La compagnie aérienne low cost Ryanair a présenté des résultats annuels marqué par un presque-record de bénéfice à 1,43 milliard d’euros. Mais elle fait état d’un « optimisme prudent » pour les douze prochains mois, notamment en raison des retards de livraison de nouveaux avions.

Pour l’exercice annuel clos au 31 mars 2023, la spécialiste irlandaise du vol pas cher et ses filiales affichent lundi un bénéfice presque record de 1,43 milliard d’euros (1,57 milliard de dollars), alors qu’elle avait perdu 355 millions d’euros durant l’année précédente. Le chiffre d’affaires a plus que doublé à 10,78 milliards d’euros, avec des coûts passant de 5,27 à 9,2 milliards d’euros.

Ryanair souligne que le premier trimestre de l’année écoulée a été « décevant », le trafic étant « durement » affecté par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les ventes annexes affichent  une « solide performance » (un peu moins de 23 € par passager pour un total de 3,84 milliards d’euros), et la couverture carburant a « contribué de manière significative » au bénéfice, permettant au groupe d’économiser plus de 1,4 milliard d’euros. malgré une perte de 154 millions d’euros au quatrième trimestre, selon ses résultats annuels. Enfin le quatrième trimestre traditionnellement faible s’est terminé sur une perte de 154 millions d’euros.

Le groupe se dit « prudemment optimiste » quant à une augmentation « modeste » des bénéfices au cours de l’année fiscale qui vient de commencer, grâce une demande estivale « particulièrement robuste » : Ryanair vise une augmentation de trafic d’environ 10% à environ 185 millions de passagers au cours de l’année à venir, tout en soulignant que les récents retards de livraison de Boeing pourraient « légèrement réduire » cet objectif.

« L’important arriéré de livraisons d’avions devrait limiter la croissance de la capacité en Europe pendant encore au moins quatre ans, ce qui confère une prime de croissance considérable aux 110 livraisons de 737-8200 restantes de Ryanair au cours des trois prochains étés », a déclaré le CEO de Ryanair Holdings Michael O’Leary. « Notre avantage croissant sur les coûts unitaires par rapport à tous les concurrents, notre couverture carburant, notre bilan solide et notre carnet de commandes d’avions à très bas prix, ainsi que notre résilience opérationnelle éprouvée, créent d’énormes opportunités de croissance pour Ryanair dans les années à venir ».

Le record absolu de bénéfice de Ryanair remonte à 2018, quand la première compagnie aérienne européenne avait dégagé un profit de 1,45 milliard d’euros. Michael O’Leary avait été moins poli envers ses rivales dans un entretien accordé au Financial Times : « Tant que nous ne ferons pas quelque chose de stupide – ce qui est un défi quotidien dans cette industrie – nous continuerons à essuyer le sol avec toutes les autres compagnies aériennes en Europe ». Même s’il vise un trafic de 300 millions de passagers par an dans une décennie (un record mondial), il reconnait que la croissance de Ryanair se modérera probablement à 4% ou 5% par an durant les prochains années.

Ryanair : très gros bénéfice mais prudence sur la suite 1 Air Journal

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