La Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers (FNAM) a tenu son deuxième congrès annuel ce 25 mai dans les locaux de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) à Paris, réunissant les professionnels du secteur aérien français.
Pascal de Izaguirre, président de la FNAM et patron de de la comapgnie aérienne Corsair, a ouvert le congrès en revenant sur les nombreux défis auxquels fait face le transport aérien français depuis la crise Covid et toutes les attentions de la filière tournées aujourd’hui vers la décarbonation du secteur, l’efficacité opérationnelle et la qualité de service pour la saison estivale à venir ainsi que les événements sportifs qui se dérouleront prochainement en France, tels que la Coupe du Monde de Rugby et les Jeux Olympiques. Il en a profité pour appeler à nouveau l’État à créer les conditions permettant une meilleure visibilité pour les passagers et les compagnies aériennes des conséquences de mouvements de grève récurrents des contrôleurs aériens français et minimiser les temps d’attente au passage aux frontières dans les principaux aéroports français.
Il a rappelé que la préservation de la compétitivité du transport aérien français par rapport à celle de ses concurrents internationaux doit rester un objectif essentiel alors que le pavillon français continue (hors crise Covid) de perdre chaque année un point de part de marché. Cet objectif de compétitivité passe en premier lieu par l’abandon de mesures nationales de taxation ou d’interdiction spécifiques à l’aviation française.
Dans ce cadre, il a expliqué avoir engagé, avec l’Union des Aéroports Français (UAF) des discussions visant à réfléchir en commun à des évolutions éventuelles de la régulation aéroportuaire donnant tant aux compagnies aériennes qu’aux aéroports une meilleure vision de long-terme tout en garantissant un partage équitable de la valeur créée. « Notre demande à l’égard des pouvoirs publics est claire. La FNAM est attachée à un cadre réglementaire, fiscal et d’exploitation stabilisé leur permettant de sécuriser les moyens financiers nécessaires à sa décarbonation. Le transport aérien est bien un secteur en transition écologique et ne saurait devenir la variable d’ajustement des politiques d’investissement d’autres modes de transport », a souligné Pascal de Izaguirre.
Transition écologique
Ce congrès annuel a été l’occasion de rappeler que la FNAM et ses adhérents sont pleinement engagés dans la transition écologique. Le secteur aérien est notamment le premier à avoir remis au gouvernement sa feuille de route de transition énergétique, le 14 février dernier, conformément à l’article 301 de la loi Climat et Résilience. Cette feuille de route, associant l’expertise de l’industrie, des entreprises du secteur de l’énergie et de l’État, présente deux scénarios ambitieux et réalistes pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Elle est consultable sur son site internet.
L’accompagnement nécessaire par les pouvoirs publics français, à l’image des soutiens financiers apportés par l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou les Etats-Unis, pour accompagner la création d’une filière de carburants aéronautiques durables en France a été rappelé : « Ces carburants, utilisables dès aujourd’hui à hauteur de 50% dans les flottes des compagnies aériennes sont en effet indispensables afin de permettre au secteur d’atteindre son objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 ».
Le président de la FNAM a ensuite insisté sur la nécessité de préserver un cadre concurrentiel équilibré, notamment à travers la promotion d’un dialogue social de qualité dans un secteur qui concentre 95% des emplois en France : « Ce dialogue doit permettre un juste partage de la valeur tenant compte des réalités économiques. Les douze derniers mois auront constitué une période particulièrement active avec 9 accords de branche signés par une grande majorité des organisations syndicales représentatives, dont plusieurs accords salariaux pour tenir compte de la revalorisation du SMIC. Nous avons aussi à cœur de poursuivre nos travaux visant le renforcement de l’attractivité de notre secteur, en particulier pour les plus jeunes, sur l’ensemble du territoire ». La FNAM travaille actuellement avec les partenaires sociaux et les services de l’État à construire les contours d’une future convention collective du transport aérien couvrant l’ensemble des personnels.
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