La compagnie aérienne low cost Ryanair a vu son trafic atteindre 11,3 millions de passagers en octobre, le meilleur résultat depuis juillet. Dans ses résultats semestriels, elle affiche un chiffre d’affaires en hausse de 83% par rapport à 2020, avec une perte réduite à 43 millions d’euros.

En octobre 2021, la spécialiste irlandaise du vol pas cher et ses filiales confirment la reprise des marchés européens : les 11,3 millions de passagers enregistrés sont à comparer aux 4,1 d’octobre 2020, et le coefficient d’occupation moyen atteint 84% dans les Boeing 737 de Ryanair en Irlande et Grande Bretagne, Buzz en Pologne, Lauda en Autriche et Malta Air à Malte et en Europe (73% en octobre 2020).

  passagers occupation
Juillet 9.3m 80%
Août 11.1m 82%
Septembre 10.6m 81%
Octobre 11.3m 84%

Côté résultats financiers, Ryanair Holdings rapporte pour le 1er semestre décalé une perte de 48 millions d’euros, contre une perte de 411 millions d’euros au S1 2020. Le trafic a bondi de 128% par rapport à l’année dernière, passant de 17,1 à 39,1 millions de passagers entre juin et fin septembre 2021 (avec un coefficient d’occupation moyen de 79%). Le chiffre d’affaires total a augmenté de plus de 80% à 2,15 milliards d’euros au premier semestre ; pour les seuls servies réguliers, il a augmenté de 61% à 1,27 milliard d’euros.

La perturbation du trafic de Pâques par la Covid-19, l’assouplissement retardé des restrictions de voyage de l’UE jusqu’en mai/juin et l’incertitude causée par le système de feux de circulation déroutant du Royaume-Uni cet été et la nature rapprochée des réservations ont nécessité selon le communiqué de Ryanair une « stimulation des prix » – entraînant des tarifs moyens de seulement 33 € (en baisse de 30% par rapport au S1 de l’an dernier). Les revenus annexes ont poursuivi leur bonne performance, générant plus de 22,50 € par passager, les clients privilégiant l’embarquement prioritaire et les sièges réservés.

 Alors que les secteurs et le trafic ont plus que doublé, les coûts d’exploitation de Ryanair n’ont augmenté que de 63% à 2,20 milliards d’euros, « principalement grâce à la baisse des coûts variables tels que les avions, l’aéroport et la manutention, les redevances de route et le carburant ». La baisse des coûts, associée à l’augmentation des coefficients d’occupation, a conduit à une nette réduction du coût par passager (hors carburant) à 38 €. « Nous nous attendons à de nouvelles améliorations des coûts à mesure que nos nouveaux avions moins coûteux et plus économes en carburant seront livrés et que les pays de l’UE (comme l’Irlande, l’Espagne et l’Italie) déploieront des programmes d’incitation à la récupération de Covid », souligne la low cost.

Malgré ces bons chiffres, Ryanair estime que les perspectives de prix et de rendements pour l’hiver de l’année en cours « seront difficiles ». La courbe de réservation restant très au dernier moment, la reprise du trafic nécessitera une poursuite de la stimulation des prix. La visibilité pour le reste de l’exercice 2022 est « très limitée », et la low cost prévoit d’enregistrer une perte annuelle comprise entre 100 et 200 millions d’euros. Ce résultat « dépendra de manière cruciale du déploiement continu des vaccins et de l’absence de développements indésirables liés à la Covid-19 ».

Le CEO de Ryanair Holdings Michael O’Leary a déclaré : « Au cours du premier semestre, notre équipe de développement de routes a poursuivi son travail avec des partenaires aéroportuaires à travers l’Europe et a négocié des coûts aéroportuaires inférieurs, des incitations à la récupération et l’extension de nombreux accords de croissance d’aéroports à bas prix. En plus de ses nouvelles bases (Agadir, Billund, Chania, Corfou, Rhodes, Riga, Stockholm, Venise Trévise, Turin, Zadar et Zagreb), des plus de 560 annonces de nouvelles routes, et des expansion à long terme d’offres de croissance à faible coût à Stansted (jusqu’en 2028), Bergame (jusqu’en 2028), Manchester (jusqu’en 2028), East Midlands (jusqu’en 2028) ou Charleroi (jusqu’en 2030), le Groupe a doublé ses capacités à Rome (Fiumicino), Lisbonne, Vienne et lancera de nouvelles bases à Cork, Newcastle et Venise (Marco-Polo) pour l’été 22 ».

En juin dernier, Ryanair a pris livraison de son premier Boeing 737 MAX 8-200 « Gamechanger » (sur 210 737-8200 commandés) ; elle prévoit d’en avoir plus de 65 en service d’ici l’été prochain. « Ces Gamechangers vont, selon nous, encore élargir l’écart de coûts entre Ryanair et toutes les autres compagnies aériennes européennes au cours de la prochaine décennie », ajoute le CEO. « Alors que les coefficients d’occupation n’ont pas encore retrouvé leurs niveaux d’avant Covid, les performances des Gamechangers ont dépassé nos attentes cet été. La fiabilité opérationnelle, la consommation de carburant et les émissions de CO₂ ont, jusqu’à présent, dépassé les normes, avec des retours très positifs des passagers et de l’équipage sur ces nouveaux avions plus économes en carburant et plus silencieux. Sur la base de notre carnet de commandes de 210 commandes et de la capacité de flotte disponible, nous prévoyons d’accélérer la croissance de notre trafic à 225 millions par an d’ici FY26 ».

Rappelons que Ryanair prévoit de créer 5000 emplois sur cinq ans, pour les pilotes, le personnel de cabine et la maintenance ; 3000 suppressions d’emplois ont été annoncées depuis le début de la crise sanitaire.

Ryanair : 11,3 millions de passagers et perte divisée par huit 1 Air Journal

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