Le groupe aérien Air France-KLM a dégagé au deuxième trimestre 2022 un bénéfice net de 234 millions d’euros, une première depuis le début de la pandémie de Covid-19. Mais les prévisions de capacité sont revues à la baisse pour l’été et l’automne, à l’exception de celles de la filiale low cost Transavia.
Le groupe franco-néerlandais a annoncé le 29 juillet 2022 avoir dégagé au 2eme trimestre un résultat d’exploitation positif à 386 millions d’euros, et un résultat net à 324 millions d’euros, « en amélioration de 1,8 milliard d’euros par rapport au même trimestre l’année dernière » – et positif pour le groupe Air France comme pour le groupe KLM. Le tout sur un chiffres d’affaires de 6,707 milliards d’euros, en progression de 143,9% par rapport au T1 2021. La recette unitaire passage au SKO d’Air France-KLM atteint 7,41 centimes d’euros, en hausse de 93,6%, sur une capacité ayant progressé de 81,9% et un trafic en PKT en hausse de 243,4%. Air France, KLM Royal Dutch Airlines et Transavia ont transporté 22,803 millions de passagers, une augmentation de 224,5% par rapport au deuxième trimestre 2021.
Le cash-flow libre d’exploitation ajusté positif est à 1,5 milliard d’euros, en amélioration de 1,3 milliard d’euros par rapport au même trimestre en 2021, « grâce à un EBITDA positif et à des ventes de billets dynamiques ». Le Groupe a déjà mis en œuvre des mesures de renforcement des fonds propres à hauteur de 2,8 milliards d’euros « sur les jusqu’à 4 milliards annoncés en février dernier » ; Air France-KLM/Air France a remboursé 1,6 milliard d’euros d’obligations perpétuelles de l’Etat français (coupon inclus), tandis que KLM a entièrement remboursé le RCF soutenu par l’Etat et le prêt direct de l’Etat néerlandais pour un montant de 942 millions d’euros
La dette nette s’établit à 6,0 milliards d’euros au 30 juin 2022, en baisse de 2,2 milliards d’euros par rapport à la fin de l’année 2021, « grâce à un flux de trésorerie opérationnel libre ajusté positif et à l’émission de droits réalisée en juin 2022 ».
Le Directeur général du Groupe Benjamin Smith a déclaré dans un communiqué : « La forte reprise à laquelle nous assistons cet été met à l’épreuve l’ensemble du transport aérien. Bien qu’Air France-KLM se soit préparé à des niveaux de demande proches de ceux d’avant la pandémie, nos compagnies ne sont pas épargnées par les difficultés opérationnelles observées dans le monde entier. La satisfaction de nos clients est au cœur de nos priorités et nous savons que nous n’avons pas été entièrement en mesure de fournir la qualité de service attendue de notre part. Je tiens à remercier nos clients pour leur confiance et leur patience ».
« Je tiens également à exprimer ma gratitude envers nos employés pour leur engagement indéfectible, même dans des situations difficiles. C’est grâce à leur dévouement et à leur sens de la responsabilité collective que nous sommes en mesure de présenter des recettes et des résultats meilleurs qu’attendus ce trimestre. À l’avenir, nous continuerons à mettre en œuvre notre stratégie en vue de poursuivre la transformation de notre organisation. Nous souhaitons accroître notre résilience face aux changements de notre environnement tout en continuant à accélérer nos efforts pour rendre notre groupe – et l’aviation dans son ensemble – plus durables », a ajouté le dirigeant d’Air France-KLM.
Réseaux: Amélioration significative du résultat d’exploitation
Le chiffre d’affaires du deuxième trimestre 2022 pour l’activité passagers d’Air France et KLM a augmenté de 137,4% à change constant pour atteindre 5,753 milliards d’euros. Le résultat d’exploitation s’est élevé à 352 millions d’euros, soit une augmentation de 1013 millions d’euros à change constant par rapport à l’année dernière.
Au deuxième trimestre 2022, la capacité en sièges kilomètres offerts (SKO) a été supérieure de 69,4% à celle de l’année dernière, pour atteindre 82% du niveau du deuxième trimestre 2019, soit « au milieu des prévisions du Groupe fournies lors de la présentation des résultats du premier trimestre 2022 ». En réponse à la hausse des prix du carburant et d’autres coûts externes, le Groupe a procédé à différentes augmentations tarifaires au cours du premier semestre sur tous ses vols long-courriers. Le montant de l’augmentation varie selon la destination et la classe de voyage et s’applique aux vols opérés par Air France et KLM. En outre, « le pic de la demande de voyage, la bonne performance des cabines Premium et la solide reprise du trafic d’affaires » ont conduit au T2 à un yield supérieur au niveau de 2019. Le résultat du deuxième trimestre est porté par une forte performance de l’ensemble du réseau :
Atlantique Nord : amélioration importante depuis la mi-janvier grâce à la forte reprise du trafic avec un yield élevé suite aux augmentations tarifaires et à un mix cabine positif. Au deuxième trimestre les niveaux de nouvelles réservations ont dépassé ceux de 2019.
La discipline de capacité sur les routes vers l’Amérique du Sud, combinée à une demande très résiliente, a conduit à un yield élevé. Dans le même temps, le trafic d’affaires est monté en puissance rapidement.
Asie : La forte performance du yield s’explique par la capacité limitée et le groupe continue d’observer des différences importantes entre les régions. L’Asie du Sud-Est et l’Inde ont montré une dynamique positive en matière de yield et de trafic.
Caraïbes & Océan Indien : Les yields se sont améliorés grâce à des augmentations tarifaires successives et un effet positif du mix cabine.
Afrique : Une forte reprise du trafic affaires a été observée dans toutes les régions. Pour KLM, la performance a été tirée par l’Afrique de l’Est et du Sud avec une forte augmentation des yields liée à un mix cabine positif et à une évolution positive des yields en classe économie. Pour Air France, la performance a été tirée par les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre avec une bonne stratégie de yield.
Moyen-Orient : La performance du deuxième trimestre est restée forte grâce à Dubaï, notamment sur les cabines premium, et à une augmentation du trafic sur certaines lignes.
Moyen-courrier : La dynamique de réservation est assez forte depuis mars, KLM est impactée par des difficultés opérationnelles et des restrictions sur le nombre de vols autorisé au départ d’Amsterdam qui ont conduit à une restriction du trafic. Le yield est supérieur à 2019 surtout sur les routes loisirs avec des contraintes de capacité du réseau et un environnement concurrentiel positif.
Court-courrier : Le réseau a pu absorber l’augmentation de capacité d’un mois sur l’autre grâce au dynamisme des voyages d’affaires. Le yield est supérieur à 2019, aidé par les initiatives tarifaires.
Côté flotte, au cours du deuxième trimestre, Air France a ajouté trois Airbus A350-900 et deux Airbus A220-300. Un Boeing 777-200ER, un A320, trois A319, deux Embraer 170 et cinq CRJ1000 sont sortis de la flotte. KLM a intégré à sa flotte trois Embraer 195 E2. Le groupe « continuera à introduire des avions de nouvelle génération dans sa flotte afin d’améliorer ses performances économiques et environnementales ».
Transavia : Capacité supérieure au niveau d’avant-crise avec un coefficient d’occupation de 85%
Au deuxième trimestre 2022, la reprise de la demande pour le trafic loisirs en Europe et en Afrique du Nord s’est poursuivie. Par rapport à l’année dernière, la capacité au deuxième trimestre a augmenté de 221,9%, tandis que le trafic a augmenté de 358,2% et le nombre de passagers de 346,8%. L’année dernière, le deuxième trimestre avait été fortement affecté par les restrictions de voyage en Europe et en Afrique du Nord. Le résultat d’exploitation est légèrement négatif à -18 millions d’euros, malgré une amélioration de 80 millions d’euros par rapport au deuxième trimestre de 2021.
La capacité au cours du deuxième trimestre a été supérieure au niveau du deuxième trimestre de 2019 et les recettes unitaires ont même dépassé le deuxième trimestre de 2019, principalement grâce à une forte amélioration du yield. La flotte de Transavia s’approche des 100 appareils pour mieux capter la forte demande du trafic de loisirs en Europe.
Cargo : La forte augmentation du yield atténue l’impact du trafic réduit sur l’axe commercial asiatique
Par rapport au deuxième trimestre 2021, la capacité de fret a fortement augmenté à +27,4% en tonnes kilomètres offertes, principalement en raison de l’augmentation de la capacité en soute au niveau mondial, à l’exception de l’Asie. Cette capacité en soute limitée de et vers l’Asie a affecté le trafic global, avec une baisse de 17,2% et a contribué à une baisse globale du coefficient d’occupation de 27,9 points.
Les yields restent cependant à un niveau élevé (+17,4% par rapport à 2021), conduisant à une performance totale des revenus du deuxième trimestre au niveau de l’année dernière. Par rapport à l’année 2019 pré-COVID, la capacité de fret au deuxième trimestre était encore inférieure de 8%. Cependant, en raison d’une performance exceptionnelle en termes de yields, due à une forte demande, les recettes totales du deuxième trimestre 2022 ont été supérieures de 76% à celles de 2019.
En mai, Air France-KLM a annoncé la conclusion d’un partenariat stratégique avec CMA-CGM Air Cargo (CCAC). L’accord de partenariat est en cours d’élaboration et devrait être finalisé avant la fin de 2022. En juin, Air France-KLM Cargo a remporté le prix Air Cargo Industry Achievement Award pour son travail de pionnier dans le développement et la distribution de carburant aviation durable et l’expansion rapide de son programme SAF.
Perspectives :
Air France et KLM « sont parmi les compagnies aériennes les plus actives en réponse à la reprise des voyages, avec une capacité au deuxième trimestre pour l’activité réseau passage à un indice de 82%. Malgré les efforts d’anticipation initiés depuis janvier pour préparer la croissance de trafic attendue cet été, des difficultés opérationnelles sont apparues en Europe et aux Etats-Unis en raison principalement du manque de personnel dans les aéroports. Air France et KLM mettent tout en œuvre pour atténuer l’impact de ces difficultés opérationnelles, et conserver la confiance de nos clients. Pour ce trimestre, cela a donné lieu à des coûts de compensation supplémentaires à hauteur de 70 millions d’euros ».
Dans ce contexte de reprise, le Groupe prévoit une capacité en sièges-kilomètres offerts pour l’activité passage du réseau Air France-KLM à un indice de l’ordre de 80% à 85% des niveaux de 2019 au troisième trimestre, puis de 85% à 90% au quatrième trimestre 2022 – soit environ 80% pour l’ensemble de l’année 2022. La capacité de Transavia en SKO est prévue à un indice supérieur à 100 pour l’ensemble de l’année, ainsi qu’aux troisième et quatrième trimestres 2022 par rapport à 2019.
L’environnement du yield devrait rester favorable pour le reste de l’année 2022 avec une forte demande estivale entraînant des niveaux de yield supérieurs à 2019. Un résultat d’exploitation est attendu, « nettement positif au troisième trimestre 2022 et positif en 2022, pour la première fois depuis 2019 ». Au 30 juin 2022, le Groupe dispose d’un niveau de liquidités et de lignes de crédit élevé, à 11,9 milliards d’euros. Les investissements nets pour l’année 2022 sont estimés à environ 2,5 milliards d’euros, dont 80% pour ou liés à la flotte, et 20% à l’informatique et aux activités au sol.
Alphonse a commenté :
29 juillet 2022 - 12 h 01 min
Il manque un axe d’analyse : Transavia France en difficulté sur le réseau domestique.
https://twitter.com/AeroGazette/status/1552903636015005696?s=20&t=6Itig8MW-Le5je–lmhMCA
flyer2 a commenté :
29 juillet 2022 - 13 h 20 min
A cout constants les tarifs ont augmenté.
Et la demande ayant augmenté aussi, du coup il auraut été difficile d’être dans le rouge.
Et en plus de ça, il y’a le tour de passe passe de la surcharge carburant.
Les actinnaires vont bientot être content.
AAA a commenté :
29 juillet 2022 - 13 h 37 min
Niveau d’analyse tres superficielle, difficile detre dans le rouge? Easyjet et Wizz ont pris des taules alors que le traffic europeen est reparti plus fort. BA prend une taule…
Oui les tarifs ont augmente mais le cout du carburant apres hedging est superieur de 400 millions d’euros a 2019 et en volant 15% de moins et avec des avions plus efficaces.
et malgre tout cela, AFKL est au niveau de 2019.
flyer2 a commenté :
29 juillet 2022 - 16 h 18 min
Relisez ce que j’ai écris, tous les exemples de companies que vous me citez n’entrent pas dans mes arguments.
Mon commentaire etait sur AF et non sur le marché pour plusieurs raisons. (modele économique (regular vs. low cost) , platforme aeroportuiare post covid saturée ou non, demande en hause ou non, prix en hausse ou non, surcharge carburant ou non)
Pour moi la surcharge carburant en court est une veritable escrocrie (mais c’est un long debat pour un autre jours) – ce n’est pas le propre de AF, mais AF en profite (et ça justifie également les resultats)
Pioneer 300 a commenté :
29 juillet 2022 - 18 h 18 min
On dirait que cela vous gêne lorsque les résultats du groupe s améliorent Ce doit être votre délire de dénigrer systématiquement AF
Chacun trouve son plaisir ou il peut
Justin Fair a commenté :
30 juillet 2022 - 7 h 38 min
“Les actinnaires vont bientot être content.” (sic)
Et vous visiblement pas…
Rassurez-vous les actiOnnaires ne sont pas prés de toucher des dividendes!
Tilo a commenté :
30 juillet 2022 - 13 h 57 min
C’est typiquement français de tout dénigrer tout le monde le sait.
Shôgun a commenté :
31 juillet 2022 - 22 h 49 min
Et c’est un expert en dénigrement qui vous le dit.