Le sous-traitant aéronautique Latécoère, en difficulté, a obtenu l’effacement de 183 millions d’euros de dette dont 60% de prêts garantis par l’Etat (PGE) tandis que son actionnaire Searchlight Capital Partners va recapitaliser le groupe français à hauteur de 100 millions d’euros.
Les négociations sous l’égide du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) ont fini par aboutir et prévoient outre “l’apport de 100 millions d’euros de capital” par Searchlight Capital Partners, le principal actionnaire de Latécoère depuis 2019. En contrepartie, l’Etat a accepté une restructuration de la dette via “un abandon par les banques de 183 millions d’euros de dette” dont 128 millions de PGE, a détaillé mercredi le ministère de l’Industrie.
L’accord prévoit en outre “un rééchelonnement des 85 millions d’euros de PGE maintenus qui devront être remboursés par l’entreprise“, a souligné le ministère de l’Industrie en saluant “les efforts de chacun qui doivent permettre au groupe de disposer des marges de manœuvre pour mettre en place un plan ambitieux“.
Un volet de l’accord concerne notamment “des engagements de l’actionnaire en termes de maintien de l’emploi, des sites industriels et des centres de décision“, a précisé une source du ministère à l’AFP, promettant de suivre “de près le respect de (ces) engagements“. En effet, Latécoère avait récemment annoncé prévoir de délocaliser en République tchèque et au Mexique les activités d’un de ses sites toulousains fabriquant des éléments de portes de Boeing 787. Mais dans dans un communiqué, son directeur général Thierry Mootz a promis que le groupe conforterait “son implantation toulousaine, avec d’autres investissements prévus pour son site industriel de Montredon, en se concentrant sur les activités à forte valeur ajoutée“.
Très endetté, Latécoère, qui fournit des aérostructures (portes et pièces de fuselage) et des câblages électriques à des avionneurs comme Airbus et Boeing, a encore creusé sa perte en 2022, à 127 millions d’euros, après 111 millions en 2021.
Airbid a commenté :
15 mai 2023 - 7 h 06 min
On aimerait bien comprendre pourquoi cette entreprise au passé prestigieux, qui travaille pour les premiers donneurs d’ordre d’un secteur en pleine expansion (Airbus, Boeing et Embraer) est malade depuis près de trente ans . Rien n’y fait et surtout pas les changements capitalistiques successifs , chasseurs de subventions.
Aucun plombier n’a encore pu ou voulu trouver la fuite!
Jo a commenté :
15 mai 2023 - 8 h 53 min
Quand il faut toujours plus d’argent pour les actionnaires aux dépend de la R & D l’entreprise n’arrive plus a innover et reste sur les marchés les moins profitables…
Pionnier à une époque, esclave du système aujourd’hui..
mike a commenté :
16 mai 2023 - 14 h 49 min
@ jo: A ma connaissance Latecoere dépose nombre de brevets dans ces deux métiers mais la question sont ils bons et permettront ils de redresser les finances à temps ? .
@lyonnais : je partage votre interrogation mais pourquoi n’est ce pas fait ? L’actionnaire US n’en veut pas ?
Airbus /Boeing ont à mon sens un rôle historique dans cette déconfiture en exigeant une prise de risque trop importante pour une entreprise peu capitalisée dans des programmes qui n’ont pas marché ( barque A380 autour du train avant ,retard sur les livraisons de portes 787 ?par exemple). Le marché des aérostructures est hyper compétitif à l’échelle mondiale et très subventionné par des Etats ( EAU , corée , …) qui veulent développer leur industrie aéronautique. Airbus pour obtenir des marchés lache des compensations industrielles au détriment de l’aérostructure européenne. Airbus ne fera rien pour renflouer financièrement Latécoère , trop franco français.
Lyonnnais a commenté :
15 mai 2023 - 14 h 10 min
Les abandons de créance ne devraient-elles pas transformées en parts dans l’entreprise, afin de peser ensuite sur les éventuelles délocalisations..?