L’aéroport de Montpellier-Méditerranée a débuté l’électrification de ses opérations au sol. Les escales des avions seront 100% électriques dès 2025, et permettront d’économiser 1000 tonnes d’émissions de CO2 par an.
Le projet d’électrification des opérations avions au sol de l’aéroport de Montpellier a pour premier chantier : la suppression des groupes électrogènes « peu vertueux » qui alimentent les avions lorsqu’ils sont en escale. Pour les remplacer, l’aéroport a débuté l’installation de huit bornes électriques « 400 Hz » de forte puissance d’ici 2025. Les premiers systèmes de distribution d’électricité viennent d’être aménagés sur les passerelles d’embarquement. En parallèle, il a été décidé de mettre en place cinq unités de climatisation avion (« des PCA, encore rares en France ») pour réduire l’usage des turbines embarquées des avions qui produisent l’air chaud et l’air froid durant les escales… Des turbines très gourmandes en kérosène. Enfin, l’aéroport va installer 30 points de recharge électrique, pour alimenter son parc d’engins de services.
Ce plan s’effectuera en trois temps, et la première phase est achevée depuis le mois d’avril 2023. Au terme du processus, en 2025, les escales des avions à Montpellier seront 100% électriques. Ces différentes mesures permettront selon son communiqué d’économiser 1000 tonnes d’émissions de CO2, 75.000 litres de gazole et 200.000 kg de kérosène par an. La puissance électrique totale de ces nouveaux équipements s’élèvera à près de 1500 kW. L’énergie consommée proviendra de sources de production renouvelables, « achetée avec garanties d’origine ». Ce projet d’envergure nécessite donc des travaux conséquents puisque l’infrastructure électrique de l’aéroport n’a pas été dimensionnée pour recevoir de telles puissances (poste de transformation, réseaux enterrés, câbles d’alimentation…). Par ailleurs, les systèmes de connexion aux avions sont très spécifiques et doivent répondre à des normes strictes.
« Parler de gestion vertueuse d’une plateforme aéroportuaire ne sert à rien sans actes concrets », explique Emmanuel Brehmer, Président du Directoire de l’Aéroport de Montpellier Méditerranée. « A la diminution de notre impact carbone direct, à la préservation de la qualité de l’air, à l’amélioration de la qualité de vie des riverains de la plateforme, à la préservation de nos ressources naturelles mais aussi au respect du magnifique milieu naturel qui nous entoure, vient donc s’ajouter l’électrification des opérations aéroportuaires. Il s’agit d’un enjeu majeur de notre stratégie « Ambition 2026 » qui prévoit la réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2026, et je remercie vivement la Commission européenne et la Banque des Territoires de nous y aider ».
Le coût global du projet s’élève à plus de 3 millions d’euros dont une subvention européenne de plus d’1 M€, un prêt de la Caisse des Dépôts (via la Banque des Territoires) de plus d’1 M€, et un apport direct de l’Aéroport de Montpellier-Méditerranée pour plus d’1 M€.
Montpellier-Méditerranée a adopté l’an dernier un plan stratégique « Ambition 2026 », qui comporte un volet Environnement / RSE « inédit : si l’on ajoute sa participation au label Airport Carbon Accreditation (ACA), l’aéroport s’est engagé à réduire drastiquement ses émissions de CO2 ». Avec 1,76 million de passagers en 2022 et 16.000 mouvements d’avion, l’aéroport Méditerranée figure dans le Top 15 des aéroports français; il ambitionne de porter ce trafic à 2,5 millions de passagers par an, tout en accentuant sa politique environnementale. Le défi est d’autant plus important que les infrastructures sont situées en bordure de l’étang de l’Or, site Natura 2000.
Depuis 2004, Montpellier-Méditerranée a mis en place une politique de protection de l’environnement, validée par la certification ISO 14001 ; dès 2015 il réalise, sur ses parkings, la première plus grosse installation d’ombrières photovoltaïques aéroportuaire française. L’enjeu de décarbonation s’est depuis largement renforcé et pour ce faire l’aéroport met progressivement en œuvre : une démarche globale de décarbonation (ACA 3) ; un système de chauffage / climatisation par géothermie ; l’achat d’énergies renouvelables (électricité et gaz) ; un plan d’action ambitieux sur la mobilité plateforme ; des bornes de recharge électrique ; et depuis ce mois d’avril, un démarrage d’électrification de ses opérations aéroportuaires au sol …
©AMM
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Michael a commenté :
11 mai 2023 - 13 h 15 min
Un aéroport qui représente 0,5% du traffic national, ça ne va pas changer la donne sur le bilan carbone de la France. Bref une opération de communication à 3 millions.
inukshuk a commenté :
11 mai 2023 - 14 h 38 min
C’est vrai que, pour certains petits esprits, le mieux est de ne rien faire, continuer à polluer le plus possible, et préférer dépenser ces 3M€ en pétrole acheté à la Russie, l’Arabie Saoudite ou autre grande démocratie de ce monde…
Bencello a commenté :
11 mai 2023 - 15 h 18 min
On peut aussi ne rien faire sur toutes les installations qui ne représentent qu’une portion “minime” des émissions.
Oui c’est de la com’ mais c’est objectivement des émissions de CO2 en moins.
castor a commenté :
11 mai 2023 - 19 h 06 min
Pour réduire vraiment les émissions de carbone, on peut arrêter de chercher la croissance du nombre de passagers (et celle du PIB).
Interdire les jets privées profondément injuste climatiquement et socialement, qui pollue des dizaines de fois plus par passagers
Rappelons que la France doit diviser par 5 ses émissions d’ici 2050 !
Hi Hi a commenté :
12 mai 2023 - 19 h 44 min
Castor à raison )) ; les défavorisés n’ont que de très petites voitures et ne laissent pas tourner le moteur pendant de longs moments quand ils sont obnubilés par leurs smartphones .. (j’en vois dix à quinze chaque jour // Ramené au niveau de la France cela doit faire des quantités énormes d’essence brulées pour rien , il me semble (et pour les très petites voitures, je rigole bien sûr)