Une panne informatique à l’aéroport de Francfort hier a forcé la compagnie aérienne Lufthansa à suspendre ses vols durant une partie de la journée, le trafic reprenant dans la soirée. Demain, c’est une grève qui paralysera sept aéroports du pays, Munich par exemple annonçant déjà sa fermeture totale.

Lors de travaux de construction le 15 février 2023 à Francfort, des câbles de fibre optique appartenant à Deutsche Telekom ont été endommagés par une foreuse. Cela a entrainé une panne des systèmes informatiques de la compagnie nationale allemande dans le premier aéroport du pays, et des dizaines d’annulations de vol et de retards pour les transporteurs du Groupe Lufthansa. Le contrôle aérien a été forcé de dérouter de nombreux vols vers Francfort,

Les opérations aériennes de Lufthansa, qui affichait hier plus de 100 vols annulés pour le seul aéroport de Francfort, devaient « se stabiliser en début de soirée » selon son communiqué. Se pose toutefois la question de l’absence de réaction des systèmes de backup, une enquête interne ayant été lancée selon des sources de l’aéroport.

Mais ce n’était qu’un aperçu de ce qui se déroulera vendredi 17 février dans sept aéroports allemands, où le syndicat ver.di a appelé à la grève, faute de réponse de la direction aux revendications des employés de la sécurité aérienne et de l’assistance en escale entre autres. Les plateformes visées sont Francfort, Munich, Stuttgart, Hambourg, Dortmund, Hanovre et Brême. Selon Christine Behle, vice-présidente de ver.di, les employés « mettent ensemble la pression sur les employeurs respectifs parce qu’aucun résultat n’a été obtenu lors des négociations précédentes ». Elle a évoqué une pénurie de main-d’œuvre dans les services d’assistance en escale « catastrophique », le syndicat réclamant une augmentation salariale « attractive » indispensable pour éviter la situation de l’été 2022.

Le communiqué du syndicat précise que la grève devrait avoir un fort impact particulièrement sur le trafic domestique, « des retards, annulations de vols voire même l’arrêt partiel du trafic aérien » étant attendus. Il dit vouloir proposer « des accords de service d’urgence » à ces employeurs, et assure l’acheminement de l’aide humanitaire vers la Syrie et la Turquie sera assuré.

Insuffisant pour l’aéroport de Munich, qui a demandé et obtenu hier une exemption de « l’obligation d’assurer des vols commerciaux » vendredi. Aucun des quelque 700 vols programmés ne sera donc opéré vers et depuis l’aéroport de Bavière, la reprise des opérations étant programmée pour samedi à 1h00. Là aussi, les vols sanitaires et humanitaires seront assurés – et ceux amenant les invités de la Conférence sur la sécurité de Munich.

L’aéroport de Francfort s’attend à ce que la grève « ne permette de poursuivre que les opérations d’urgence vendredi », a déclaré un porte-parole, sans évoquer de fermeture mais s’attendant à ce que les compagnies aériennes annulent leurs vols. Un communiqué précisait hier que les opérations « seront fortement perturbées toute la journée du 17 février. Il est fortement conseillé aux passagers de ne pas se rendre à l’aéroport. Les vols de correspondance de l’aéroport de Francfort seront également affectés par la grève ». Plus de 1000 décollages et atterrissages y étaient prévus durant ces 24 heures, concernant plus de 120.000 passagers. Les compagnies aériennes annuleront probablement la plupart des vols, ont-ils ajouté.

Semaine noire pour le transport aérien en Allemagne 1 Air Journal

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