Le régulateur sud-coréen de la concurrence a donné un feu vert provisoire à la fusion entre les compagnies aériennes Korean Air et Asiana Airlines, mais leur demande d’abandonner de certains créneaux de vols sur les lignes domestiques. Et il envisage d’accorder à des concurrentes des licences pour les liaisons internationales telles que Séoul – Los Angeles où elles se retrouveraient en position de monopole. La décision finale pourrait être annoncée en janvier ou février 2022.

Alors que la compagnie nationale sud-coréenne a déjà reporté à 2024 la fusion de ses opérations avec celles de sa rivale privée, pour cause de pandémie de Covid-19 et de lenteur des décisions des autorités de la concurrence, la Commission du commerce équitable (FTC) a annoncé le 29 décembre 2021 son approbation provisoire au projet annoncé en novembre dernier pour 1,4 milliards d’euros. Même si son enquête a montré que sur les 250 routes exploitées par les deux compagnies basées à l’aéroport de Seoul-Incheon et leurs filiales low cost Air Busan, Air Seoul et Jin Air, 10 deviendront totalement monopolistiques : les lignes entre Incheon et Los Angeles donc, New York-JFK, Seattle, Barcelone et Sydney, ainsi que ceux vers Palau, Phnom Penh, Zhangjiajie et entre Busan et Nagoya ou Qingdao. Et 119 autres verraient la concurrence limitée.

La FTC explique avoir étudié ce que pourrait représenter le nouveau géant de l’aérien en termes de parts de marché, d’existence de concurrence ou de possibilité d’attirer de nouveaux entrants. Elle a donc ordonné à Korean Air et Asiana Airlines de rendre des paires de créneaux de vols domestiques à certains horaires, et envisage pour l’international d’octroyer à des rivales de nouvelles licences d’exploitation. Sa décision finale sur la fusion serait prise fin janvier ou début février.

Rappelons qu’outre le feu vert de la FTC, Korean Air attend ceux de sept autres juridictions : l’Australie, la Chine, le Japon, Singapour, le Royaume-Uni, l’Union européenne et les Etats-Unis (Malaisie, Taïwan, Turquie et Vietnam l’ont déjà approuvé).

Selon le plan d’intégration post-fusion (PMI, post merger integration) soumis à la Korea Development Bank qui gère le dossier, l’acquisition devrait être finalisée en 2022. Asiana Airlines (Star Alliance) deviendrait d’abord une filiale de la compagnie de l’alliance SkyTeam, elle-même filiale de la holding Tianjin KAL (tout comme Air Busan et Air Seoul ou la société Asiana Sabre). L’intégration viendrait ensuite. Durant les deux ans de transition suivants, Korean Air entend « maximiser » les réseaux, les opérations commerciales et les effectifs, même si elle a promis dans ce dernier cas que la fusion n’entrainera pas de licenciement.

La compagnie aérienne résultant de la fusion devrait être classée parmi les 10 premières au monde ; selon l’IATA, Korean Air était 19eme et Asiana Airlines 29eme avant la crise sanitaire. 

 

Un pas de plus vers la fusion entre Korean Air et Asiana Airlines 1 Air Journal

©Hyeonwoo Noh via Wikimedia Commons