Les statistiques d’Eurocontrol montrent que les retards de vol ont augmenté cet été avec la reprise du transport aérien, sans toutefois atteindre les niveaux moyens de la dernière décennie.
Selon le gestionnaire du trafic aérien en Europe, la moyenne des retards enregistrés au départ des aéroports du continent durant l’été 2021 était de 10,9 minutes par vol, proche de la moyenne 2010-2017 (12 minutes). Un résultat à comparer toutefois aussi avec les mauvais étés de 2018 et 2019, qui avaient enregistrés respectivement 18 et 16 minutes de retard par vol en moyenne.
Les compagnies aériennes classent leurs retards en causes principales et retards réactionnaires, ces derniers étant causés par des retards sur des vols antérieurs (de cet avion, pour cet équipage ou ces passagers). Les causes principales les plus courantes sont dues aux propres processus des compagnies aériennes, tels que le chargement des bagages, l’embarquement ou le ravitaillement. Les processus aéroportuaires (comme l’enregistrement), la gestion du trafic aérien et le gouvernement (comme les bilans de santé) constituent le reste. Alors que le retard réactionnaire en théorie est dû à une « cause première et originale », dans la pratique, la situation est trop complexe selon Eurocontrol « pour qu’il vaille la peine de détailler réactionnaire parmi les causes primaires ».
La plupart des passagers ont connu des retards réactionnaires : arriver à la porte d’embarquement pour constater que l’avion n’est pas encore arrivé. C’est un problème transféré des vols du début de la journée à ceux de plus tard. Les compagnies aériennes essaient de « briser la chaîne des retards » en créant des écarts dans les horaires, en changeant d’avion ou en accélérant des processus tels que l’embarquement pour rattraper le temps perdu. Avec un trafic relativement léger cet été, elles ont pu en faire plus ; c’est pourquoi le taux était relativement faible (36% du total plutôt que 45%).
Ces solutions reposent sur la chance (pouvons-nous faire embarquer tout le monde rapidement ?) ou sont coûteuses en capacité (avoir des avions de rechange). Mieux vaut viser à stopper les retards à la source. C’est pourquoi le gestionnaire de réseau d’Eurocontrol et toutes les équipes opérationnelles des compagnies aériennes, des aéroports et des prestataires de services de navigation aérienne s’efforcent de réduire les retards (principaux) dans la « première rotation », les deux premiers vols chaque jour. 10 minutes de retard primaire lors de la première rotation peuvent entraîner 40 ou 50 minutes au total dans la journée.
Le retard total reste « relativement faible » (19 millions de minutes) par rapport à 2018-2019 (45-50 millions), souligne Eurocontrol. Mais, alors que la reprise se poursuit, « limiter les retards sur les premiers vols de la journée doit être une priorité », conclut le gestionnaire.
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