Jetblue Airways et Spirit Airways ont déposé vendredi un recours devant une cour d’appel fédérale contre le blocage de leur projet de fusion, décidée par un juge de Boston, dans le nord-est des États-Unis.
Le juge fédéral William Young a rejeté mardi leur projet de fusion, qui a pour objectif de créer la cinquième plus grosse compagnie américaine (derrière les «Big Four» que sont American Airlines, Delta Air Lines, United Airlines et Southwest Airlines). Selon lui, l’opération entraînerait «des prix en moyenne plus élevés pour les clients» et «l’élimination de Spirit nuirait aux voyageurs soucieux des coûts et qui comptent sur les tarifs bas» de la low cost. Sa décision faisait suite à une action en justice lancée en mars par le ministère américain de la Justice.
«JetBlue Airways Corporation et Spirit Airlines Inc par la présente font appel auprès de la cour d’appel fédérale» de la décision juge fédéral William Young, selon un document de justice déposé par les deux compagnies aériennes américaines, qui ensemble détiendraient alors 9% du marché aérien aux Etats-Unis. «Nous pensons toujours que notre rapprochement est la meilleure solution pour améliorer la concurrence nécessaire et pour fournir des prix faibles et un service de qualité aux clients tout en augmentant notre capacité à lutter face aux transporteurs américains dominants […] Nous évaluerons quelles sont nos options dans le cadre du processus légal», ont-elles souligné par ailleurs dans un communiqué. Selon leur projet de fusion, Jetblue Airways prendrait le contrôle de Spirit Airways pour un montant de 3,8 milliards de dollars.
De son côté, le ministre américain de la Justice Merrick Garland a qualifié le jugement de «victoire pour les dizaines de millions de voyageurs qui auraient dû faire face à des prix plus élevés et moins de choix». Et le président américain Joe Biden a également salué sur X (ex-Twitter) une «victoire pour le consommateur».
Lyonnnais a commenté :
21 janvier 2024 - 17 h 44 min
Comment un juge peut-il décider, seul, qu’une fusion de 2 sociétés engendrerait une fin de la concurrence du transport aérien US ??? Cette fusion ne créerait QUE le 5e transporteur américain … !!! N’y aurait-il pas lieu, d’abord, d’exiger le démantèlement des 4 premiers ???
Bencello a commenté :
22 janvier 2024 - 9 h 35 min
Le système judiciaire US est ainsi fait qu’un juge fédéral “seul” peut prendre cette décision.
Le DoT a basé son argumentation, non pas sur les parts de marché, effectivement faibles, mais sur la disparition effective (assumée par Jetblue) d’un acteur low-cost, racheté par une compagnie traditionnelle.
(Qui aurait cru que le modèle low-cost peut être protégé un jour ?)
Une fusion avec Frontier Airlines, comme elle était prévue initialement avant les surenchères de Jetblue, n’aurait souffert aucun recours de ce point de vue là.
Les actionnaires de Spirit, plutôt que de s’acharner avec Jetblue, seraient bien avisés de reprendre langue avec Frontier, avec il est vrai, un manque à gagner, mais une probabilité accrue d’aller au bout.
Yoann a commenté :
21 janvier 2024 - 19 h 51 min
Décision incompréhensible alors que AA, DL et UA se sont toutes construites par le biais de consolidations de bien plus grande envergure! Que dire du récent mariage entre Alaska Air et Hawaiian Airlines? On préfère laisser Spirit couler plutôt que de lui laisser une chance de survie. Aberrant.
Sébastien a commenté :
22 janvier 2024 - 21 h 15 min
C’est vrai qu’on oublie vite que les “Majors” américaines se sont vite consolidés, cf DELTA avec NORTHWEST, UNITED avec CONTINENTAL, AMERICAN AIRLINES avec US AIRWAYS.
Mais bon comme “excuse”, elles partageaient toutes une crise (Guerre en Irak, Barril de pétrole de $30 à $100 et surtout crise financière de 2008).
Cependant je trouve que ce blocage de fusion plutôt logique car SPIRIT (et son modèle ultra low cost) disparaîtrait. Et ensuite FRONTIER serait devenu trop petit.
On ne parle pas beaucoup de JETBLUE mais c’est une compagnie déjà très grosse et elle n’a pas besoin de racheter une autre compagnie.