La compagnie aérienne Emirates Airlines ne compte pas réduire la voilure vers Londres-Heathrow, soit six vols par jour en A380, malgré la demande de l’aéroport d’une réduction de capacité pour gérer l’affluence face au manque de personnel.

La décision de Londres-Heathrow mardi de limiter ses capacités jusqu’au 11 septembre 2022 à 100.000 passagers par jour ne passe pas chez la compagnie basée à Dubaï : elle a déclaré que la décision montre « mépris flagrant pour les consommateurs », l’aéroport britannique cherchant avec un préavis de 36 heures seulement à la forcer à « refuser des sièges à des dizaines de milliers de voyageurs qui ont payé et réservé des mois à l’avance leurs vacances à forfait ou leurs voyages tant attendus pour voir leurs proches ». Dans un communiqué particulièrement cinglant publié le 14 juillet 2022, Emirates souligne qu’elle va donc continuer à opérer « jusqu’à nouvel ordre » ses six vols quotidiens en Airbus A380 vers Heathrow : ses équipes d’assistance en escale et de restauration « gérées par dnata, qui fait partie du groupe Emirates sont entièrement prêtes et capables de gérer nos vols ».

Londres-Heathrow « a non seulement dicté les vols spécifiques sur lesquels nous devrions expulser les passagers payants, mais ont également menacé de poursuites judiciaires pour non-conformité », accuse la compagnie aérienne qui a donc rejeté ces demandes « déraisonnables et inacceptables » Le nœud du problème réside selon Emirates « dans les services et systèmes centraux qui relèvent de la responsabilité de l’exploitant de l’aéroport – qui savait depuis octobre 2021 et le rétablissement de la sixième rotation en A380 que les coefficients d’occupation étaient « très élevés. Nos exigences opérationnelles ne peuvent pas surprendre l’aéroport », et tous les vols sont « complets pour les prochaines semaines, y compris dans d’autres aéroports de Londres et sur d’autres compagnies aériennes » (Emirates dessert également Gatwick, et reviendra à Stansted le mois prochain). « Ajoutant à la complexité, 70% de nos clients à LHR se dirigent au-delà de Dubaï pour voir des proches dans des destinations lointaines, et il sera impossible de leur trouver de nouvelles connexions à court terme ».

Déplacer certaines de nos opérations passagers vers d’autres aéroports britanniques dans un délai aussi court « n’est pas non plus réaliste. S’assurer que le sol est prêt à gérer et à faire tourner un avion long-courrier gros porteur avec 500 passagers à bord n’est pas aussi simple que de trouver une place de parking dans un centre commercial » s’agace la compagnie aérienne

Pour Emirates, la direction de LHR est « cavalière à l’égard des voyageurs et de leurs clients aériens. Tous les signaux d’un fort rebond des voyages étaient là, et « depuis des mois » la compagnie aérienne s’exprime publiquement à ce sujet. LHR « a choisi de ne pas agir, de ne pas planifier, de ne pas investir. Désormais confrontés à une situation d'”airmageddon” en raison de leur incompétence et de leur inaction, ils font supporter tout le fardeau aux compagnies aériennes et aux voyageurs ». Et de conclure en rappelant que l’aéroport d’Heathrow avait accueilli en 2019, avant la pandémie de Covid-19, 80,9 millions de passagers « soit une moyenne quotidienne de 219.000 ». Le plafonnement à 100.000 clients représente donc selon la compagnie émiratie « une réduction supérieure à 50%, alors que LHR prétend avoir 70% des ressources d’assistance en escale en place »…

Capacités limitées : fureur d’Emirates contre Heathrow 1 Air Journal

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