La compagnie aérienne SAS Scandinavian Airlines veut dans le cadre de sa restructuration rendre à différentes sociétés de leasing environ 10% de sa flotte, dont trois Airbus A320neo et deux A350-900.
Dans une note aux autorités financières, la compagnie scandinave sous protection contre les créanciers depuis début juillet 2022 et une grève particulièrement dure de ses pilotes, explique que retourner ces avions à leurs propriétaires « fait suite à un examen complet de la flotte qui vise à réduire la combinaison d’avions en service en tenant compte des conditions du marché, de la demande et d’autres facteurs commerciaux ». Alors que cet examen est en cours, les débiteurs « prévoient de réduire la taille de la flotte et de restituer des avions et des équipements connexes non rentables », en l’occurrence des moteurs CFM56, ajoute SAS Scandinavian, aujourd’hui à la tête d’une flotte de 111 avions toutes filiales comprises.
Dans le cadre du programme de restructuration SAS FORWARD, la compagnie aérienne compte donc se séparer de cinq monocouloirs et de cinq gros-porteurs, tous loués. Dont trois A320neo (loués chez SMBC Capital), un A321 et un Boeing 737-700, ainsi que deux A350-900 (loués chez FS World Leasing Co. et Flip) et trois A330-300. SAS Scandinavian avait déjà annoncé vouloir se séparer de deux A321 loués en Irlande. Six sociétés de leasing sont concernées au total.
La compagnie de Star Alliance ne disposerait alors « plus que » de 101 avions, dont quatre A319, onze A320-200, 49 A320neo (24 autre sont attendus), six A321, trois A321LR, cinq A330-300 et quatre A350-900 (deux autres doivent encore lui être livrés) ; plus neuf 737-700, quatre 737-800 et les trois Embraer 195 exploités via sa jeune filiale SAS Link.
SAS Scandinavian souligne que ses débiteurs « n’ont pas été en mesure d’atteindre le niveau de concessions nécessaires pour mettre en œuvre avec succès SAS FORWARD », alors qu’elle a « recherché diverses concessions auprès des bailleurs d’avions avant d’entrer dans le chapitre 11, y compris la modification des baux existants à des conditions de marché et le retour des avions ». Elle avait pourtant annoncé le mois dernier avoir trouvé 700 millions d’euros via un crédit de financement de débiteur-exploitant (« DIP ») accordé par Apollo Global Management. Sa restructuration est gérée par la tribunal des faillites de New York.
Rappelons qu’en septembre et octobre 2022, la compagnie scandinave a supprimé préventivement 1700 vols dans les aéroports de la région dont ses bases à Copenhague, Oslo et Stockholm, soit environ 4% de son programme de vols. Une décision présentée comme une conséquence de plus de la grève des pilotes.
Nico a commenté :
7 septembre 2022 - 9 h 14 min
SAS n’a jamais bien marché…. là ils vont s’enterrer complètement. Chacun sa vision des choses.
GVA1112 a commenté :
7 septembre 2022 - 9 h 32 min
La Scandinavie est un petit marché économique étalé sur 3 pays. Avoir 111 avions, c’est de la taille d’un géant ..
De plus, leur géolocalisation au Nord de l’Europe permettait d’avoir un avantage pour aller en Asie en traversant la … Sibérie => Russie.
Beaucoup d’opportunités se sont refermées.
Alain a commenté :
7 septembre 2022 - 21 h 16 min
Il faut savoir que les routes vers l Asie se font par les poles et pas par la Sibérie. Les carburants utilisés par ces opérateurs nordiques ne permettant pas de traverser les contrées du Nord de la Russie balayées par des blizzards de haute intensité. La route suivie est le Groenland et le Japon. De plus les appareils sont maintenant équipés de centrales GPS inertielles bien plus performantes que de simple accéléromètres tant gyroscopiques soient ils. A bon entendeur.
jamma a commenté :
8 septembre 2022 - 2 h 29 min
Sauf que SAS n’a jamais exploité le marché asiatique à partir de ces hubs de Copenhague ou de Stockholm (contrairement à Finnair).
Cette compagnie manque totalement de vision et est l’une des plus mal gérées d’Europe, sinon la plus mal.
Vu leur incompétence, le mieux serait de la vendre à une autre compagnie ou d’autres actionnaires. Malheureusement, cela n’arrivera peut-être pas, car les actionnaires étatiques, en particulier le Danemark, a peur de perdre des milliers d’emplois à Copenhague.
rv2Lyon a commenté :
7 septembre 2022 - 16 h 06 min
Ces avions vont retrouver rapidement des clients. Un coup de peinture, un changement de couverture de sièges et hop, une nouvelle vie.
Pour SAS, c’est une situation difficile mais nombreuses ont été les compagnies à diminuer leur flotte et leurs effectifs avant de regrossir une fois la tempête passée.