L’invasion de l’Ukraine par la Russie continue d’avoir des répercussions sur le transport aérien commercial : la compagnie aérienne Ukraine International Airlines propose ses avions en location avec ou sans équipage, SriLankan Airlines suspend ses vols vers Moscou, tandis qu’Emirates Airlines défend la poursuite de ses rotations vers les aéroports russes. Et des hackers s’en sont pris au site du régulateur Rosaviatsia.
En Ukraine même, la compagnie nationale Ukraine International Airlines a suspendu ses opérations au moins jusqu’à la mi-avril ; elle a donc annoncé, à l’instar de sa rivale low cost Sky Up Airlines, d’offrir sa flotte pour des opérations de location avec équipage, de vols charters ou de transport de fret humanitaire. « UIA a désormais la possibilité de proposer aux compagnies aériennes et à leurs partenaires de se joindre au soutien économique de l’Ukraine, en profitant de la disponibilité des avions UIA pour les vols charters et humanitaires en dehors de l’Ukraine et en concluant des accords de location avec équipage », souligne son communiqué. « En utilisant nos avions, vous soutenez les opérations de l’UIA pendant la guerre et aidez à payer des taxes pour le budget de l’État ukrainien ». Ces avions ne voleront bien sûr pas vers la Russie ou la Biélorussie, et la compagnie aérienne ne « coopèrera pas » avec des entreprises recevant des fonds depuis les deux pays.
Basée à l’aéroport de Colombo-Bandaranaike, la compagnie nationale du Sri Lanka Srilankan Airlines a annoncé la suspension sine die de ses deux vols hebdomadaires vers Moscou-Domodedovo, pour des « raisons opérationnelles indépendantes de sa volonté ». Un communiqué explique que les restrictions « prennent la forme de limites financières internationales et d’assurance aéronautique qui ont été imposées à la Russie en raison de la guerre russo-ukrainienne en cours, impactant directement les opérations vers la Russie ». Aeroflot avait déjà suspendu début mars ses vols vers Colombo comme vers l’immense majorité de ses destinations internationales, après avoir relancé la route fin 2018. SriLankan Airlines dit « regretter ce désagrément pour ses clients », et « surveillera la situation en Russie ».
Le conflit n’a en revanche aucun effet sur le patron d’Emirates Airlines : le CEO Tim Clark a déclaré durant le at the World Government Summit que tant que les Emirats Arabes Unis le permettront, la compagnie aérienne continuera de desservir au départ de Dubaï les aéroports de Moscou-Domodedovo et St Petersburg-Pulkovo. « Le peuple russe a parfaitement le droit de continuer à voyager indépendamment des sanctions sur l’économie », a-t-il déclaré, soulignant que ses trois vols quotidiens vers le pays affichaient des coefficients d’occupation « sains » – et une forte demande pour le fret. Et qu’Emirates est toujours autorisée à survoler la Russie pour ses vols vers la Côte Ouest des Etats-Unis.
« Nous transportons des biens humanitaires dans nos soutes. Nous avons des ONG qui voyagent à l’intérieur et à l’extérieur de la Russie. Nous avons la communauté diplomatique qui entre et sort de la Russie. Donc, tout ce que nous faisons, c’est être un facilitateur, un facilitateur, sans prendre de position politique à ce sujet pour le moment », a expliqué Tim Clark. « Ces sanctions ne visent pas le peuple russe », a ajouté Tim Clark ; « le peuple russe est tout aussi affecté par ce qui se passe en Ukraine que tout le monde, je suppose ».
On retiendra enfin l’annonce par des hackers d’Anonymous d’une attaque informatique contre le site du régulateur russe, Rosaviatsia. Ils auraient effacé environ 65 téraoctets de données, allant des immatriculations d’avions aux courriels du personnel, dont certains seraient irrémédiablement perdus faute de sauvegarde. Le site de Rosaviatsia a bien connu une panne lundi, mais le régulateur insiste sur le fait qu’il n’a pas été victime d’une cyberattaque : il était l’objet d’une « restructuration majeure » avant le départ en retraite de son dirigeant qui « doit prendre sa retraite » après 23 ans à la tête de l’agence.
Libre de choisir a commenté :
30 mars 2022 - 9 h 12 min
Emirates a tout à fait raison. Les sanctions ne sont appliquées uniquement par les pays occidentaux et le Japon. Les autres pays n’appliquent ces sanctions.
Donc, leurs compagnies sont libres d’opérer leurs vols là où ils le souhaitent.
Bencello a commenté :
30 mars 2022 - 10 h 44 min
Autant Emirates est dans son droit de desservir la Russie, le caractère démocratique ou belliqueux n’étant pas un critère suffisant de desserte /non desserte,
autant les justifications “humanitaires” de son P-DG sont lassantes.
La compagnie est là pour faire des affaires, autant l’assumer.
Les pays occidentaux sont dans leur rôle de protection d’un des leurs, le reste du monde est moins concerné politiquement, et la diplomatie chinoise veille avec succès à protéger son partenaire de toute isolationisme excessif des pays “non alignés”.
chacun est à sa place, et l’aéronautique mondiale reflette parfaitement ces différents positionnements.
Fcb1962 a commenté :
31 mars 2022 - 11 h 49 min
Un vol hebdomadier? Qu’est-ce? Cela doit être une nouvelle forme de vol….???
Hebdomadaire est le mot correct…..
Hebdomadier….Dans les chapitres et les monastères, celui qui est chargé de présider l’office pendant une semaine
fayçalair a commenté :
31 mars 2022 - 11 h 59 min
boycottons Emirates un point c’est tout!!!!!!!!!!
DAVE a commenté :
31 mars 2022 - 12 h 01 min
C’est lassant de toujours voir comme justification comme ici que “L’invasion de l’Ukraine par la Russie continue d’avoir des répercussions ”
Soyons clair, ce sont les sanctions imposées par les pays occidentaux qui déclenchent cette crise du transport aérien (entre autres) qui n’avait pas besoin de ça après s’être pris deux ans de COVID.