Le gouvernement britannique veut faire payer les compagnies aériennes pour des retards de plus d’une heure sur les vols domestiques, au lieu des trois actuellement en vigueur au nom de la circulaire européenne EU261.
Selon les propositions présentées le 31 janvier 2022, une règle plus stricte que celle de l’UE serait instaurée sur les vols entre aéroports britanniques distants de moins de 1500 km. Un peu comme dans les transports ferroviaires ou maritimes, les passagers auraient alors droit à 25% du prix du billet pour un retard entre une et deux heures, 50% du prix du billet pour un retard entre deux et trois heures, et 100% du prix du billet pour un retard de plus de trois heures.
Autre nouveauté, l’obligation faite aux compagnies aériennes d’adhérer au système de « règlement extrajudiciaire des litiges » (ADR), adhésion jusque là volontaire. Des milliers de voyageurs ont déjà bénéficié du système, qui les aide à recevoir indemnisations ou remboursements auxquels ils ont droit sans passer par la case tribunal. Le remboursement des fauteuils roulants abîmés durant le transport, aujourd’hui limité à 1200 livres comme pour les autres bagages, serait aussi amélioré.
L’Autorité de l’aviation civile CAA se verrait en outre attribuer plus de droits : elle pourrait infliger directement des amendes aux compagnies aériennes ne respectant pas les lois de protection du consommateur.
Le plan est actuellement en cours de préparation, et on l’imagine objet de discussions serrées avec les compagnies aériennes. Pour le secrétaire aux Transports Grant Shapps, « grâce aux pouvoirs acquis par le gouvernement après le Brexit », lier l’indemnisation des retards au coût du voyage (au lieu des sommes forfaitaires de l’UE) vise à « renforcer la protection et les droits des consommateurs des compagnies aériennes » : « les gens méritent un service qui donne la priorité aux passagers lorsque les choses tournent mal », a-t-il déclaré à la BBC.
Rocio Concha, directeur de la politique et du plaidoyer de l’association de consommateurs Which?, a rappelé que la confiance dans les agences de voyages « avait chuté » lorsque la pandémie de Covid-19 avait mis en évidence le refus de certaines compagnies de voyage de rembourser les vols annulés. Mais pour Tim Alderslade, directeur général d’Airlines UK, le transport aérien britannique travaille déjà dur « pour garantir que l’expérience des passagers soit aussi fluide et agréable que possible ». Il n’a pas mentionné un défaut pourtant évident de ce plan : les passagers de compagnies aériennes « full service » seraient mieux indemnisés que ceux des low cost en cas de retard identique, par exemple lié au mauvais temps dans un aéroport britannique…
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