Surcharge carburant : Air Caraïbes augmente le prix du billet

La compagnie aérienne Air Caraïbes se dit contrainte à des augmentations de sa surcharge carburant, par aller simple de 3€ sur son réseau régional et de 30€ sur les vols long-courriers.

Précisant que tous les clients ayant déjà achetés leurs billets « pourront voyager au tarif fixé à l’achat », la compagnie française basée à l’aéroport de Pointe à Pitre-Guadeloupe Pôle Caraïbes a justifié le 16 juin 2022 sa décision par « une hausse brutale du prix du kérosène de plus de 15%, décidée par les pouvoirs publics, dans les aéroports des Antilles françaises ». Elle appliquera donc « dans les prochains jours » une augmentation de ses tarifs sur ses vols court et long-courriers, respectivement de 3€ et 30€ par aller simple.

Air Caraïbes précise avoir appris le 8 juin l’augmentation « avec effet rétroactif au 3 juin » de l’ordre de 15% du prix du kérosène dans l’ensemble des Départements français des Antilles. Ces augmentations appliquées par la Société Anonyme de Raffinerie des Antilles (SARA) et les autorités françaises ont été « prises sans concertation sérieuse avec les compagnies aériennes », alors que les tarifs du kérosène sont déjà significativement plus élevés en Martinique, Guadeloupe ou Guyane que dans le reste de l’arc caribéen. La FNAM a d’ailleurs « condamné fermement cette décision », rappelle la compagnie aérienne.

Comme l’ensemble des compagnies aériennes mondiales, Air Caraïbes a subi « des impacts économiques majeurs pendant les 2 années de crise sanitaire », et rappelle que depuis maintenant 4 mois, le conflit russo-ukrainien « fait exploser le prix du pétrole. Des prix qui ont plus que doublé avec, de surcroît, une monnaie de référence le dollar, lui aussi en forte hausse par rapport à l’euro ». Jusque-là, le prix des billets avait « augmenté de manière mesurée et limitée », soutient la compagnie.

Air Caraïbes « a bien conscience qu’elle a aussi un rôle de service public et de continuité territoriale entre la Métropole et les territoires d’outre-mer qu’elle dessert depuis bientôt 20 ans ». Elle dispose d’une flotte d’appareils « les plus économes en carburant du marché », ses Airbus A350 en particulier consommant jusqu’à 25% de moins que d’autres appareils. Néanmoins aujourd’hui, « pour des raisons de survie économique », elle se voit donc contrainte de procéder à des augmentations de sa surcharge carburant

Marc Rochet, Président d’Air Caraïbes, a déclaré : « Les compagnies aériennes ont des coûts fixes élevés mais les tarifs qu’elles pratiquent doivent rester accessibles aux ultra-marins, qui ont un besoin vital de pouvoir voyager. Si cette décision brutale et unilatérale reste en vigueur et n’est pas annulée par les pouvoirs publics, il n’y aura plus aucune compagnie aérienne en capacité de desservir les outre-mer dans ces conditions économiques insupportables ». Et ce alors qu’elle a présenté pour l’été 2022 un programme de vols « dense à des tarifs attractifs vers les Caraïbes et la Guyane ainsi que vers la République Dominicaine ».

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