Un juge fédéral a bloqué mardi l’achat par JetBlue de sa rivale Spirit Airlines, pour un montant de 3, 8 milliards de dollars.
Dans sa décision, le juge William G. Young a accepté les arguments du gouvernement américain qui contestait l’acquisition de la compagnie aérienne à très bas prix (ULCC) Spirit Airlines par JetBlue Airways. Le gouvernement fédéral affirme que la fusion entraînerait une augmentation significative des tarifs aériens, était anticoncrrentielle et nuirait aux consommateurs.
Le ministère de la Justice des États-Unis (DoJ) estime que les passagers paieraient environ 2 milliards de dollars de plus en cas d’augmentation annuelle probable des tarifs. La décision indique que les compagnies aériennes n’ont pas été en mesure de démontrer qu’elles pourraient éviter d’éventuels préjudices aux consommateurs, même si d’autres compagnies absorbaient la demande actuelle dans les segments qu’elles opèrent. Une analyse présentée au tribunal a montré qu’il faudrait plus de quinze ans à une autre ULCC pour remplacer Spirit Airlines. Allegiant, un autre transporteur à très bas prix, par exemple, devrait croître de 412 % pour occuper l’espace laissé par son homologue.
La fusion proposée aurait donné naissance à la cinquième plus grande compagnie aérienne, dans le cadre d’un accord qui, selon les deux sociétés, les aiderait à se développer et à rivaliser avec ses plus grands rivaux, tels que United et Delta.
« Nous continuons de croire que notre rapprochement constitue la meilleure opportunité d’accroître la concurrence et le choix indispensables en proposant des tarifs bas et un excellent service à davantage de clients sur davantage de marchés, tout en renforçant notre capacité à rivaliser avec les transporteurs américains dominants », ont déclaré les deux compagnies aériennes dans une déclaration commune.
Le procureur général des États-Unis, Merrick Garland, a déclaré dans un communiqué que la décision de mardi est « une victoire pour des dizaines de millions de voyageurs qui auraient été confrontés à des tarifs plus élevés et à moins de choix si la fusion proposée entre JetBlue et Spirit avait été autorisée ».
JetBlue a rompu ses liens avec American Airlines en mai 2023 après qu’un juge fédéral a ordonné aux deux transporteurs de mettre fin à un projet de fusion en raison des lois antitrust. JetBlue décide alors de se concentrer sur la fusion avec Spirit Airlines. Suite à l’annonce de mardi, le cours des actions de Spirit Airlines a dévissé de 52 % tandis que les actions de JetBlue ont gagné 3 %.
@fra a commenté :
17 janvier 2024 - 13 h 27 min
Heureusement qu’il y a encore des juges qui font leur boulot et qui veillent à la protection des consommateurs. Sans compter la casse sociale prévisible. L’aérien est finalement assez peu concentré aux US, il y a pléthore de compagnies : Delta, United, American, Alaska, Spirit et JetBlue donc… l’énorme taille du marché justifie qu’il y ait autant d’acteurs
Sébastien a commenté :
18 janvier 2024 - 7 h 05 min
Il est bon de rappeler que JETBLUE est une compagnie bien plus importante que les Majors DELTA, UNITED ou AMERICAN, c’est d’ailleurs un peu “l’équivalent de EASYJET”(tandis que SOUTHWEST est “la RYANAIR).
Donc effectivement cette fusion avec SPIRIT devrait être interdite. D’ailleurs cette dernière aurait plutôt dû fusionner avec FRONTIER, là cela aurait eu du sens.
Bencello a commenté :
18 janvier 2024 - 16 h 31 min
Mauvaise nouvelle pour JetBlue, TRES Mauvais nouvelle pour Spirit, qui est très proche de la liquidation /restructuration selon certains analystes financiers.
Greg6 a commenté :
18 janvier 2024 - 18 h 42 min
Très mauvais choix des actionnaires de Spirit qui n’ont vu que leur intérêt personnel dans cette affaire…
La possibilité que ce rachat se voit bloqué par les autorités était un risque fortement évoqué depuis le début.
Un rachat de Spirit par Frontier paraissait beaucoup plus logique et naturel pour le marché US, afin de créer une grande low-cost susceptible de faire baisser les prix.