La compagnie aérienne Air Mauritius a placé pour cinq ans au maximum en congé sans solde 18 de ses pilotes, mais le sureffectif pourrait entrainer d’ici la fin de l’année quelque 1300 suppressions de postes.
Les administrateurs de la compagnie nationale mauricienne basée à l’aéroport de Port Louis-Sir Seewoosagur Ramgoolam ont annoncé samedi avoir trouvé un accord avec 18 pilotes, qui les verra placés en congé sans solde pour cinq ans au maximum à compter du 1er septembre 2021. Air Mauritius pourra selon l’accord faire appel à ces pilotes « pour qu’ils reprennent du service dans l’éventualité d’une reprise des activités durant cette période » ; le communiqué précise aussi que les pilotes seraient alors rappelés « par ordre d’ancienneté » (qui sera prise en compte), et ils devront signer un nouveau contrat « régi par les conditions et modalités » alors en vigueur. Les administrateurs soulignent qu’ils « reconnaissent les efforts et sacrifices consentis par ces pilotes pour assurer la survie » de la compagnie nationale.
Le syndicat Mauritius Airline Pilots Association (MALPA) a publié dans l’Express un communiqué expliquant que l’accord « prévoit que les pilotes concernés seront sur un ‘leave without pay’ et conserveront donc leurs emplois. Ils seront rappelés pour reprendre du service par ordre d’ancienneté aussitôt que le besoin se fera sentir, et ils s’aligneront alors avec les conditions d’emploi qui existeront à ce moment précis. Ce, en sachant que, MK a agréé de ne recruter aucun pilote externe dans le but de s’assurer que ces 18 pilotes reprennent du service en priorité ». La MALPA sit dit « reconnaissante d’avoir eu la possibilité de discuter ouvertement et franchement avec les administrateurs pour arriver à cet accord ».
Rappelons qu’Air Mauritius, en mauvaise posture avant même la pandémie de Covid-19 et placée sous administration volontaire depuis avril 2020 , a reporté « au 31 janvier 2022 au plus tard » la réunion avec ses créanciers, et donc la présentation de son nouveau plan d’affaires. Elle est toujours à la tête d’une flotte de neuf avions, dont quatre gros-porteurs Airbus A350 et trois A330 et deux ATR 72-500, contre quinze au début de l’été, mais avec un effectif de 2300 employés. Soit beaucoup trop selon les administrateurs, qui évoquaient la semaine dernière une « restructuration réussie pouvant sauver au moins 1000 emplois » – et donc entrainer 1300 licenciements. Les baisses de salaires ne seront pas suffisantes pour sauver tout le monde, reconnaissent les syndicats qui continuent de négocier avec la direction.
La seule bonne nouvelle à l’horizon pour Air Mauritius est la réouverture progressive des frontières de l’île Maurice depuis la mi-juillet : ses vols vers Paris et La Réunion ont déjà repris, mais son retour à Londres et Johannesburg n’est pas prévu avant octobre prochain.
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