Depuis deux jours, dans le procès du crash du Concorde d’Air France, les débats tournent autour de la lamelle de titane, détachée d’un appareil de Continental Airlines. Le tôlier, chargé de mettre en place cette pièce défectueuse (en fuite) semble avoir fait du mauvais travail. Le 9 juillet 2000, sur l’aéroport Charles de Gaulle, une pièce mise en place sur un appareil de la Continental Airlines fait « saillie ». On appelle le chef de l’équipe de techniciens américaine, Stanley Ford (mis en examen pour homicide involontaire), qui lui-même charge l’un de ses subalternes, John Taylor (mis en examen mais qui a fait faux bond à la justice française) de trouver une solution à ce problème. Selon l’accusation, John Taylor n’aurait pas dû prendre une lamelle de titane, un matériau trop dur pour résister aux vibrations de l’appareil lors du décollage. Surtout, l’accusation lui reproche un travail plus assimilable à du bricolage qu’à un travail de professionnel. La pièce se détachera et l’accusation soutient que c’est elle qui a été la responsable d’une suite d’incidents en série (le Concorde roule dessus faisant éclater son pneu, dont les débris projetés vont perforer le réservoir qui prendra feu). Le chef d’équipe Ford a raconté à la barre que toute la réparation « était recouverte de peinture verte » et qu’il a signé le document d’approbation de remise en service de l’appareil. « C'était une simple bande d'usure sans impact sur la sécurité de l'appareil et c'était un simple petit travail de tôlerie réalisé par un tôlier » dira-t-il. C’est sa signature  qui engage la responsabilité de la compagnie américaine American Airlines dans l’accident du crash du Concorde d’Air France. Pour la compagnie américaine, les débats de ces deux jours pourraient se montrer déterminants dans l’issue du procès.