L’Association du transport aérien international (IATA) s’attend à ce que le nombre total de voyageurs aériens atteigne 4,0 milliards en 2024, dépassant les niveaux atteints en 2019 avant la pandémie de Covid-19. Ce serait dès l’année prochaine sur les marchés domestiques, mais les liaisons internationales devront attendre 2025 pour retrouver leur lustre d’antan.
Ces dernières prévisions de l’IATA n’évaluent pas l’impact du conflit entre Ukraine et Russie, le transport aérien étant en général « résilient en cas de heurt » ; ce conflit ne devrait pas impacter la croissance à long terme du transport aérien. Il est cependant, selon le représentant de quelque 290 compagnies aériennes qui assurent 83% du trafic aérien mondial, « trop tôt pour évaluer les conséquences à court terme pour l’aviation, mais il est manifeste qu’il y a des risques de détérioration, en particulier dans les marchés exposés au conflit ». Les facteurs sensibles seront associés à « l’étendue géographique du conflit, sa gravité et la période touchées par les sanctions et les fermetures d’espaces aériens ». Ces impacts seront ressentis davantage en Russie, en Ukraine et dans les régions voisines.
Avant la crise sanitaire, la Russie constituait le 11e plus important marché de services de transport aérien pour le nombre de passagers, incluant son vaste marché intérieur. L’Ukraine venait au 48e rang. L’impact sur les coûts assumés par les compagnies aériennes par suite des fluctuations des prix de l’énergie ou des changements d’itinéraires afin d’éviter l’espace aérien russe risque d’être plus important. « La confiance des consommateurs et l’activité économique seront affectées, même en dehors de l’Europe de l’Est », explique l’IATA.
Ses prévisions globales concernant la reprise à court terme ont « légèrement changé » pour refléter l’évolution des restrictions de voyages imposées par les gouvernements dans certains marchés. Le portrait d’ensemble est toutefois inchangé « et demeure tel qu’en novembre, avant l’arrivée du variant Omicron ».
« La trajectoire du rétablissement du nombre de passagers après la Covid-19 n’a pas été influencée par le variant Omicron. Les gens veulent voyager. Et lorsqu’on lève les restrictions de voyage, les gens reprennent l’avion. Nous sommes encore loin de l’état normal des affaires, mais la prévision sur l’évolution du nombre de passagers nous donne de bonnes raisons d’être optimistes », a déclaré dans un communiqué Willie Walsh, directeur général de l’IATA. La mise à jour de février de la prévision à long terme de l’IATA comporte les éléments suivants :
- En 2021, le nombre total de voyageurs représentait 47% du total de 2019. Ce chiffre devrait s’améliorer et passer à 83% en 2022, 94% en 2023, 103% en 2024 et 111% en 2025.
- En 2021, le nombre de passagers internationaux représentait 27% du total de 2019. Ce chiffre devrait passer à 69% en 2022, 82% en 2023, 92% en 2024 et 101% en 2025. Le scénario de reprise des voyages internationaux à court terme est « légèrement meilleur qu’en novembre 2021 », en raison de l’assouplissement progressif ou de l’élimination des restrictions de voyage dans plusieurs marchés. On a constaté des améliorations dans les grands marchés de l’Atlantique Nord et de l’intérieur de l’Europe, renforçant les bases de la reprise. L’Asie-Pacifique devrait continuer de tirer de l’arrière puisque le plus important marché de la région, la Chine, ne montre pas de signe d’assouplissement des mesures frontalières dans un avenir rapproché.
- En 2021, le nombre de passagers intérieurs représentait 61% du total de 2019. Ce chiffre devrait atteindre 93% en 2022, 103% en 2023, 111 % en 2024 et 118 % en 2025. Les prévisions concernant l’évolution du nombre de passagers intérieurs sont « légèrement plus pessimistes qu’en novembre ». Bien que les marchés intérieurs se soient rétablis aux États-Unis et en Russie, cela ne s’est pas produit dans d’autres grands marchés intérieurs comme la Chine, le Canada, le Japon et l’Australie.
« Les facteurs les plus importants et les plus immédiats qui agissent sur nombre de passagers sont les restrictions gouvernementales sur les voyages », souligne Willie Walsh. « Heureusement, de plus en plus de gouvernements ont compris que les restrictions de voyage n’ont que peu d’impact à long terme sur la dissémination d’un virus. Et les difficultés économiques et sociales associées à ces bénéfices très limités ne sont tout simplement plus acceptables dans un nombre croissant de marchés. Par conséquent, le retrait progressif des restrictions fournit l’élan nécessaire à la reprise des voyages ». L’IATA réitère donc ses demandes :
- Le retrait de toutes les barrières aux voyages (notamment la quarantaine et les tests) pour les personnes entièrement vaccinées ayant reçu des vaccins approuvés par l’OMS.
- Le dépistage préalable au départ par test antigénique pour permettre les voyages sans quarantaine pour les voyageurs non vaccinés.
- L’accélération du relâchement des restrictions de voyage, reconnaissant que les voyageurs ne représentent pas un risque de dissémination de la Covid-19 plus grand que le risque déjà présent dans la population en général.
Variations régionales
La reprise ne se fait pas au même rythme dans tous les marchés, constate sans surprise l’IATA. « En général, nous allons dans la bonne direction, mais il subsiste des préoccupations. L’Asie-Pacifique tire de l’arrière sur le plan de la reprise. Alors que l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont annoncé des mesures pour se reconnecter au monde, la Chine ne semble pas assouplir sa stratégie zéro-Covid. Les confinements localisés qui s’ensuivent dans son marché intérieur réduisent le nombre total de passagers, même si d’autres grands marchés comme les États-Unis sont en grande partie revenus à la normale », explique M. Walsh.
Europe : au cours des quelques années qui viennent, le marché intra-Europe devrait avoir la préférence des passagers pour les voyages court-courriers, à mesure que la confiance reviendra. Le nombre total de passagers vers, en provenance et à l’intérieur de l’Europe devrait atteindre en 2022 86% de ce qu’il était en 2019, avant de se rétablir entièrement en 2024 (105%).
Afrique : les perspectives africaines en termes de nombre de voyageurs sont un peu plus faibles à court terme, en raison de la lenteur des progrès en matière de vaccination de la population et de l’impact de la crise sur les pays en développement. Le nombre de passagers vers, en provenance et à l’intérieur de l’Afrique va se rétablir plus graduellement qu’ailleurs, atteignant 76% du niveau de 2019 cette année, et surpassant le niveau d’avant la crise seulement en 2025 (101%).
Moyen-Orient : avec des marchés court-courriers limités, les perspectives de connectivité long-courrier du Moyen-Orient, basées sur ses aéroports pivots, devraient se traduire par une reprise plus lente. Le nombre de passagers vers, en provenance et à l’intérieur du Moyen-Orient devrait atteindre 81% du niveau de 2019 en 2022, pour passer à 98% en 2024 et 105% en 2025.
Amérique du Nord : après une année 2021 marquée par la résilience, le trafic vers, en provenance et à l’intérieur de l’Amérique du Nord demeurera fort en 2022, alors que le marché intérieur des États-Unis retrouve les tendances d’avant la crise et que les voyages internationaux se multiplient. En 2022, le nombre de passagers atteindra 94% de ce qu’il était en 2019, et le plein rétablissement devrait se produire en 2023 (102%), avant toutes les autres régions.
Amérique latine : le trafic vers, en provenance et à l’intérieur de l’Amérique latine a été relativement résilient durant la pandémie et on prévoit une forte année 2022, ainsi que des restrictions de voyage limitées et des flux de passagers actifs à l’intérieur de la région ainsi que vers et en provenance de l’Amérique du Nord. On prévoit que le nombre de passagers de 2019 sera dépassé en 2023 en Amérique centrale (102%), puis en 2024 en Amérique du Sud (103 %) et en 2025 dans les Caraïbes (101%).
Asie-Pacifique : le lent retrait des restrictions touchant les voyages internationaux et la probabilité de nouvelles restrictions intérieures durant les éclosions de Covid-19 font en sorte que le trafic vers et en provenance d’Asie-Pacifique n’atteindra cette année que 68% du niveau de 2019, soit le plus faible résultat parmi les grandes régions. Le niveau de 2019 devrait être atteint en 2025 (109%) en raison d’une lente reprise du trafic international dans la région.
Pioneer 300 a commenté :
3 mars 2022 - 23 h 17 min
Décidément ce monde de l aérien vit dans le virtuel et avec les bisounours Que ce soient les avionneurs ou les instances dirigeantes .ils sont tous dans le monde d avant
Pandémie et guerre , ne suffisent pas a leur ouvrir les yeux
Messieurs les previsionnistes beats ne voyez vous pas que la récréation est terminée et que vos prévisions sont des chimères Réveillez vous
poseidon a commenté :
4 mars 2022 - 13 h 52 min
c’est sur que le traffic aérien reprendra.
la vague écolo c’est fini… avec un go à 2 euros le litres .
et le gaz hors de prix retour au basique.
donc retour aux centrales nucléaire et l’indépendance energétique.
retour à l’avion. aussi pour les liaisons intérieures.
de plus l’état français a plus un rond pour dévellopper son tgv.
autre chose avec l’augmentation de la population française
grace aux 400 000 migrants annuels..
facile de prévoir que en 2024 la france comptera 2;5 millions d’habitants de plus que en 2019.
population jeune qui voyage en avion..
donc oui le traffic sera bien supérieur de 20% à celui de 2019.
c’est une prévision réaliste..
sans compter l’augmentation de la population mondiale!!
et les personnes privées de voyages depuis 2 ans!!
Pioneer 300 a commenté :
4 mars 2022 - 18 h 48 min
Il est certain qu avec l’augmentation du pouvoir d achat des individus les possibilités de voyages vont augmenter De plus comme vous dites les migrants sont pleins aux as et vont pouvoir prendre l avion sans compter Vous avez dit rêveur …
Charles a commenté :
5 mars 2022 - 19 h 07 min
Non. les gens vont ralentir cette frénésie de vols de vacances : par le prix des billets devenu dissuasif et par une conscience morale retrouvée d’un gaspillage égoïste des ressources pétrolières.
Se limiter à quatre vols en avion sur l'ensemble d'une vie! - Aucun Sens a commenté :
12 octobre 2024 - 14 h 22 min
[…] sûr mais il reste 80%. Si le nombre de vols était stable, ce serait une baisse mais comme l’IATA prévoit une croissance ininterrompue des vols dans les années à venir, la baisse de consommation […]