Alaska Airlines a commencé ce week-end des inspections préliminaires sur certains de ses Boeing 737-9 MAX, ajoutant que jusqu’à 20 avions pourraient être soumis à une inspection, a annoncé samedi la compagnie à Reuters.
Le transporteur a également déclaré qu’il lancerait et améliorerait ses propres niveaux de contrôle qualité pour la production de l’avion et a lancé une révision des systèmes de qualité et de contrôle de la production de Boeing, y compris la surveillance des fournisseurs de Boeing. Alaska Airlines a déclaré avoir engagé une conversation franche avec le PDG et l’équipe de direction de Boeing plus tôt dans la semaine pour discuter de leurs plans d’amélioration de la qualité afin de garantir la livraison d’avions de la plus haute qualité hors de la chaîne de production.
La compagnie aérienne a également déclaré que la Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis exigerait davantage de données de la part de Boeing avant d’approuver les inspections proposées par le constructeur de la compagnie aérienne et les instructions de maintenance utilisées pour effectuer les inspections finales afin de remettre en service en toute sécurité le 737-9 MAX.
La FAA a prolongé vendredi l’immobilisation au sol des Boeing 737 MAX 9 pour de nouveaux contrôles de sécurité et a annoncé qu’elle renforcerait elle-même la surveillance de Boeing après l’accident qui a vu un bouchon de porte se détacher en plein vol entraînant la dépressurisation de la cabine. Sous une surveillance plus stricte, le régulateur auditera la chaîne de production et les fournisseurs du Boeing 737 MAX 9 et envisagera de confier à une entité indépendante la relève de Boeing sur certains aspects de la certification de la sécurité des nouveaux avions que la FAA avait précédemment confiée à l’avionneur.
Certification de sécurité a commenté :
15 janvier 2024 - 9 h 57 min
Donc si j’ai bien compris la fin de l’article, Boeing continuait à certifier lui même certains aspects de la certification de la sécurité des MAX (et d’autres avions).
Est-ce une pratique habituelle chez les constructeurs aéronautiques ?
On notera que la FAA envisage de confier ces tâches à une autre entité et non pas quelle a décidé de le faire sur le champ.
Bencello a commenté :
15 janvier 2024 - 11 h 18 min
C’est un des (nombreux) passe-droits dont à bénéficié Boeing, dans son lobbying auprès du congrès.
En 2003 le législateur américain à pondu un texte, le “ODA” (Organization Designation Authorization) qui refondait l’articulation entre l’organisme certificateur, la FAA, et l’entreprise à certifier.
Boeing certifiait sa fabrication, sous la “supervision” de la FAA.
Ainsi, au fur et à mesure des années, Boeing en est arrivé “autocertifier” 96% de son propre travail en 2018.
Vous pouvez imaginer le confort pour les responsables de Boeing, et l’état d’esprit des équipes, avec les résultats que l’on sait…
Jules a commenté :
15 janvier 2024 - 12 h 10 min
Ce n’est pas un passe-droit, c’est un système qui existe partout et qui est plus ou moins étendu.
Là où c’est critiquable aux US, c’est que les sous-traitants ont une délégation de Boeing, c’est à dire une sorte de sous-délégation qui a peu de contrôle de la FAA car Boeing est sensé contrôler ses sous-traitants avec la même rigueur que la FAA, ce qui n’est pas le cas au vu des évènements des derniers mois (cloison étanche arrière par exemple).
Pour le dernier évènement (boulons manquants), c’est encore pire car c’est un manque de procédure entre l’équipementier et l’avionneur, c’est encore plus grave.
Qui devait mettre les boulons? Les freiner? Documenter tout ça? Impossible de le savoir s’il n’y a pas de procédures ….
On ne peut pas compter sur le bon sens car, avec les cadences de livraison, les FAL sont devenu extrêmement complexes et très automatisées et les personnels doivent appliquées strictement les procédures, s’il y en a ….
Comme il y a moins d’évènements sur les avions Airbus, on peut se dire que le système fonctionne mieux, qu’Airbus a moins délégué, c’est possible. Mais ce système de contrôle a un coût énorme, la tentation de sous-délégation a existé et existe encore. Vu les récents évènements chez les équipementiers EU et US, l’échéance est probablement repoussée, mais la question se reposera bientôt.
colibris a commenté :
15 janvier 2024 - 19 h 39 min
Petite blague, la porte du poste s’est ouverte vers l’extérieur de manière très brutale (Pour préserver la structure du tronçon poste/ cabine ) Sauf que personne n’était au courant et que cela ne figure pas dans les descriptions systèmes et dans les procédures . Mieux valais pas être devant ou derrière puisque le phénomène marche dans les deux sens de dépressurisation.
Oups! a commenté :
16 janvier 2024 - 10 h 10 min
Donc pour faire intrusion dans le cockpit, il suffit de créer une dépressurisation…
Bio a commenté :
16 janvier 2024 - 8 h 16 min
ça me fait bien rire les gens qui s’offusque de cette “auto-certification” et qui appellent ça des passe droits. C’est juste une méconnaissance du système .
Il en va de même chez Airbus. Ce n’est pas un passe droit.
L’avionneur a un DOA (Design Organization Approval) qui lui permet selon un process déposé et très précis de certifier lui même certaines modifications. Et ce sous contrôle de l’autorité via des audits réguliers.
Les règles diffèrent un peu entre FAA et EASA mais ça va même plus loin dans le sens où il y a (ou du moins il y avait jusqu’au MAX) réciprocité de certif : à part certains sujets majeurs, quelque chose certifié par l’EASA n’était pas re-certifié par la FAA et inversement.
Il est par contre évident que certains sujets majeurs dans la conception de l’avion ne sont pas certifiés par l’avionneur mais directement par l’autorité.
Le vrai problème avec Boeing c’est d’une part que la FAA ne fait pas correctement sont job d’autorité de surveillance. Et d’autre part, dans le cas du MCAS que Boeing a caché certaines choses à la FAA.
Ce système a ses limites on l’a vu et ne peut marcher que si les deux parties sont honnêtes et travaillent dans une vrai relation de confiance.
Bencello a commenté :
16 janvier 2024 - 13 h 52 min
@Bio
Le problème avec la FAA et le législateur US, c’est que l’ODA s’est accompagné dans le même temps d’une baisse des crédits et des effectifs (quelques personnes devaient contrôler un nombre impressionnant de personnels Boeing qui leur étaient détachées).
En cela il s’agit d’un système de passe-droit (qui bien sûr ne dit pas son nom)
Bio a commenté :
17 janvier 2024 - 8 h 25 min
Si ça vous fait plaisir d’appeler ça un passe droit… soit..
enfin ils n’ont fait que copier ce qui était mis en place par l’EASA qui elle non plus n’a pas de crédits illimités et fait face à des difficultés de personnel.
Bencello a commenté :
15 janvier 2024 - 11 h 18 min
https://en.wikipedia.org/wiki/Organization_Designation_Authorization
Jules a commenté :
15 janvier 2024 - 11 h 51 min
C’est pareil en Europe, Airbus (et toutes les autres sociétés travaillant dans l’aéronautique) ont un système en place appelé le DOA qui est une délégation de l’autorité pour faire la surveillance de la conception des avions, systèmes et équipements. Il y a le même principe pour la maintenance (MOA) et la fabrication (POA).
Évidemment l’autorité (EASA pour l’Europe) décide de ce qui est délégué ou pas et elle fait une surveillance du DOA. Si cette surveillance montre des défaillances, la société perd son agrément et est surveillée beaucoup plus étroitement, cela peut aller jusqu’à l’interdiction de concevoir et fabriquer des équipement ou systèmes.
Pour le problème actuel avec ces boulons manquants, c’est un non respect de procédures basiques de fabric (ou une absence). L’autorité (ici la FAA) ne peut pas être derrière chaque ouvrier pour voir s’il serre bien bien les boulons, surtout si la procédure ne l’indique pas, c’est là le problème.
pubntrash a commenté :
15 janvier 2024 - 21 h 23 min
Donc…
1. Spirit fait (?) des contrôles de qualité
2. Boeing fait (?) des contrôles de qualité de ce qui est produit par Spirit
3. la FAA va faire ou déléguer à des intervenants tiers des contrôles de qualité de ce qui est produit par Boeing (directement ou non)
4. les compagnies (client) vont faire des contrôles de qualité de ce qui est produit par Boeing (directement ou non)
Question : le passager va-t-il devoir lui aussi faire des … (devinez la fin de la phrase)
Moi, je vais créer une société de contrôleur de contrôleurs.
Et vous ? Allez-vous créer une société de contrôleurs de contrôleurs de contrôleur ?
Jules a commenté :
16 janvier 2024 - 8 h 43 min
Oui, l’humain étant le maillon faible, c’est comme ça que marche le monde. L’avion n’est pas devenu par hasard le moyen de transport le plus sûr du monde.
Et vous ne croyez pas si bien dire. Les contrôleurs sont audités pour que l’on soit sûr que leur compétences soient maintenues à jour. Et vous avez oublié les pilotes … probablement la profession la plus contrôlée au monde.
Quand au passager, il paye son billet bien cher pour que tout cela soit fait et peut normalement s’endormir pendant le voyage.
Chez Boeing, on voit que la fusée a un problème à tous les étages.
moyen de transport le plus sûr du monde a commenté :
16 janvier 2024 - 10 h 42 min
L’avion n’a jamais été le moyen le plus sûr du monde.
Il s’agit d’un matraquage de la pensée des fabricants auquel les médias font écho.
Le moyen le plus sûr est le train, on est sur une base de milliards de passagers transportés par an alors qu’en avion sur une base de LARGEMENT inférieure.
Pour avoir une comparaison honnête, il faudrait avoir -entre autres- le même nombre de passagers transportés pour ces deux moyens de transport, ce qui est TRES LOIN d’être le cas.
Grinch' a commenté :
16 janvier 2024 - 11 h 55 min
Je ne sais pas si le train est devant l’avion, mais je suis certain par contre qu’il existe encore bien plus sûr que le train à nombre de passagers transportés équivalents : les escalators et les ascenseurs, dont les accidents mortels sont rarissimes. Et ce sont bien tous les deux des moyens de transport…
Jules a commenté :
16 janvier 2024 - 12 h 13 min
Génial!
La prochaine fois que je vais à New-York, Buenos Aires, Tokyo ou Le Cap, j’irai en train!
Merci pour vos lumières 🙂
pubntrash a commenté :
16 janvier 2024 - 16 h 39 min
D’accord avec Grinch’ (sans plaisanter), je ne vois jamais un accident d’escalator ou ascenseur faire des centaines de victimes et la une des journaux.
@jules New-York, Buenos Aires, Tokyo ou Le Cap en escalator, ce n’est pas mal : tu as le temps de voir le paysage.
Par contre, évite de compter les marches.
Certifications des MAX 7 & 10 retardées ? a commenté :
16 janvier 2024 - 12 h 37 min
Certifications des MAX 7 & 10 retardées ?
C’est ce qui est envisagé selon un article paru dans boursier.com
“La FAA, agence gouvernementale chargée des réglementations et contrôles dans l’aviation civile américaine, a demandé à Boeing de fournir des données additionnelles avant d’approuver un processus étendu et rigoureux d’inspection et de maintenance en vue du retour en service de l’appareil. Dans le même temps, Bloomberg indique que les certifications des 737 MAX 7 et 10 devraient être retardées jusqu’à ce que les problèmes du MAX 9 soient pleinement résolus.
Selon Wall Street Journal, la reprise des livraisons du 737 MAX en Chine fait face à de nouveaux délais …le régulateur chinois ayant par ailleurs demandé aux compagnies aériennes locales de conduire des inspections de sécurité et China Southern Airlines prévoyant des inspections additionnelles.
Le toulousain a commenté :
16 janvier 2024 - 13 h 18 min
Vrai ou pas ca serait logique….