Les annulations et retards de vols continuent de se multiplier dans les aéroports de Grande-Bretagne, qui comme les compagnies aériennes font face à des problèmes d’effectif liés à la pandémie de Covid-19 – arrêts maladie ou difficultés à recruter après les licenciements. Et ce à la veille des vacances de Pâques.
Plus de 1000 départs ont été annulés depuis la fin de la semaine dernière dans les aéroports d’outre-Manche, affectant par exemple mercredi 6 avril 2022 British Airways (76 annulations) comme sa rivale low cost easyJet (au moins 30). Selon Flightaware, Londres-Heathrow entre autres affichait hier 42 vols annulés au départ et à l’arrivée, et 282 retardés. Aujourd’hui, la même source indique que la compagnie nationale et la spécialiste du vol pas cher ont déjà supprimé respectivement 34 et 35 décollages, avec un total de plus de 420 vols qui ne partiront pas à l’heure.
Le même chaos a été constaté par exemple à Manchester, où la directrice générale Karen Smart a démissionné mardi, comme à Bristol qui prévient déjà les passagers du weekend prochain de prévoir une arrivée à l’aéroport très en avance (plus de deux heures quelque soit la destination).
Rory Boland, rédacteur en chef de Which? Travel a déclaré au Daily Express que les compagnies aériennes « doivent se ressaisir. Les annulations quotidiennes entraîneront de l’incertitude et du stress pour les vacanciers, dont beaucoup attendront avec impatience leur premier voyage en deux ans ». Et il rappelle qu’elles « doivent respecter leurs obligations légales et informer les clients de leurs droits à un remboursement ou à être réacheminés vers d’autres transporteurs si leur vol est annulé à court terme ». Les passagers concernés ont droit de réclamer « une indemnisation d’au moins 220 £ pour couvrir leurs pertes, et recevoir de la nourriture, des boissons et un hébergement selon les besoins en attendant leur nouveau vol », a-t-il précisé.
Cette période chargée au début des vacances survient quelques semaines seulement après l’assouplissement des restrictions de voyage au Royaume-Uni et un peu partout en Europe. Mais de nombreux aéroports ont du mal à répondre à l’augmentation du nombre de passagers, le recrutement et la formation de nouveaux employés – après les licenciements durant la crise sanitaire – pouvant prendre beaucoup de temps notamment en raison des exigences en matières d’habilitation de sécurité.
inukshuk a commenté :
7 avril 2022 - 8 h 53 min
Bienvenue dans ce monde où le personnel (au sol en particulier) n’est qu’une variable d’ajustement dans les profits des actionnaires. Ajoutez une bonne dose de Covid, une rasade de Brexit où l’on a viré les étrangers, des lois qui permettent de virer en 24h, et…. les mêmes actionnaires qui s’attendent à ce que chacun reprenne son poste comme si de rien n’était.
Slaínthe Mhá Boris!
Nénétte a commenté :
7 avril 2022 - 10 h 13 min
Je n’aurais pas mieux dit. C’est la qu’en France on voit que nous sommes chanceux d’avoir des lois protectrices.
FL350 a commenté :
8 avril 2022 - 18 h 54 min
La Grande Bretagne manque de personnel dans ses aéroports, et nous dans nos hôpitaux, où les patients meurent dans les brancards, faute de personnel aux urgences.
Ou comment le français moyen réagit de manière absurde et affligeante, cherchant la paille dans l’oeil des britanniques sans voir la poutre dans celui de la France
Bencello a commenté :
8 avril 2022 - 22 h 19 min
Avec 27000 départs en 3 mois (juin à Septembre), le NHS cherche aujourd’hui pas moins de 100000 personnes pour combler les trous.
Au Covid, il faut rajouter de nombreux départs liés au Brexit (celui qui devait faire économiser des milliards pour, tiens, tiens, les utiliser pour le NHS)
On peut critiquer notre système de santé, en grande objective, de là à faire de l’hôpital britannique un modèle avec un problème de paille…
C’est une évidence que la protection sociale et le droit du travail français a largement amorti le choc et la “grande démission” qui fait des ravages dans les pays anglo-saxons.
Certains patrons, dans leur quête obstinée du libéralisme, ont oublié que leurs salariés qu’ils ont rapidement lâché ont, ô miracle, pu trouver d’autres postes et ne sont pas prêts à reprendre la bouche en coeur, leur poste “adoré”.