La compagnie aérienne low cost easyJet appelle à une collaboration renforcée entre le secteur
aéronautique et les gouvernements pour concrétiser l’avion zéro-émission et transformer le secteur « au cours de la prochaine décennie et au-delà ». En attendant, le ciel unique et la reconnaissance des compensations peuvent avoir un impact immédiat.
S’exprimant depuis le Airbus Summit à Toulouse le 21 septembre 2021, le CEO de la spécialiste britannique du vol pas cher Johan Lundgren a soutenu que l’ambition d’un vol zéro-émission « ne peut être réalisée que par une action coordonnée concentrant les efforts sur certains domaines clés ». Les gouvernements doivent soutenir le développement de l’approvisionnement en hydrogène et le développement des infrastructures dans les aéroports, parallèlement aux investissements dans les énergies renouvelables, « afin de favoriser la création d’hydrogène vert pour l’aviation ». Et ces mêmes gouvernements devront non seulement mettre en place des incitations financières pour soutenir le développement et le déploiement à grande échelle des technologies zéro-émission, mais également « injecter les fonds collectés par les taxes sur l’aviation dans les programmes de recherche nécessaires ».
En outre, les compagnies aériennes qui choisissent d’adopter précocement les nouvelles technologies devraient être encouragées par « une réduction des redevances aéroportuaires et de navigation aérienne, ainsi que par des exonérations fiscales si elles exploitent des avions zéro-émission, en plus d’être aussi prioritaires pour l’attribution de créneaux aéroportuaires », estime easyJet. Enfin, il est prioritaire selon son communiqué que le bon cadre de fonctionnement soit mis en place pour assurer les progrès et le soutien à l’adoption généralisée d’avions zéro-émission là où cela est possible, comme sur les réseaux court-courriers.
Si easyJet utilisera des carburants d’aviation durables (SAF) à titre transitoire, elle considère que l’avion zéro-émission constitue pour le court-courrier « la solution la plus durable à long terme ». La low cost travaille en partenariat avec Airbus depuis 2019 et soutient le développement d’ici 2035 d’un avion commercial fonctionnant à l’hydrogène. Une « part cruciale » du rôle d’easyJet consiste à travailler avec le constructeur pour fournir le point de vue d’une compagnie aérienne commerciale dans le développement de nouvelles technologies de propulsion zéro-émission pour le transport de passagers. Les gouvernements devraient donc selon elle prendre les mesures suivantes pour que les vols zéro-émission deviennent une réalité :
- Investir et soutenir le développement de nouvelles technologies dès maintenant
Soutenir le développement d’avions zéro-émission (en veillant à ce que l’accent mis actuellement sur les SAF ne soit pas au détriment de la technologie zéro-émission) ;
Utiliser les recettes provenant des taxes sur l’aviation pour contribuer au financement de la R&D portant sur la technologie hydrogène ;
Contribuer au développement de l’approvisionnement et de l’infrastructure de l’hydrogène dans les aéroports ;
Investir dans les énergies renouvelables (éolienne, solaire, etc.) pour soutenir la création
d’hydrogène vert pour l’aviation. - Veiller à ce qu’il y ait des incitations à l’adoption de nouvelles technologies à l’avenir
Fournir des incitations financières pour soutenir le développement et la croissance des technologies à émissions nulles, notamment :
o Des exonérations fiscales pour les avions zéro-émission.
o Les redevances d’utilisation de l’espace aérien devraient être modulées pour encourager les premiers utilisateurs d’avions à hydrogène.
o Priorité aux créneaux horaires – les compagnies aériennes qui utilisent des avions à hydrogène devraient avoir la priorité pour les créneaux de pointe dans les principaux aéroports.
o La réduction du coût des redevances aéroportuaires pour les aéronefs zéro-émission. - Et dans l’intervalle :
Il est essentiel que la Commission européenne et les gouvernements progressent quant aux objectifs du ciel unique européen. Permettre aux compagnies aériennes d’emprunter des routes plus directes pourrait réduire les émissions de l’aviation européenne de 11%.
Les compensations devraient être officiellement reconnues – comme une étape intermédiaire jusqu’à ce que les nouvelles technologies soient disponibles à grande échelle – c’est une approche que tous les transporteurs peuvent adopter aujourd’hui.
Enfin, il faut que tous les transporteurs participent à la décarbonation, et pas seulement ceux qui effectuent des vols court-courriers ou des vols intra-EEE. Cela signifie qu’il faut inclure les vols long-courriers dans les politiques telles que le système d’échange de quotas d’émission (ETS), la taxe sur le carburant proposée par l’UE, et tout mandat SAF. Nous devons être traités sur un pied d’égalité et veiller à ce que chacun joue son rôle dans la réduction de l’impact de l’aviation, en particulier les vols long-courriers responsables de la plupart des émissions.
Johan Lundgren, CEO: “We need governments to help the industry meet ambitious emissions reduction goals by championing financial and regulatory support for green technologies and investments in zero-emission aircraft” #AirbusSummit pic.twitter.com/2YrZnHAkLH
— easyJet (@easyJet) September 21, 2021
Johan Lundgren, Directeur général d’easyJet, a déclaré : « C’est une période passionnante pour le secteur, alors que les vols zéro-émission sont à portée de main. Des avions fonctionnant à l’hydrogène et à l’électricité volent déjà, et des entreprises comme Airbus se sont engagées à adapter la technologie aux vols commerciaux et à viser une mise en service
dans les années 2030. Nous devons donc tous jouer notre rôle pour faire en sorte que les infrastructures soient prêtes à accueillir ces nouveaux appareils fascinants. Mais le secteur ne peut pas y arriver seul. Nous avons besoin que les gouvernements aident le secteur à atteindre les ambitieux objectifs de réduction des émissions en fournissant un soutien financier et réglementaire pour les technologies vertes et les investissements dans des avions zéro-émission. Nous sommes prêts à collaborer avec nos partenaires et l’ensemble du secteur pour contribuer à un avenir plus durable pour notre industrie ».
Guillaume Faury, Directeur général d’Airbus a ajouté : « Être pionnier dans le domaine de l’aérospatiale durable est une entreprise collective. Il est formidable de voir autant de partenaires et de clients se joindre à nous cette semaine pour notre tout premier sommet Airbus, alors que nous explorons les innovations qui transforment notre industrie et que nous fédérons des partenaires de tout le secteur pour faire de l’aérospatiale durable une réalité. Je ne peux que saluer l’appel d’easyJet pour une collaboration étroite entre le secteur et les gouvernements alors que nous établissons notre feuille de route commune vers le net-zéro. EasyJet est devenu très tôt un partenaire pour notre projet d’avions commerciaux propulsés à l’hydrogène. A ce titre, la compagnie joue un rôle actif dans l’élaboration du futur de l’aérien et nous nous engageons à poursuivre notre partenariat dans ce domaine. »
EasyJet s’est engagée à atteindre l’objectif européen zéro-émission nette d’ici 2050. Rendre les vols plus durables est une priorité de longue date pour easyJet, qui est le seul grand transporteur européen à compenser les émissions de carbone de tous ses clients, tout en travaillant de manière proactive avec les leaders du secteur, tels qu’Airbus, pour promouvoir les technologies zéro-émission pour les avions commerciaux du futur. La compagnie aérienne exploite des avions Airbus neo, qui sont 15% plus économes en carburant que les avions qu’ils remplacent, et de nouveaux appareils continuent de rejoindre la flotte d’easyJet, ce qui en fait l’une des plus jeunes et des plus économes en carburant d’Europe.
La compagnie s’efforce également de réduire la consommation de carburant dans ses opérations quotidiennes, avec l’utilisation d’un seul moteur pour le roulage à l’arrivée et au départ et l’utilisation d’informations météorologiques avancées pour améliorer les performances de navigation. Ces efforts signifient que, depuis 2000, easyJet a réduit de plus d’un tiers ses émissions de carbone par passager/kilomètre.
Au-delà du carbone, easyJet se concentre sur la réduction du plastique – en 2020, plus de 27 millions d’articles en plastique à usage unique ont été éliminés – ainsi que sur la réduction des déchets au sein de ses opérations plus larges et de la chaîne d’approvisionnement. Par exemple, la compagnie aérienne a aussi récemment introduit de nouveaux uniformes d’équipage fabriqués à partir de bouteilles en plastique recyclées.
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