L’Italie a publié un nouveau décret concernant la privatisation de la compagnie aérienne ITA Airways, qui semble ouvrir la porte au Groupe Lufthansa
Publié au Journal officiel dans la soirée du 2 janvier 2022, le décret concernant l’avenir de celle qui remplace Alitalia depuis un an comme compagnie nationale italienne prévoit une privatisation en plusieurs étapes, les candidats pouvant désormais déposer leur dossier. Tout d’abord, une augmentation du capital d’ITA Airways « réservée à l’acquéreur » et limitée à une participation minoritaire. Puis l’acquisition « par une compagnie aérienne » de la majorité du capital, l’Etat italien devant conserver un droit de regard.
Le Groupe Lufthansa est évidement donné comme favori, depuis que l’Italie a mis fin à la période de négociations exclusives accordée l’automne dernier au consortium formé par le fonds américain Certares et les compagnies aériennes Air France-KLM et Delta Air Lines. Le mois dernier, la presse italienne évoquait déjà une offre allemande réduite à participation minoritaire comprise entre 40 et 49% du capital « dans une première phase », suite aux déclarations du PDG Carsten Spohr : il affirmait être toujours intéressé par le rachat d’ITA Airways, qui serait « positif pour l’Italie ».
« Nous voulons et nous devons être encore plus européens. Ce n’est pas un secret que l’Italie est pour nous l’un des marchés les plus importants », expliquait-il alors. Et ce malgré le renoncement de ses alliés, le géant maritime MSC, avec qui Lufthansa s’était alliée en janvier 2022 (et qui aurait « pesé » 60% dans les 85% du capital initialement visés pour 850 millions d’euros), puis de Ferrovie dello Stato (FS) également approché.
Hier, le quotidien Corriere della Sera estimait que Lufthansa prendrait initialement une part d’environ 40% du capital, « évaluée entre 180 et 200 millions d’euros », avant de monter à moyen terme à 100% – comme ce qu’avait fait le groupe avec Brussels Airlines en 2009 puis 2016.
Le candidat concurrent de Certares avec Air France et Delta peut bien sûr présenter un nouveau dossier ; il aurait initialement il aurait proposé 650 millions d’euros pour acquérir 60% du capital, laissant au Trésor italien une participation « d’au moins » 40% et le droit de nommer le président de la compagnie et d’exercer un droit de veto sur certains « choix stratégiques »). Mais l’opposition « politique » du nouveau ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti, nommé suite à la victoire électorale de Frères d’Italie, pourrai être trop forte. Il s’est déjà déclaré en faveur du plan Lufthansa, craignant qu’Air France-KLM se cantonne à un rôle « commercial plutôt qu’industriel » (son entrée au capital est limitée à 10% tant que toutes les aides publiques ne sont pas remboursées).
Aucune des parties concernée n’a réagi au nouveau décret. Rappelons qu’ITA Airways, sous le précédent gouvernement, s’était débarrassé du président Alfredo Altavilla jugé trop en faveur de Lufthansa. Et qu’elle a reçu une augmentation de capital de 400 millions d’euros afin de maintenir les opérations jusqu’à la finalisation de la vente.
Primo atterraggio del nostro @[Airbus] A350 a Malè e super accoglienza da parte del @[Velana Airport]. Grazie per questo video emozionante 💙#ITAAirways #Maldive pic.twitter.com/iN3MVLATCK
— ITA Airways Risponde (@ITAAirways) December 23, 2022
Lyonnnais a commenté :
4 janvier 2023 - 13 h 59 min
AirFrance-KLM, Delta & Certares ont fait une offre financièrement supérieure à LuftHansa … Ce n’est donc pas une question économique,mais bien une question politique !
L’excuse du projet industriel n’est que cosmétique,les promesses n’engageant que ceux qui y croient ! Il n’y a qu’à voir l’indépendance de Brussel !!!
Reste à Macron et éventuellement Biden de faire pression …