La Commission européenne a étendu les règles d’allègement de l’utilisation des créneaux d’aéroport pour les compagnies aériennes pour la saison estivale 2022, mais le taux minimal passe de 50% à 64% – contre 80% en temps normal.
Dans son annonce du 15 décembre 2021, la Commission européenne détaille l’extension des règles d’allègement des créneaux horaires de la saison estivale 2022, allant du 28 mars 2022 au 29 octobre 2022. Au lieu de l’exigence normale d’utiliser « au moins 80% d’une série de créneaux horaires donnée », les compagnies aériennes ne devront en utiliser que 64% « pour conserver les droits historiques sur ces créneaux pendant la pandémie de Covid-19 en cours ».
Bien que le trafic aérien ne soit pas encore complètement revenu aux niveaux de 2019, il a atteint des niveaux supérieurs à 70% au cours de la seconde moitié de la saison de programmation de l’été 2021, estime la Commission pour justifier la hausse des minima. Les prévisions de trafic « les plus probables » d’Eurocontrol estiment que le trafic aérien annuel atteindra l’année prochaine 89% des niveaux de 2019. Le nouveau taux d’utilisation « garantira l’utilisation efficace de la capacité aéroportuaire tout en profitant aux consommateurs ».
L’exception de « non-utilisation justifiée des créneaux horaires », protégeant les droits historiques des compagnies aériennes sur les créneaux horaires lorsque les mesures imposées par l’État liées à la crise sanitaire « entravent gravement la capacité des passagers à voyager », sera également étendue.
La Commissaire chargée des Transports, Adina Vălean, a déclaré dans un communiqué : « les progrès des campagnes de vaccination et le certificat numérique Covid-19 de l’UE ont contribué à restaurer la confiance des voyageurs et la connectivité aérienne dans l’UE, mettant l’industrie dans une position plus forte pour faire face aux chocs à court terme. Même si nous n’en sommes pas encore là, nous pouvons faire un pas de plus vers le retour à une gestion normale des créneaux aéroportuaires l’été prochain. La décision que nous adoptons aujourd’hui en est le signe, alors que nous augmentons les exigences d’utilisation des créneaux horaires ».
Elle ajoute : « je sais que le secteur de l’aviation est préoccupé par le nouveau variant Omicron et la récente baisse des réservations des compagnies aériennes. Nous suivons la situation de près. La Commission a démontré tout au long de la crise de la Covid-19 sa volonté et sa capacité à agir rapidement en cas de besoin, et cela restera le cas dans les mois à venir ».
En juillet dernier, quand la Commission avait conservé à 50% le taux d’utilisation des créneaux pour les conserver, ACI Europe (qui représente plus de 500 aéroports dans 50 pays) avait parlé d’une décision « équilibrée », contrairement à l’IATA qui dénonçait alors une décision « déconnectée de la réalité » ignorant « les conseils et les preuves présentés » par les membres de l’UE et l’industrie du transport aérien, ces derniers ayant « plaidé en faveur d’un seuil beaucoup plus bas ». Le représentant de « quelque 290 compagnies aériennes assurant 83% du trafic mondial a été cette fois plus mesuré : il « remercie la Commission européenne d’avoir confirmé en temps utile les règles relatives aux créneaux horaires pour l’été prochain, résistant aux appels visant à réactiver complètement les règles relatives aux créneaux horaires pré-pandémiques. L’allégement prolongé des créneaux offre une certitude des règles lorsque l’environnement de la demande reste imprévisible, permettant aux compagnies aériennes de construire des horaires durables qui répondent à la demande. L’IATA a particulièrement apprécié l’ouverture de la Commission à discuter des aspects techniques de la proposition, ce qui a conduit au choix d’un seuil d’utilisation des créneaux pouvant être mis en œuvre par les compagnies aériennes en termes d’horaires et de planification des créneaux ».
Jusqu’à ce que la croissance de la demande se stabilise, il est essentiel selon l’IATA que les règles de créneaux « soient rétablies progressivement et continuent de prévoir des exceptions raisonnables lorsque les conditions changent, comme une restriction rapide des déplacements avec l’émergence d’un nouveau variant comme Omicron. Ce n’est qu’avec des règles de voyage mondiales durables et prévisibles que la connectivité peut se rétablir et supprimer le besoin d’alléger les créneaux », souligne son communiqué.
Wille Walsh, directeur général de l’IATA, a rappelé que le système de créneaux aéroportuaires « a été l’épine dorsale de la construction d’une connectivité aérienne mondiale qui, avant la Covid-19, desservait 4,5 milliards de passagers sur un réseau de routes qui, en 20 ans, avait doublé tandis que les tarifs avaient diminué de moitié. Ce succès peut être reconstruit si les régulateurs traitent le système avec soin ».
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