L’avionneur brésilien a livré l’année dernière 141 appareils dont 48 commerciaux, son backlog atteignant une valeur de 17 milliards de dollars. Mais le développement de l’E175-E2 a été repoussé de trois ans à 2027.
Après avoir livré 55 avions au quatrième trimestre, Embraer a terminé l’année 2021 avec un total de 141 biréacteurs en 2021, dont 48 avions commerciaux et 93 biréacteurs d’affaires (62 légers et 31 de taille moyenne). Au 31 décembre, le carnet de commandes fermes s’élevait à 17,0 milliards de dollars, « atteignant sa valeur la plus élevée depuis le deuxième trimestre 2018 » selon son communiqué. Une valeur qui reflète déjà « le résultat des négociations avec l’armée de l’air brésilienne (FAB) pour la réduction de 28 à 22 du nombre total d’avions KC-390 Millennium à livrer en vertu des avenants aux accords ».
Dans le segment de l’aviation commerciale, Embraer a annoncé lors du Dubai Air Show une commande ferme de trois nouveaux E175, plus trois droits d’achat pour le même modèle d’avion, pour Overland Airways au Nigeria. Embraer a également conclu un accord d’achat de trois E175 supplémentaires de 76 sièges avec American Airlines d’une valeur de 160,2 millions de dollars. L’avion sera exploité par la filiale en propriété exclusive d’American, Envoy Air, qui portera sa flotte E175 à plus de 100 avions d’ici la fin de 2022. Au 4T21, Embraer a également signé un accord avec Azorra pour 20 nouveaux avions de la famille E2 (E- 190E2 ou E195-E2), plus 30 autres droits d’achat dans le cadre d’une transaction évaluée à 3,9 milliards de dollars.
Les avions de la famille E2 ont accumulé 50 commandes fermes sans aucune annulation en 2021, établissant la position d’Embraer comme « leader sur son segment de marché ».
Mais ce tableau est quelque peu terni par l’annonce d’Embraer de repousser de trois ans supplémentaires le développement de l’E175-E2, qui aurait dû entrer en service l’année dernière. Et ce, comme en aout 2020, en raison des négociations en cours sur la « scope clause » entre les compagnies américaines et les syndicats de pilotes, concernant la limitation de la masse maximale au décollage (MTOW) pour les avions jusqu’à 76 sièges (dépassée par la nouvelle version). Mais aussi en raison de l’état du marché mondial, et de « l’intérêt continu pour le biréacteur E175 actuel sur le marché américain ». Mark Neely, vice-président des ventes et du marketing pour les Amériques, Embraer Commercial Aviation, rappelait encore la semaine dernière que l’E175 « est l’épine dorsale du réseau régional américain, avec plus de 600 appareils vendus et 86% de part de marché depuis 2013 ».
L’E175-E2 a décollé pour la première fois en décembre 2019 ; Embraer prévoit de reprendre le développement du programme « après la période susmentionnée, ce qui se traduirait par une reprogrammation de l’entrée en service de l’avion entre 2027 et 2028 ». Si les syndicats de pilotes américains l’acceptent.
Greg6 a commenté :
22 février 2022 - 17 h 20 min
D’après ce que j’ai compris, la date de 2027 est annoncée pour les e175e2 car la version actuelle ne pourra être produite au-delà.
( nouvelles normes d’émissions )
Donc je ne crois pas que les syndicats de pilotes auront le choix.
Par contre, cette histoire de scope clause est assez honteuse.
On parle ici de passer de 76 à 80 places en trois classes, ça ne fait quasiment aucune différence.
Et d’augmenter un peu la mtow, qui est fixée actuellement à 39t, car le e175e2 est un peu plus lourd ( moteurs plus grands, plus grande envergure ).
Bref rien, strictement rien, qui ne menace le job des pilotes des grandes compagnies. Par rapport à la situation actuelle ça ne changerait rien.
Et du coup, en cette période où l’avion est ( hypocritement ) montré du doigt par certains, et où l’on parle économies d’énergie et pollution, les syndicats de pilotes us repoussent l’entrée en service d’un appareil plus moderne qui consomme 15% de moins…
Ridicule.