Si les voyagistes spécialisés sur la Russie sont frappés de plein fouet avec la fermeture du marché russe, l’impact de la guerre en Ukraine sur le secteur du voyage français est moins perceptible.
Le Syndicat des Entreprises du Tour Operating (SETO) a recommandé à ses membres de suspendre tous les départs au moins jusqu’au 7 avril 2022, une date qui sera prolongée si la crise ukrainienne perdure. « Je pense que l’impact sera très sérieux pour les opérateurs spécialisés de ces deux destinations, et ceux qui opèrent en Europe de l’Est en général », estime Jean-Pierre Mas, le président Entreprises du Voyage (EdV), cité par l’Echotouristique. Mais il est « trop tôt pour qu’on puisse mesurer les conséquences » de la guerre en Ukraine. Rappelons que les Entreprises du Voyage, qui réunit les voyagistes français, ont condamné «fermement l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les atrocités commises, en opposition frontale avec les valeurs que nous partageons. Nous exprimons notre totale solidarité au le peuple ukrainien qui lutte et résiste avec courage et détermination et nous travaillons à la mise en œuvre d’opérations de soutien effectives »
Pour l’heure, les agences de voyages françaises constatent un léger tassement des réservations de voyage à l’étranger, mais pas d’arrêt brutal. Les pays d’Europe du sud -Espagne en tête- connaissent même de très fortes hausses de réservations pour les prochaines vacances estivales. Même constat pour les destinations transatlantiques plus lointaines, Etats-Unis, Mexique et les Caraïbes -dont les Antilles françaises. De fait, la Russie n’était déjà pas une destination majeure pour les agences de voyages et tour-opérateurs : seuls 154 251 Français s’y sont rendus en 2019.
En revanche, les régions traditionnellement réceptives d’une clientèle russe pourrait être fortement impactées. En France, hôteliers et commerçants de la Côte d’Azur s’inquiètent déjà de l’absence des Russes dans les mois qui viennent. Les touristes russes représentent 13% des nuitées dans les hôtels de la région pendant la saison estivale. Mais là-aussi, il est trop tôt pour en tirer un bilan.
Selon le voyagiste Bourse des vols, « en février, près de 60% des ventes ont concerné des voyages avec des départs à court terme (dans les 2 mois). Les acheteurs de février se sont souvent montrés courtermistes, échaudés dans le passé par les trop nombreuses modifications et annulations de vols » liées à la crise de Covid-19. « En terme de destinations, les Etats-Unis, le Mexique sont toujours les destinations long-courriers les plus prisées, parce que les moins restrictives en accueil. Avec la réouverture de son espace aérien en début de mois, le Maroc – destination populaire et résiliente – est devenu la 4ème destination extra-européenne la plus vendue au départ de la France. Par rapport à 2019 le niveau de vente est globalement à 50% : les Etats-Unis, le Mexique, le Sénégal et Dubaï surperforment. Les îles de la Guadeloupe et de la Martinique frôlent leurs carnets de commande de février 2019 ».
Quant aux compagnies aériennes européennes, elles sont plus affectées à mesure que l’on se rapproche de la zone de conflit -sauf en Serbie, dernier point de transit direct entre l’Europe et la Russie.
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