Les compagnies aériennes low cost Frontier Airlines et Spirit Airlines veulent fusionner pour créer la cinquième compagnie des Etats-Unis en nombre de sièges derrière American, Delta, United et Southwest. Un accord à 6,6 milliards de dollars qui doit encore passer devant les régulateurs de la concurrence.
Selon l’accord annoncé le 7 février 2022, Frontier Airlines Holdings absorbera sa plus grosse rivale dans le cadre d’une fusion, et contrôlera 51,5% de la nouvelle spécialiste américaine du vol pas cher dont on ignore les futurs nom, siège et dirigeants. Spirit Airlines est valorisée par la transaction proposée à 2,9 milliards de dollars, ses obligations financières (dette, locations d’avions) représentant 3,7 milliards supplémentaires ; ses actionnaires détiendront 48,5% du capital de la nouvelle compagnie. L’accord, approuvé d’administration à l’unanimité par les deux conseils d’administration, devrait être finalisé au deuxième semestre 2022, à condition d’obtenir l’accord des autorités de la concurrence, mais aussi des actionnaires de Spirit.
Sur le papier, la low cost résultante promet un chiffre d’affaires annuel de 5,3 milliards de dollars, des économies d’un milliard de dollars par an, « de nouvelles routes entre des communautés mal desservies aux USA, en Amérique latine et aux Caraïbes » (145 routes dans 19 pays), une flotte qui attend plus de 350 livraisons « pour permettre encore plus de tarifs très bas », un service plus fiable et un programme de fidélité amélioré. Et d’ici 2026, Frontier et Spirit espère créer « 10.000 nouveaux emplois directs et des milliers d’autres chez leurs partenaires », tous les salariés actuels devant se voir proposer un poste dans la nouvelle structure avec « de meilleures opportunités de carrière et une meilleure stabilité » dans ce qui sera « la plus compétitive des low cost aux USA ». Cette première fusion aux USA depuis 2016, quand Alaska Airlines avait racheté Virgin America, devrait aussi aboutir sur un AOC unique (certificat d’opérateur aérien), mais aucune date n’a été avancée.
Basée à l’aéroport de Denver, Frontier Airlines (filiale d’Indigo Partners aux côtés de Wizz Air, Volaris et JetSmart) avait transportée 22,8 millions de passagers en 2019, avant la pandémie de Covid-19. Employant alors quelque 3000 salariés, elle est à la tête d’une flotte de 111 monocouloirs Airbus, et attend la livraison de 74 A320neo supplémentaires et de 168 A321neo. Elle propose plus de 115 destinations.
Basée à Fort Lauderdale, Spirit Airlines (dont l’actionnariat est très éclaté) avait transporté 34,5 millions de passagers en 2019. Employant alors plus de 8000 salariés, elle dispose de 175 monocouloirs Airbus et en attend 135 autres dont 31 A319neo, 75 A320neo supplémentaires et 26 A321neo. Elle propose plus de 83 destinations.
William A. Franke, président du conseil d’administration de Frontier et directeur associé d’Indigo Partners, l’actionnaire majoritaire de la low cost, souligne dans un communiqué qu’Indigo « a une longue histoire avec Spirit et Frontier, et est fier de s’associer à eux pour créer une compagnie aérienne perturbatrice. Nous avons travaillé conjointement avec le conseil d’administration et l’équipe de direction des deux transporteurs pour arriver à une combinaison de deux activités complémentaires qui, ensemble, créeront la compagnie aérienne à très bas prix la plus compétitive d’Amérique au profit des consommateurs ».
« Nous sommes ravis de nous associer à Frontier pour démocratiser davantage le transport aérien », a ajouté le président et chef de la direction de Spirit Ted Christie. « Cette transaction est centrée sur la création d’un concurrent agressif à très bas prix pour servir encore mieux nos clients, élargir les opportunités de carrière pour les membres de notre équipe et augmenter la pression concurrentielle, ce qui se traduira par plus des tarifs conviviaux pour le public voyageur », a-t-il ajouté.
On retiendra que cette annonce est intervenue juste avant que la flotte de Frontier ne soit clouée au sol en raison d’une « panne technologique », entrainant l’annulation de 121 vols soit près d’un quart de son programme de vols. Le problème d’automation, qui bloquait le déploiement des avions, a été résolu rapidement, et le retour à des opérations normales était en cours la nuit dernière.
Checking in on Frontier Airlines, the airline currently has no airborne flights right now. pic.twitter.com/65O4lRFSjw
— Flightradar24 (@flightradar24) February 7, 2022
inukshuk a commenté :
8 février 2022 - 8 h 56 min
Quel que soit le nom retenu pour la nouvelle Cie, espérons qu’elle gardera les superbes fresques de Frontier sur les empennages plutôt que le jaune d’oeuf pourri de Spirit!
Bencello a commenté :
8 février 2022 - 9 h 25 min
Quand deux ULCC tout-Airbus fusionnent, on peut leur faire confiance pour atteindre, voire dépasser les 500 millions de $ annuels d’économies annoncées.
Ou s’arrêtera Indigo partners ? La première tentative de sa filiale Wizz Air sur Easyjet sera-t-elle relancée suite à cette opération 100% US ?
Sam a commenté :
8 février 2022 - 9 h 51 min
Si j’ai bien compris le fond de l’article, le but ultime de cette fusion est d’offrir un meilleur service aux passagers. C’est beau, un tel altruisme…..
realvision a commenté :
8 février 2022 - 11 h 02 min
Ces deux compagnies ont non seulement un réseau complémentaire, mais elles offrent un service et un confort aussi pourris l’une que l’autre. Elles se valent en tout point. Cette fusion est donc logique.
Espérons que la disparition de l’une de ces marques permettent à des nouveaux venus comme Breeze Airways et Avelo Airlines ou la plus ancienne, Sun Country Airlines , de mieux se faire connaître et d’étendre leur réseau.
Greg6 a commenté :
8 février 2022 - 17 h 32 min
Déjà, on va voir ce qu’en pense le gendarme américain de la concurrence. Ce n’est pas encore fait…
Sinon, comme allegiant va passer sur max, peut-être une fusion à venir avec sun-country qui est déjà sur 737 ?
Et ensuite, breeze avec jetblue, sur base a220.
J’anticipe parce que le propre de l’ultralibéralisme, sous couvert de concurrence féroce et impitoyable ( qui serait profitable aux clients disent-ils ), c’est de créer des grands groupes par fusion et/ou acquisition.
Grands groupes qui finissent en situation de monopole/duopole, ou quasiment, sans intervention.
Trop de concurrence finit par tuer la concurrence, car cela entraîne des marges trop faibles, ce qui fragilise les entreprises. Et rend propice les regroupements.
Et donc, au final, diminue le nombre de concurrents…
On va bientôt le voir en Europe dans l’aérien. On appelle ça une consolidation.
On va diminuer le nombre de concurrents, car il y en a trop.
MAVRICK a commenté :
9 février 2022 - 3 h 56 min
Oh Greg6 ! vos propos ont des relents d’AF !
Sébastien a commenté :
8 février 2022 - 18 h 12 min
Ah le libéralisme qui devait permettre plus de créations d’entreprises et qui finalement nous ramène vers le communisme ^^
Sinon le “Ciel Américain” a de moins en moins en de compagnies avec :
_ AMERICAN AIRLINES qui a racheté T.W.A. puis U.S. AIRWAYS
_ DELTA qui a racheté NORTHWEST AIRLINES
_ UNITED qui a racheté CONTINENTAL
_ Sans oublier SOUTHWEST et JETBLUE
Greg6 a commenté :
9 février 2022 - 6 h 12 min
On peut ajouter Alaska qui a racheté Virgin, et a rejoint American dans oneworld.
Et Jetblue de son côté cherche à mettre en place une alliance avec American, là encore.