Alors que le Canada renforce les droits des passagers et les Etats-Unis envisagent d’en faire de même, l’Union européenne (UE) est sous pression des compagnies aériennes pour assouplir les remboursements et les indemnisations après des vols retardés.
Pour rappel, comme l’exige le règlement européen des droits des passagers, en plus du remboursement du billet d’avion, la compagnie aérienne doit également, en cas de retard de plus de trois heures, indemniser à hauteur de 250 euros pour un vol court-courrier, et jusqu’à 600 euros pour un vol long-courrier. Les compagnies aériennes jugent ces conditions d’indemnisation trop généreuses, d’autant plus que les annulations et les retards de vol sont actuellement en surnombre dans les aéroports européens, en raison de grèves et/ou d’une pénurie de personnel.
“Si vous payez 50 euros pour le billet et que vous récupérez 300 euros, ce n’est pas normal“, a déploré Thomas Reynaert, le directeur général du lobby Airlines for Europe (A4E), cité par le site Politico. Depuis que la République tchèque a pris la présidence de l’UE en juillet 2022, le lobby des compagnies aériennes tente d’obtenir une réforme du règlement européen des droits des passagers datant de 2004. Le patron de Ryanair, Michael O’Leary, pointe pour exemple le Royaume-Uni, qui a adopté une réforme des droits des passager en mettant en place prochainement une indemnisation par pallier, en fonction du coût du billet d’avion.
Bien entendu, la position des associations de défense des consommateurs est à l’opposé. Ces dernières réclament même que cette indemnisation soit automatique. En effet, peu de passagers sont au courant qu’ils ont droit à une indemnisation en cas de retard ou d’annulation : 80% des passagers européens (77% de Français) l’ignorent, selon un sondage récent du site d’aide aux passagers AirHelp.
EU261 a commenté :
21 août 2022 - 11 h 51 min
Espérons que cette directive aboutisse. Trop de passagers qui paient quelques dizaines d’euros et exigent un traitement première classe.
atplhkt a commenté :
21 août 2022 - 14 h 23 min
@ EU261
Une critique intelligente est toujours d’intérêt à lire mais ce n’est pas le cas de votre intervention.
Demander, en cas de retard ou annulation, ce qu’une réglementation prévoit n’est en aucun cas une demande (je vous cite) ” d’un traitement de passager de première classe” ou un privilège auquel les passagers considérés ne devraient pas avoir droit.
EU261 a commenté :
21 août 2022 - 15 h 39 min
Il s’agit justement du point de vue des compagnies aériennes de moduler ces indemnisations en modifiant la réglementation actuelle.
Méthode de calcul… a commenté :
21 août 2022 - 11 h 59 min
Le montant de l’indemnisation ne devrait pas être calculé ni sur le prix du billet, ni plus ou moins forfaitairement selon la longueur du vol ( LC ou MC), ni même à la limite en fonction de la durée du retard, mais devrait correspondre à une indemnisation couvrant à minima les dommages subis par les passagers dont les vols auront été annulés ou retardés. Ces dommages correspondant aux surcouts engendrés par les retards et annulations mais supportés à ce jour entièrement par le passager lésé: location de voiture, hôtel, départ loupé d’une croisière ou d’un circuit de visite,
Plusieurs réservations de différentes nature considère l’absence au début de la période réservée comme un no-show et souvent cela entraîne une annulation pure et simple de la totalité de la réservation… Donc si vous arrivez avec plusieurs heures de retard voire un autre jour, votre réservation a des probabilités d’avoir automatiquement été annulée et vous n’êtes pas certain de retrouver la disponibilité le lendemain…et quand bien même vous en trouvez, ce ne sera plus au même prix…
Alors « payer un billet 50€ et recevoir 300€ d’indemnité », non seulement cela peut être tout à fait normal, mais si les surcoûts engendrés sont supérieurs a 300€, alors l’indemnité aussi devrait l’être!
Belof a commenté :
21 août 2022 - 16 h 26 min
La législation actuelle est parfaite. Les compagnies n’ont qu’à s’en prendre à elle-même. Lors, de la pandémie, elles ont largement licenciés et remis en cause les contrats précaires avec leurs sous-traitants. Et maintenant on overbook et on se plaint des indemnités à payer pour non-respect de leurs fautes.
Loracle a commenté :
21 août 2022 - 18 h 27 min
Vu le nombre de vol annulé ou en retard actuellement, le mont’t des compensaction n’est pas encore assez élevée. Sinon les compagnies s’organiseraient mieux. L’excuse récurrente est suite à l’arrivée tardive de l’appareil. Même quand c’est le premier vol du matin ???
Mon exemple personnelle, sur 4 mois, 10 vols, aucun à l’heure quelque soit l’heure du vol.
En cumulé , j’ai perdu presque 8h. Zéro € de compensation.
Juan Trippe a commenté :
21 août 2022 - 19 h 20 min
Ce n’est pas très rassurant surtout lorsque en cas de vraie urgence il y a peu d’aéroports dans le coin (Océan Pacifique)…cela pourrait même entraîner un amerissage !
J’ai vécu une fausse annonce d’amerissage sur Croatia Airlines. Heureusement l’équipage a vite annoncé qu’il s’agissait d’une erreur. Quand cela arrive en pleine nuit c’est encore plus effrayant.
lsl a commenté :
24 août 2022 - 21 h 27 min
J’aimerais bien demander à M. Thomas Reynaert, dans le rayon de ce qu’il trouve “normal”, à combien il estime la valeur de l’indemnité qu’il trouverait juste pour avoir été obligé de dormir dans un hall d’aéroport non-chauffé parce qu’une compagnie indélicate vous a vendu une place qui n’existe pas… Perso je suis à peu près sûr qu’il ne se satisferait même pas de 3’000€, le cas échéant. Et quand les dérives du secteur seront résolues, peut-être qu’on reparlera de ce qui est “normal” ou non…?