Vingt ans après le crash d’un Boeing 737-300 de Flash Airlines au large de Charm el-Cheikh (Egypte), causant la mort de de 148 personnes, le parquet de Paris a demandé le renvoi en correctionnelle de l’ex-patron de la compagnie aérienne égyptienne.
Selon l’AFP, le ministère public a requis un procès pour homicides involontaires pour Mohamed Nour, un Egyptien de 70 ans, ex-président du conseil d’administration de la compagnie à bas coût, liquidée depuis, qui avait été mis en examen fin 2021 après de très longs démêlés judiciaires.
Le 3 janvier 2004, le vol de Flash Airlines s’était abîmé en mer Rouge trois minutes après son décollage de la station balnéaire, tuant ses 135 passagers français et ses 13 membres d’équipage. Soit l’un des accidents aériens les plus meurtriers impliquant des Français, dont parfois plusieurs membres d’une même famille.
L’enquête judiciaire française, ouverte à Bobigny le jour-même du drame, avait débouché sur un non-lieu en 2017, mais la Cour d’appel de Paris avait ordonné en septembre 2019 la reprise des investigations, notamment sur les explications de l’ex-dirigeant de Flash Airlines. Un juge du pôle accidents collectifs du tribunal de Paris avait alors été saisi, débouchant donc sur la mise en examen de Mohamed Nour. Il est accusé d’avoir laissé opérer un équipage « sans les qualifications, entrainements ou repos » nécessaires. Le commandant de bord avait 7500 heures de vol à son actif dont 474 sur Boeing 737, et le copilote respectivement moins de 800 et 242.
Mohamed Nour, qui pendant longtemps n’avait pas répondu aux convocations de la justice française, a été placé fin septembre 2021 sous le statut intermédiaire de témoin assisté dans cette enquête, avant finalement d’être mis en examen en janvier 2022 pour homicides involontaires. Dans ses réquisitions, signées le 22 décembre et dont l’AFP a eu connaissance la semaine dernière, le parquet relève que les «nombreux manquements, calculs approximatifs et analyses sommaires» des deux pilotes, morts dans le crash, constituent «la cause directe» du crash.
D’après le parquet, le pilote était très expérimenté dans l’aviation militaire, et non civile. Pour le ministère public, les fautes pénales principales sont aussi «bien évidemment et en premier lieu imputables» à Flash Airlines, qui se voit reprocher un manque de formation de ses pilotes et de mauvaises conditions de travail favorisant leur mauvaise réaction le jour de l’accident.
Plus d’un demi-millier de parties civiles se sont constituées au sein de la procédure, regroupées pour certaines au sein d’une Association de défense des familles de victimes de la catastrophe de Flash Airlines. Très engagées dans la procédure, les familles avaient elles-mêmes missionné des experts dont le rapport, publié en 2007, avait épinglé tous les acteurs, y compris la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), pour n’avoir pas interdit de vol la compagnie.
En janvier 2019, le tribunal de Paris avait condamné l’Etat à verser 10.000 euros de dommages et intérêts à l’association de défense des familles de victimes pour les délais déraisonnables de la justice dans cette affaire.
Icare38 a commenté :
29 janvier 2024 - 16 h 30 min
Ce crash est essentiellement dû au fait que le pilote avait une très importante expérience en utilisant des avions russes.
Les horizons artificiels russes, à cette époque, affichaient une maquette mobile sur un fond fixe; ailleurs(cas du 737), c’est le contraire.
Décollage par une nuit sans lune…
Au dessus de la mer (aucun repère visuel) …
Si ce pilote avait une licence valide, je ne vois pas en quoi le dirigeant de la compagnie puisse être répréhensible.
Faites attention en allant aux toilettes, peut-être que dans vingt ans…