La compagnie aérienne Aeroflot, touchée par les sanctions occidentales suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a décidé de lancer de nouvelles lignes internationales vers six pays au départ de Sotchi. Sa filiale low cost-Pobeda a réduit sa flotte de Boeing 737 de 40%, de peur de manquer de pièces détachées.
Alors que le trafic des compagnies russes avait progressé de 19,4% en février 2022 par rapport à l’année dernière, à près de 6 millions de passagers, les sanctions forcent la compagnie nationale à modifier sa stratégie internationale. Depuis l’aéroport de Sotchi sur les rives de la Mer Noire, Aeroflot lancera dès avril 2022 six nouvelles liaisons vers l’Arménie, l’Egypte, Israël, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et la Turquie, toutes opérées par sa filiale Rossiya en Sukhoi Superjet SSJ100 pouvant accueillir 12 passagers en classe Affaires et 75 en Economie – et non-susceptibles d’être saisis.
L’aéroport d’Erevan-Zvartnots sera desservi tous les jours à partir du 8 avril, et ceux du Caire et de Tel Aviv-Ben Gurion tous les jours à partir du 7 avril. Au Kazakhstan, Almaty et Nur-Sultan-Nazabayev auront droit à des rotations quotidiennes à compter dès les 8 et 7 avril respectivement, tandis qu’Aktau et Aktobe seront desservis trois fois par semaine et Atyrau deux.
En Ouzbékistan, la même semaine verra Aeroflot proposer sept vols hebdomadaires vers Tachkent et quatre vers Samarkand, trois vers Boukhara et Ferghana, et deux vers Urgench. Enfin en Turquie, Sotchi sera reliée à Istanbul 19 fois par semaine, à Antalya 14 fois, à Bodrum trois fois et à Dalaman deux fois.
Toutes ces 17 destinations sont selon un communiqué de la compagnie de l’alliance SkyTeam « axées sur le trafic de passagers en transit et s’adresse à ceux qui voyagent sur des routes via Sotchi depuis les aéroports de base des compagnies aériennes du groupe Aeroflot à Moscou (Sheremetyevo), Saint-Pétersbourg et Krasnoïarsk », trois bases où les 17 routes sont déjà proposées en direct mais avec des avions plus gros – et occidentaux.
Seen this morning : a brand new #Airbus #A350 #Aeroflot heading for the storage area. 🇷🇺 #AvGeek #Russia pic.twitter.com/KNOknSs4d0
— Aviation Toulouse (@Frenchpainter) March 25, 2022
Chez la low cost Pobeda, les sanctions ont un effet direct sur la flotte : la filiale du groupe Aeroflot a annoncé selon le site russe RBC (qui cite un courrier aux employés du CEO Andrei Yurikov) la réduction de la flotte active de 41 à 25 Boeing 737-800. Les seize appareils cloués au sol jusqu’à la fin de l’année seront utilisés pour fournir des pièces détachées en cas de besoin de maintenance ; mais ils seront maintenus « en état de navigabilité », assure le dirigeant. Avant la guerre, le plan de flotte du groupe visait 75 monocouloirs de 189 sièges pour Pobeda, qui avait retrouvé dès la mi-2020 les niveaux de trafic d’avant la pandémie de Covid-19.
Rappelons que l’Union européenne a imposé dès le début de la guerre des sanctions à l’industrie aéronautique russe, interdisant en particulier la fourniture de pièces détachées et de services de maintenance aux opérateurs russes.
En février 2022, Aeroflot avait transporté 1,27 million de passagers (+28,4% par rapport à février 2021), S7 Airlines 1,15 million de passagers (+9,3%), Pobeda un peu plus de 1 million de personnes (+19,5%), Ural Airlines 468.500 (+16%) et UTair 413.500 (+24,2%). Des chiffres déjà affectés par les sanctions imposées à partir du début de l’invasion le 24 février (fermeture des espaces aériens en particulier), et qui ne vont pas s’arranger : le régulateur Rosaviatsia a prolongé jusqu’au début du mois prochain au plus tôt la fermeture de onze aéroports dans le centre et le sud de la Russie (Anapa, Belgorod, Bryansk, Voronezh, Gelendzhik, Krasnodar, Koursk, Lipetsk, Rostov, Simferopol et Yelista selon Interfax).
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