Le Serious Fraud Office (SFO) du Royaume-Uni a arrêté un individu après avoir ouvert une enquête criminelle contre AOG Technics, le fournisseur britannique qui serait lié au scandale des fausses pièces aéronautiques installées sur des moteurs CFM-56 qui équipent A320 et 737.
Le SFO a annoncé le 6 décembre 2023 qu’un raid à l’aube avait été effectué à une adresse du Grand Londres aux côtés d’officiers de la National Crime Agency (NGA) et que du matériel avait été saisi. L’arrestation et la perquisition sur la propriété représentent une escalade dans le scandale des fausses pièces d’AOG Technics qui a touché à la fois les compagnies aériennes et le motoriste CFM International, co-entreprise entre l’américain General Electric et le français Safran, obligé d’annoncer au coup par coup quels transporteurs avaient été touchés.
Le problème a été porté pour la première fois à l’attention de CFM en juillet après que des pièces provenant d’AOG Technics ont été accompagnées de documents suspects. La documentation affirmait que les pièces étaient neuves, mais des techniciens expérimentés ont déclaré qu’elles semblaient usagées. CFM et Safran se sont penchés sur l’affaire et ont confirmé que la documentation avait été falsifiée avant d’en informer les régulateurs. Plus de la moitié des 145 moteurs CFM-56 soupçonnés, à ce jour, de contenir des pièces faussement certifiées provenant du fournisseur britannique AOG Technics avaient été retirés du service. Après une analyse de la documentation fournie par AOG Technics, CFM International avait identifié 180 documents falsifiés, couvrant 124 numéros de pièces. Le motoriste a partagé tous les dossiers avec les régulateurs de l’aviation civile des États-Unis, du Royaume-Uni et des pays de l’Union européen.
Le 7 septembre 2023, une action en justice contre AOG Technics a été déposée au Royaume-Uni par CFM International. Produits à 34 000 unités à ce jour, 22 600 moteurs CFM-56 sont encore en service et équipent les monocouloirs Airbus A320 et Boeing 737NG.
Le site spécialisé AeroTime a identifié huit compagnies aériennes qui ont publiquement confirmé avoir été touchées par les pratiques AOG, à savoir Delta Air Lines, WestJet, American Airlines, United Airlines, Southwest Airlines, TAP, Virgin Australia et maintenant Ryanair. Le SFO a déclaré qu’il travaillait en étroite collaboration avec l’Autorité de l’aviation civile du Royaume-Uni (CAA) et d’autres régulateurs pour examiner les informations obtenues à mesure qu’il faisait progresser son enquête criminelle sur des soupçons de fraude au sein de cette entreprise.
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