Depuis lundi soir, les quatre Boeing 737-800 bleus et jaunes de la compagnie aérienne low cost Ryanair ont quitté pour de bon leur base à l'aéroport Marseille – Provence. La seule base française de la compagnie à bas coûts irlandaise a donc fermé ses portes, et avec elle 13 des 23 lignes opérées depuis le terminal MP2, ce qui pourrait entrainer la perte annuelle de 750 000 passagers. Un coût dur pour l'aéroport, qui avait beaucoup misé sur les low cost, mais aussi pour la région où l'on estime à 500 le nombre d'emplois indirects menacés, sur les mille qui avaient été créés par l'arrivée de la base. Les 200 pilotes et personnels que Ryanair employait sur place, avec des contrats de droit irlandais d'où sa mise en examen pour travail dissimulé entre autres, ont eux été mutés sur d'autres bases en Espagne, Italie ou Lituanie, certains choisissant d'ailleurs de quitter la low cost. L'Union des entreprises des Bouches du Rhône estime à 550 millions d'euros le coût financier du départ de Ryanair, qui a transporté en 2010 1,4 millions de passagers sur les 7,3 ayant transité par Marseille, se plaçant en deuxième position derrière Air France. Les treize lignes supprimées concernent toutes les destinations françaises (Paris - Beauvais, Brest, Lille, Nantes, Tours) et marocaines sauf Fès (Agadir, Marrakech, Nador, Tanger), ainsi que Eindhoven, Palerme, Ténériffe et Valence. Malgré la déception, la direction de l'aéroport essaie de rester positive, soulignant que Ryanair n'a supprimé que la moitié de son activité et que de nouvelles compagnies arrivent pour combler le vide. Ainsi la low cost Transavia a déjà ouvert une ligne vers Monastir et s'envolera vers Marrakech en février. Le projet d'Air France de lancer ses propres bases en province, dont une à Marseille, pourrait comprendre l'ouverture de liaisons vers Marrakech et Tanger. Même easyJet, qui n'opère depuis la cité phocéenne que vers Londres et Bristol, envisagerait d'y lancer de nouvelles routes. Ryanair de son côté a rappelé qu'elle pourrait revenir à Marseille si "les juges, qu'ils soient français ou européens, venaient à dire que la législation européenne s'impose sur la législation française".