La compagnie aérienne Air Sénégal a déployé hier son premier Airbus A220-300 entre Dakar et Yaoundé, sur un vol charter dans le cadre de la Coupe d’Afrique des Nations. Le gouvernement du Québec et Airbus investissent conjointement 1,2 milliard de dollars américains afin de soutenir l’accélération de la cadence de production des A220.
Livré fin décembre à la compagnie nationale sénégalaise, le premier des huit A220-300 attendus (immatriculé 6V-AOA et baptisé « Niokolo Koba ») s’est envolé le 6 février 2022 de sa base à Dakar-Blaise Diagne, à destination de l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen. Le MSN 55089 avait été assemblé en aout 2020 pour le compte d’Air Vanuatu, qui y avait renoncé en raison de la pandémie de Covid-19. Air Sénégal l’a configuré pour accueillir 8 passagers en classe Affaires et 125 en Economie (133 sièges).
Le vol spécial HC3043 était l’un des trois organisés par Air Sénégal pour acheminer environ 750 supporters vers la capitale du Cameroun pour la finale de la CAF (remportée par le Sénégal aux pénaltys contre l’Egypte). Si l’A220 est arrivé à bon port, ce n’est pas le cas pour un autre appareil affrété par Air Sénégal pour la Fédération sénégalaise de football (FSF) ; d’après la compagnie aérienne, un avion n’aurait pu partir du Cap Vert pour une raison inconnue, affectant une centaine de passagers ; ces derniers auraient alors bloqué l’accès à un deuxième avion. Air Sénégal « présente ses excuses à ses passagers, avec un accent particulier pour les familles des joueurs qui n’ont pas pu embarquer, y compris dans les deux vols qui sont partis suite au blocage des passerelles par certains passagers mécontents parmi les 100 ».
La #TeamSenegal est championne d’Afrique.
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Félicitations aux Lions de la Teranga.#AirSenegal, transporteur officiel des Lions. #Can2021 pic.twitter.com/4BDyjE0bIF
Au Canada où les A220 sont nés sous le nom Bombardier CSeries, le gouvernement du Québec et Airbus ont annoncé vendredi investir conjointement 1,2 milliard de dollars « en tant qu’actionnaires dans le capital de la Société en commandite Airbus Canada, afin de soutenir l’accélération de la cadence de production des avions A220, compte tenu du solide carnet de commandes de l’entreprise ». La principale chaîne d’assemblage finale ainsi que le « centre d’excellence et névralgique » du programme A220 sont situés à Mirabel ; Québec investira 300 millions de dollars par l’entremise d’Investissement Québec, tandis qu’Airbus investira 900 millions de dollars « conformément aux précédentes prévisions de son plan d’affaires ».
Cet investissement contribuera au maintien de l’équivalent de 2500 emplois à temps plein et qualifiés dans le secteur de l’aéronautique au Québec et permettra d’atteindre la maturité du programme, en plus de créer de nouveaux emplois, souligne le gouvernement dans un communiqué. Cet investissement est accompagné d’une série d’engagements d’Airbus en matière d’emplois et de maintien de la production « afin de s’assurer que les retombées économiques générées augmentent et profitent à l’économie du Québec » ; il permettra également de repousser la date de rachat de la participation de Québec, prévue initialement en 2026, jusqu’à quatre années additionnelles en 2030, « ce qui donnera du temps à Airbus Canada pour créer davantage de valeur au programme A220 ».
Guillaume Faury, PDG d’Airbus, a déclaré dans un communiqué : « l’industrie aéronautique mondiale démontre depuis quelques mois des signaux de reprise. Les avions monocouloirs, incluant l’A220 conçu et assemblé à Mirabel, sont les premiers à se remettre des contrecoups de la pandémie. D’ailleurs, nos récentes annonces de commandes d’A220 et les chiffres de livraison pour 2021 en témoignent. L’A220 a un solide carnet de commandes, avec près de 500 avions à livrer au cours des prochaines années. Nous croyons fermement à l’avenir de l’A220, un avion des plus avancés technologiquement, qui est déjà reconnu par nos clients pour sa performance et son empreinte carbone réduite ».
« L’annonce d’aujourd’hui est importante pour notre industrie aérospatiale. On va investir 300 millions de dollars américains dans le programme A220 d’Airbus. Ça va permettre de protéger 2500 emplois bien payés à Mirabel. Airbus est un bon partenaire pour le Québec. L’entreprise a continué de miser sur le génie québécois pour bâtir l’un des avions les plus prometteurs au monde », a ajouté François Legault, premier ministre du Québec
[ COMMUNIQUÉ ]
— Économie Québec (@economie_quebec) February 4, 2022
Secteur aérospatial – Investissement de 1,2 G$ US de Québec et d'@Airbus dans la Société en commandite Airbus Canada.
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bencello a commenté :
7 février 2022 - 11 h 36 min
Il est nécessaire de rappeler que, si le rachat du programme Cseries était une très bonne opportunité pour Airbus, il ne s’agit pas pour autant d’un “cadeau”.
Depuis le rachat pour un montant symbolique, Airbus a investi massivement pour amener le programme à maturité.
La réorganisation du programme, des process est en cours, via notamment la pré-FAL, et la reconception de pièces est la source de dépenses importantes.
Cette récente annonce est encore le signe d’une implication sur la durée.
Malgré cela, La rentabilité du programme n’est pas annoncée avant 2025, en dépit de renégociations massives des tarifs fournisseurs, et un potentiel de ventes plus que conséquent, avec la nouvelle variante -500 à venir.
Quant à ceux qui contestent les investissements publics dans ce programme ( à hauteur de la part de Québec), il est nécessaire de rappeler TOUS les programmes aéronautiques mondiaux sont soutenus par les états, et que les sommes investies sont récupéres par l’activité ainsi générée.
Aper a commenté :
7 février 2022 - 12 h 04 min
Cette article sur les événements qui se sont apparemment déroulés autour de vols d’Air Sénégal est incompréhensible.. il faudrait mieux veiller à la rédaction….
Malko a commenté :
7 février 2022 - 19 h 30 min
L’avion bloqué par les autorités cap-verdiennes est un 757-220, certainement un des aéronef de la flotte de Cabo Verde Airlines cloués au sol depuis belle lurette. Peut être que sur le plan technique, l’avion n’était pas tout à fait prêt. La sécurité a été certainement été mise en avant. Ce qui est fondamental. Mais, à vérifier !