Air Liquide et le Groupe ADP annoncent leur ambition de créer la première coentreprise de ce genre dans l’aviation, pour accompagner le développement des infrastructures hydrogènes dans les aéroports.
Déjà partenaires avec Airbus depuis juin dernier, Air Liquide et le gestionnaire d’aéroports ont dévoilé le 15 juin 2022 un projet de création de la première coentreprise d’ingénierie « spécialisée dans l’accompagnement des aéroports pour leurs projets d’intégration de l’hydrogène dans leurs infrastructures ». Cette annonce s’inscrit dans le prolongement du protocole de l’année dernière portant sur des études de faisabilité pour accompagner l’arrivée des avions à hydrogène. Ce projet de partenariat « traduit l’ambition commune des deux Groupes de préparer, dès aujourd’hui, le déploiement d’une aviation mondiale décarbonée ». Sa création demeure sous réserve de la finalisation de la documentation contractuelle appropriée et « entre autres et en tant que de besoin, de l’obtention d’un avis conforme de la part des autorités de la concurrence concernées ».
La mission de la coentreprise, détenue à 50-50 par les deux Groupes, sera de proposer une offre de services et d’ingénierie « en France comme à l’international » pour accompagner les aéroports dans leur transition vers l’hydrogène. Prenant en compte un objectif de mise en service des premiers avions de ligne propulsés à l’hydrogène à horizon 2035, l’organisation des aéroports « doit être repensée dès aujourd’hui, notamment pour intégrer la problématique de l’approvisionnement en hydrogène liquide, et permettre de proposer d’autres usages en mobilité au sol, qu’il s’agisse de mobilité lourde ou d’engins d’assistance en piste ». L’offre de service pourra répondre à l’ensemble des enjeux d’intégration de l’hydrogène pour les aéroports :
- Estimation des volumes d’hydrogène requis au fil du temps
- Organisation optimale de la chaîne logistique de l’hydrogène en fonction des spécificités de l’aéroport et du territoire
- Dimensionnement et pré-implantation des infrastructures d’hydrogène requises dans l’aéroport
- Études préliminaires de sécurité
- Études de coûts et définitions de feuille de route d’investissements
- Études d’impact carbone.
La collaboration des deux groupes avec Airbus portait entre autres sur une étude pendant un an des configurations de 30 aéroports à travers le monde, notamment les aéroports Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly. Les études préliminaires « ont permis de démontrer la pertinence de l’hydrogène pour décarboner l’aviation, en identifiant plusieurs schémas de production et de distribution qui sauront s’intégrer dans les infrastructures aéroportuaires », souligne leur communiqué. Air Liquide et le Groupe ADP ont ainsi développé une « expertise unique en matière de dimensionnement et de pré-implantation d’infrastructures pour accompagner la nécessaire transformation des aéroports ». Air Liquide apportera son expertise dans le domaine de l’hydrogène, allant de la production par électrolyse, la liquéfaction, le stockage et la distribution d’hydrogène jusqu’aux avions. Groupe ADP apportera son expertise en ingénierie aéroportuaire, ainsi que son savoir-faire dans les opérations aéroportuaires.
Edward Arkwright, directeur général exécutif du Groupe ADP, a déclaré : « La création de cette coentreprise est une évidence après le travail d’étude effectué conjointement avec Air Liquide au cours de l’année écoulée, afin de permettre l’émergence, dès 2023, des premiers cas d’usage au sol autour des technologies hydrogène sur nos aéroports Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly. Notre collaboration avec Air Liquide s’inscrit dans la durée et s’appuie sur nos complémentarités d’expertises : la chaîne d’approvisionnement hydrogène pour Air Liquide et l’aménagement et les opérations aéroportuaires pour le Groupe ADP ».
Matthieu Giard, Vice-Président et membre du Comité Exécutif d’Air Liquide, directeur des activités Hydrogène, a ajouté : « L’hydrogène est nécessaire pour réussir la transition énergétique, et les études que nous avons menées avec le Groupe ADP depuis un an confirment la contribution majeure que cette molécule peut apporter dans la décarbonation du secteur aéroportuaire. Les aéroports doivent être prêts à accueillir les avions hydrogène en 2035, et ainsi favoriser l’émergence d’un écosystème pour la mobilité hydrogène au sens large. C’est donc dès maintenant qu’il faut travailler à la mise en place de l’infrastructure correspondante. C’est dans cet objectif qu’Air Liquide et le Groupe ADP prévoient de créer la première coentreprise spécialisée dans ce domaine, s’appuyant sur notre première collaboration et les expertises complémentaires des deux Groupes. En ligne avec nos engagements, notre ambition est de contribuer activement au développement d’une société bas carbone ».
Sébastien a commenté :
16 juin 2022 - 17 h 15 min
Question sérieuse : est-ce vraiment écologique? Ou c’est une fausse-bonne idée?
Car je me souviens des biocarburants qui en fait étaient une véritable catastrophe.
Ou les éoliennes qui font du mal à la biodiversité, en plus des matières très loin d’être écologiques.