La compagnie aérienne Cathay Pacific a réduit en 2021 sa perte à 703 millions de dollars, après être revenue dans le vert au deuxième semestre. Mais la pandémie de Covid-19 qui a repris à Hong Kong l’empêchera de proposer plus de 2% des capacités de 2019, prévient son dirigeant, tandis qu’elle fait face à une nouvelle concurrente low cost, Greater Bay Airlines (GBA).
Selon le président de la compagnie chinoise Patrick Healy, « tant que les restrictions actuelles liées à la Covid-19 resteront en place à Hong Kong, Cathay Pacific ne pourra exploiter que 2% de sa capacité de passagers pré-pandémie ». L’immense majorité de ses vols sont de nouveau suspendus à l’aéroport de Hong Kong-Chek Lap Kok suite à l’arrivée du variant Omicron en janvier 2022, et le gouvernement local a imposé de nouvelles restrictions draconiennes y compris pour les équipages des compagnies aériennes. Les employés de Cathay Pacific ont déjà passé l’année dernière « plus de 62.000 nuits dans des hôtels de quarantaine ».
La compagnie de l’alliance Oneworld affiche pourtant de bien meilleurs résultats financiers en 2021, année de son 75eme anniversaire : selon son communiqué du 9 mars, elle a réduit sa perte à 703 millions de dollars contre 2,76 milliards de dollars l’année précédente. Son chiffre d’affaires n’a reculé que de 2,9% (le début du premier trimestre de 2020 était « normal »), et sa recette unitaire a même progressé de 0,6%. Et surtout, le deuxième semestre 2021 a comme ailleurs été marqué par une reprise du trafic, lui permettant de dégager un bénéfice de 256 millions de dollars.
Au total, la compagnie aérienne a proposé l’année dernière des capacités en recul de 61,8% par rapport à 2020, avec un coefficient d’occupation moyen à 31,1%, en recul de 26,9 points de pourcentage.
Mais tout élan que Cathay Pacific avait alors pris « a complètement calé au cours du trimestre en cours », a souligné son président. Il rappelle en particulier le renforcement des exigences de quarantaine pour les équipages basés à Hong Kong, notamment ceux qui opèrent des vols de fret, et l’interdiction temporaire de tous les vols en provenance de neuf pays dont le Royaume-Uni et les États-Unis, deux de ses plus grands marchés, comme des transits depuis d’autres nations. En plus de la capacité minuscule prévue pour les vols passagers, la capacité des vols de fret « devrait rester inférieure à un tiers des niveaux d’avant la pandémie ».
Patrick Healy reste toutefois confiant dans l’avenir à long terme ; dans un futur plus proche, « en tant que compagnie nationale de Hong Kong, nous nous engageons résolument à maintenir le flux de personnes et de marchandises entre Hong Kong et le reste du monde en toute sécurité, et à protéger et améliorer le statut de plaque tournante de l’aviation de la ville malgré les circonstances difficiles ».
Hong Kong est aussi la base de la nouvelle low cost Greater Bay Airlines (GBA), et cette dernière a obtenu en octobre dernier son AOC (certificat d’opérateur aérien). Si on attend toujours son premier vol régulier, sa flotte de ne comptant qu’un des trois Boeing 737-800 pris en leasing chez ICBC, elle s’est vu attribuer par le régulateur de Hong Kong ATLA des droits d’exploitation pour 104 routes pendant cinq ans – vers notamment 48 destinations en Chine, treize au Japon et six en Thaïlande. Singapour, Taïwan et la Corée du Sud sont également dans son viseur, la licence d’opération permettant des fréquences « illimitées » et le transport de fret. Début janvier, la rumeur courrait sur une prochaine commande de 30 monocouloirs remotorisés, Boeing 737 MAX 10 ou Airbus A321neo.
Deux autres transporteurs de passagers sont basés dans la ville : HK Express (filiale low cost de Cathay, qui a avalé la filiale régionale Cathay Dragon), et Hong Kong Airlines (filiale du groupe HNA). L’ATLA a expliqué que GBA « fournira des services aériens plus diversifiés au marché, et renforcera davantage la connectivité du transport aérien entre Hong Kong, la région de la Grande Baie » (de Guangzhou à Macao en passant par Shenzhen) « et d’autres parties du monde ».
Rappelons que le fondateur et président de GBA est le milliardaire Bill Wong Cho-bau, qui possède déjà à Shenzhen la compagnie Donghai Airlines (23 Boeing 737NG en service, 25 MAX commandés). En attendant mieux, GBA continue de tester son unique avion vers les aéroports de la région.
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