAA est une agence Fédérale ( ce que signifie le F…): c’est donc lancer une guerre ouverte UE-USA. a n’en pas douter, par besoin de cogner en retour, les USA lanceraient alors des affirmations douteuses -fakes?-sur les appareils Airbus .
Inviter les représentants FAA à participer aux audits faits en Europe sur les productions Airbus est une idée séduisante du « désarmement médiatique en douceur ».
En effet, auditer sous l’œil observateur des représentants de la FAA implique que ces derniers feront des remarques éventuelles en cours de route, puis in fine, asquiesceront aux conclusions….ce qui ferme toute possibilité de contestation médiatique ultérieure….à Boeing entre autre,et principalement !
Mais le point majeur, sera la demande de réciprocité : les observateurs de l’AESA dans les audits sur Boeing…Même raisonnement sur l’acceptation finale des conclusions….Mais vu que les problèmes de qualité, de conceptions, de mise en cause de la sécurité et de constructions sont chez Boeing et non chez Airbus…c’est dire la suspicion forte de l’UE et de l’AESA sur Boeing, sur sa vraie volonté sécuritaire, sur le sérieux des plans de transformations, sur la rigueur dans leurs mises en pratique, sur la permanence de cette rigueur dans le temps ( 5 ans dit Clark, PDG de Émirates), et même sur la FAA dont la rigueur dans la rigueur semble apparaître faiblarde aux yeux de l’UE/AESA….
Eh bé! a commenté :
5 juin 2024 - 10 h 56 min
En gros, les organismes européens ont perdu toute confiance dans Boeing et la FAA et veulent s’assurer que le plan d’action récemment présenté par Boeing n’est pas un écran de fumée, ou un jet de paillettes.
Si l’offre Europe est acceptées, les financiers de chez Boeing vont devoir revoir leurs hypothèses de travail….Turbulences supplémentaires à prévoir sur cette entreprise.
Et si l’offre est refusée par les US, la suspicion d’accommodement entre copains pour aider Boeing rejaillira avec une ampleur nouvelle.
PierrePaulJackEtlesAutres a commenté :
5 juin 2024 - 11 h 35 min
Et pendant que ici ça cause et ça s’engueule parfois, dans les salons feutrés et autres salles de conférence des batailles de titans en costumes et cravates doivent avoir lieu depuis plusieurs mois, dont nous n’entendons rien mais dont cette communication d’aujourd’hui nous montre l’ampleur!
Le toulousain a commenté :
5 juin 2024 - 12 h 30 min
Ca sent le souffre la!
Vu les publications plutôt diplomates et policées de l Aesa d habitude…
JePense a commenté :
5 juin 2024 - 15 h 45 min
Question : sachant qu’Airbus produit des A320-A321 à Mobile (USA), qui réalise les audits ? FAA ou AESA ?
John a commenté :
6 juin 2024 - 11 h 05 min
A priori, je dirais que c’est l’EASA, car le DOA/POA Airbus doit être le même quelque soit les lignes de prod (supposition).
Pour ce que j’ai connu, la qualification de site PART 21G (POA) est bien faite par l’EASA ou la DGAC sur des sites à l’étranger.
CecildeMille a commenté :
6 juin 2024 - 12 h 31 min
Pour un béotien comme moi, commentaires et décryptages des uns et des autres fort intéressants. Merci.