Un accord partiel de dernière minute entre la compagnie aérienne Lufthansa et le syndicat VC a permis d’éviter une nouvelle grève de pilotes, qui devait débuter aujourd’hui à 0h01 et durer 48 heures.

Après la grève de vendredi dernier qui avait contraint la compagnie nationale allemande à annuler plus de 800 vols et quasiment fermer ses opérations dans les aéroports de Francfort et Munich, on pouvait craindre le pire pour les journées des 7 et 8 septembre 2022 : le syndicat de pilotes Vereinigung Cockpit (VC) avait annoncé un arrêt de travail cette fois pour 48 heures, et même 72 heures pour les pilotes de la branche cargo. Mais il a envoyé hier à ses 5500 membres chez Lufthansa un message clair : pas de grève. Lui et Lufthansa ont annoncé avoir trouvé un « accord partiel » sur les revendications des pilotes : « Un ensemble complet de questions monétaires et structurelles a été essentiellement convenu et attend d’être élaboré dans les prochains jours », selon le communiqué du syndicat.

« Nous sommes ravis qu’un résultat ait pu être obtenu à la table des négociations et que d’autres désavantages pour les clients, les employés et l’entreprise puissent ainsi être évités », a souligné Marcel Gröls, qui dirige la négociation collective pour VC ; « aujourd’hui, des premiers pas importants vers une coopération durable ont été prises ».

Le syndicat VC, qui avait annoncé dès le début aout que ses membres avaient voté massivement en faveur de la grève, demande une augmentation de salaire de 5,5% dès cette année pour les pilotes de Lufthansa, ainsi qu’une compensation automatique de l’inflation par la suite. Il souligne que les revendications des pilotes portent avant tout sur la « compensation de la perte de salaire réel », mais aussi sur un alignement du système de rémunération dans « toutes les compagnies du groupe » (et chez la low cost Eurowings donc). 

Vendredi dernier, VC avait suite à une décision judiciaire modifié ses demandes dans la négociation collective ; la nouvelle version devait justement être présentée hier. Il a en particulier remplacé sa demande de compensation automatisée de l’inflation par celle d’une augmentation de salaire annuelle de 8,2% à partir de 2023 – en plus des 5,5% cette année.

En face, le DRH de la compagnie de Star Alliance Michael Niggemann, déclarait juste avant l’accord : « il est regrettable que ce conflit salarial continue de s’aggraver malgré une date de négociation convenue. Nous manquons de compréhension pour cette ligne de conduite. La voie de l’escalade est également erronée car nous savons que nos pilotes préféreraient de loin voler plutôt que faire grève. Néanmoins, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour réussir avec une offre améliorée, même sous la pression du temps ».

Lufthansa avait jusque-là proposé une augmentation du salaire de base de 500 euros au 1er septembre 2022, et de 400 euros au 1er avril 2023, offre qui selon le DRH  devait « profiter en particulier aux salaires d’entrée de gamme. Un copilote débutant recevra plus de 18% de salaire de base supplémentaire sur la durée de l’accord, tandis qu’un capitaine en phase finale recevra 5% ». En outre, le groupe avait proposé à VC la possibilité de conclure conjointement un nouvel accord de perspective (en allemand : « Perspektivvereinbarung » / PPV) » garantissant aux PNT de Lufthansa et Lufthansa Cargo une taille de flotte minimale.

Après l’accord signé avec Verdi pour le personnel au sol, le Groupe a démontré « qu’il était prêt à procéder à des revalorisations salariales significatives », ajoutait alors Michael Niggemann.

Lufthansa évite une 2eme grève de pilotes 1 Air Journal

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