Après avoir menacé de faire grève ce vendredi 15 septembre, les syndicats SNCTA et UNSA-ICNA des contrôleurs aériens français ont levé leur préavis après avoir obtenu un accord dont les détails n’ont toujours pas été été divulgués.
Encore mieux, les contrôleurs aériens français, pourtant très portés sur la grève pendant le projet de réforme des retraites, se sont engagés par le biais de leur syndicat majoritaire SNCTA à une trêve de plus d’un an sur le front social, comprenant toute la période des Jeux olympiques et paralympiques de Paris-2024 jusqu’à fin septembre 2024.
Xavier Bertrand, le président des Hauts-de-France, s’interroge aujourd’hui sur les conditions négociées entre les syndicats des contrôleurs aériens et la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). «Le préavis a été levé parce qu’il y a un accord qui a été trouvé. Je demande à Monsieur Beaune [ministre délégué aux Transports, ndlr] de révéler ce qu’il y a dans cet accord qui, aujourd’hui, est totalement secret», a dénoncé Xavier Bertrand, sur Cnews, ce jeudi. Et de marteler : «Qu’est-ce qu’il y a dans cet accord ? Combien il a coûté ? Parce que c’est l’argent du contribuable». Selon l’ancien candidat à la primaire de la droite, il est clair que le gouvernement a «payé une rançon».
Au-delà du seul cas des contrôleurs aériens, Xavier Bertrand s’est inquiété du chantage de certains syndicats dans le secteur des transports avant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024. «Il y a aujourd’hui des syndicats, certaines coordinations, qui sont en train de se préparer pour, à la veille des JO, demander un maximum d’avancées pour eux», a-t-il prévenu. En réponse aux manœuvres syndicales, Xavier Bertrand a appelé à aller un cran plus loin que le «service minimum» -qu’il avait lui-même mis en place en 2007 dans ses précédentes fonctions de ministre du Travail.
«Si l’on veut protéger l’État, l’argent des contribuables, les Français qui prennent les transports et les services publics essentiels, il faut aller maintenant, comme en Italie, vers une loi sur le service garanti», a plaidé Xavier Bertrand. La loi italienne empêche certaines professions, notamment dans les transports, de faire grève à certaines dates : du 10 au 20 août, du 23 décembre au 7 janvier, cinq jours avant Pâques et trois jours après, et lors des élections.
Caravelle a commenté :
14 septembre 2023 - 15 h 40 min
Toujours et encore cette lâche politique du renoncement qui nous envoie dans le mur dans tous les domaines…
Il y a pourtant bien des démocraties (outre l’Italie citée dans l’article) où le droit de grève est limité pour certaines professions.
Nico a commenté :
14 septembre 2023 - 15 h 51 min
Pourquoi tout le monde craque sur ces nantis?? Aucune augmentation et ciel ouvert européen!!! Ça suffit de subir leurs caprices!!!
Erratum a commenté :
16 septembre 2023 - 12 h 34 min
Ciel ouvert ? Comment ça ?
Erratum a commenté :
16 septembre 2023 - 11 h 15 min
Bonjour, contrôleur aérien ici (ne me jetez pas de pierres svp, je ne comptais pas faire grève),
Quelques petits points de détails à propos de ce magnifique article pétri de neutralité journalistique :
– il était presque sûr que la grève serait annulée, la menace de grève permet de forcer la main à l’administration de se mettre à une table des négociations, ce qu’ils refusaient jusque là.
– les grèves lors de la réforme des retraites n’ont été que très peu suivi dans notre corps de métier. Mais les modalités de service minimum créé par Xavier Bertrand implique un besoin de baisser le trafic à certains moments de la journée, mais il remonte à d’autres moments, notamment le soir.
– “l’argent du contribuable” : plus précisément, c’est l’argent issu des taxes de survol. Argent où chaque année il y a un trop perçu reversé aux compagnies (comme à Ryanair qui est si prompt à nous critiquer et qui est actuellement en grève). Ce n’est donc pas issu d’impôts.
– il existe un dispositif européen supposé indexer notre salaire sur l’inflation. hors ce dispositif n’étais jusqu’à présent pas mis en application. en d’autres termes les compagnies augmentaient les prix en raison de l’inflation et de taxes de survols plus cher, mais récupéraient cet argent fait sur le dos des passagers et des services du contrôle pour ensuite aller engraisser leurs actionnaires.
– enfin, rappelons que c’est sous le ministère de Xavier Bertrand qu’avait été décidé du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, ce qui a vu notre effectif diminuer d’environ 25% en dix ans, là où le trafic aérien n’a fait qu’augmenter. (en 2023 nous avons dépassé le trafic de 2019 d’avant COVID). Au bout d’un moment, comme dans tous les autres corps de métier, une baisse des effectifs et une augmentation de la charge de travail, cela fait grincer des dents.
Bonne journée
Norlau a commenté :
16 septembre 2023 - 12 h 48 min
Contrôleurs aériens français ; c’est une caste dont les conditions de travail font envie à bien d’autres contrôleurs dans le monde : fonctionnaires du cadre A, très bien payés pour le temps de travail effectué, sécurité d’emploi, chantage à la grève sans motif valable. Le contribuable français va-t-il encore supporter longtemps sans rien dire les caprices de ces nantis ? Plaçons-les en agence et le trafic aérien français s’en portera beaucoup mieux.