La compagnie aérienne low cost Volotea a été condamnée hier à Nantes à 247.500 euros d’amende pour infraction à la législation sur la durée du temps de travail de ses navigants.

Ouvert le 5 avril 2022, le procès de la spécialiste espagnole du vol pas cher portait sur des infractions relevées entre avril et septembre 2018 dans sa base à l’aéroport de Nantes-Atlantique, quand l’inspection du travail avait été saisie par des pilotes, hôtesses de l’air et stewards à propos de leurs horaires. Le procureur avait requis 2000 euros d’amende par infraction constatée à l’encontre de Volotea (330.000 euros au total), et 100 euros par infraction à l’encontre du DRH Michel Nahon (16.500 euros).

Le jugement du 7 juin a reconnu la culpabilité de Volotea, dont les avocats avaient plaidé « l’erreur de bonne fois » dans le respect affiché de la règlementation européenne et non française (plus dure). Il condamne la low cost à une amende de 247.500 euros pour dépassement de la durée légale du temps de travail, et le DRH à une amende avec sursis de 66.000 euros. Volotea « s’est manifestement contentée lors de son installation en France d’appliquer la législation européenne sur le modèle espagnol préexistant, sans rechercher les spécificités de la législation française », souligne le délibéré, ajoutant que la low cost comme son DRH « ont commis une erreur qu’ils auraient pu éviter ».

Trois syndicats de pilotes et de PNC s’étaient portés parties civiles au procès, dénonçant en outre un dialogue social « inexistant » au sein de Volotea. Le Syndicat national du personnel navigant de l’aviation civile (SNPNAC) a déclaré hier que ce jugement est « un avertissement tant à Volotea qu’aux autres compagnies à bas coût opérant sur le territoire français, que la tolérance zéro en matière de droit aérien s’applique à toutes les compagnies, quel que soit leur modèle économique ».

Rappelons que Volotea avait été condamnée en septembre dernier à Bordeaux à plus de 500.000 euros d’amendes et dommages et intérêts pour « travail dissimulé », ayant payé en Espagne 18 pilotes basés à l’aéroport Mérignac. Elle avait fait appel.

Volotea et le temps de travail : 247.500 euros d’amende 1 Air Journal

©Volotea