L’Union européenne et les Etats-Unis ont annoncé une trêve de cinq ans destinée à régler le conflit commercial entre Airbus et Boeing devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), un conflit qui avait débuté il y a 17 ans.
Après un premier signe de détente au printemps, concernant les doits de douane imposés par Washington sur des produits importés du Royaume-Uni, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a confirmé la bonne nouvelle le 15 juin 2021, après l’arrivée du président américain Joe Biden à Bruxelles : « la réunion a commencé par une percée sur les avions. Nous avons décidé d’un commun accord de régler ce différend. Aujourd’hui, nous avons tenu notre promesse ».
Des responsables dans les deux camps ont expliqué que les tarifs punitifs imposés à tour de rôle sur les deux rives de l’Atlantique sont suspendus pour cinq ans, le temps de régler le différent sur le fonds – les subventions plus ou moins déguisées accordés à Airbus comme à Boeing ; et jugées illégales par l’OMC. « Cet accord ouvre un nouveau chapitre de notre relation car nous passons du contentieux à la coopération sur l’aéronautique, après 17 ans de différend », a souligné Ursula von der Leyen.
Airbus a réagi hier, saluant une décision qui crée « les conditions d’une concurrence loyale » avec son rival, et permet d’éviter « des tarifs douaniers qui nuisent à tout le monde et ne font qu’ajouter aux nombreux défis auxquels notre industrie est confrontée ». Boeing assure de son côté qu’il soutiendra « pleinement les efforts du gouvernement américain pour garantir le respect des principes de cet accord ». Selon la directrice générale de l’OMC Ngozi Okonjo-Iweala, « c’était l’un des plus anciens et des plus coûteux conflits dans l’histoire de l’OMC, et les deux parties ont montré que même les différends apparemment les plus inextricables peuvent être résolus ».
Les dernières taxes entrées en vigueur début janvier 2021, en plus de celles imposées depuis 2019 sur des produits européens dont les avions d’Airbus (+15%) avaient initialement été maintenues par l’administration Biden. Mais des appels à une solution négociée résonnent sur les deux rives de l’Atlantique, aucun des deux avionneurs ne pouvant assembler un appareil sans des pièces produites de l’autre côté de l’océan.
Rappelons que dans le cadre de ce conflit entre les deux constructeurs (et leurs protecteurs) l’OMC avait autorisé fin 2019 les États-Unis à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards de dollars de biens et services européens importés chaque année. Un an plus tard, l’Union européenne avait reçu le même feu vert pour taxer 4 milliards de dollars d’exportations américaines.
Historique ! Après 17 ans d’affaire #Airbus–#Boeing nous sommes parvenus à un accord qui :
— Franck Riester (@franckriester) June 15, 2021
➜met fin aux surtaxes 🇪🇺🇺🇸 pour 5 ans
➜définit des grands principes pour le soutien à l’#aéronautique
C’est une excellente nouvelle pour toutes les entreprises 🇫🇷 victimes de ce conflit ! pic.twitter.com/JkqYTCwt4n
CHECKLOST a commenté :
16 juin 2021 - 11 h 57 min
Marché de dupes avant et après ?
Observons d’abord que le compte n’y était pas puisque il manquait 3 milliards de taxes en faveur de l’UE par rapport aux 7 milliards autorisés aux USA et alors que Boeing est bien plus subventionné qu’Airbus grâce aux milliards de commandes surfacturées par le Pentagone et destinées à équilibrer les comptes chroniquement déficitaires du département civil de Boeing depuis que celui ci s’est endetté pour gaver ses actionnaires à la bourse
Les Amerloques respectent les lois internationales les accords commerciaux civils militaires diplomatiques seulement quand ça les arrange et au moindre changement politique ou à la moindre déconvenue (on a vu le respect de Trump pour les accords sur le climat)cette trêve volera en éclat et le conflit Boeing/Airbus USA/UE reprendra de plus belle
Boeing vu l’état de ses finances et l’impasse technologique dans laquelle ils est enlisé a plus à perdre qu’Airbus dans l’histoire et son puissant lobbying est intact et peut encore nuire
Airbus a forcé Boeing à abandonner les contrat d’exclusivité qu’il imposait malhonnêtement aux compagnies US en échange de son accord à la fusion avec Douglas en 96 ce qui a permis à l’Européen de prendre des parts de marché énormes aux USA et dans le monde entier et Boeing voyant son chiffre d affaire diminuer dramatiquement et n’étant plus en situation de monopole a crée de toutes pièces ce conflit à l’OMC qui est né peu de temps après l’abandon des contrats d’exclusivité et la montée en puissance d’Airbus qui est aujourd’hui leader mondial et le début des difficultés pour Boeing CQFD
Les USA/Boeing trichent toujours ou changent les règles du jeu quand ils ne sont plus seul maître à bord il suffit de voir le nombre de guerres qu’ils ont provoqué sous de faux prétexte pour servir leurs intérêts et leur cupidité ou comment ils ont fait changé les règles ETOPS pour favoriser leur propres avions alors que c’est Airbus qui a crée les gros porteurs bi-moteurs ne l’oublions pas et même si certains fans de Boeing osent prétendre le contraire
L’UE devra rester vigilante car dès que leur situation économique se compliquera les Amerloques reviendront à la charge et essaieront de la rouler dans la farine l’apparent statu quo démocrate actuel n’est qu’un leurre : La secte des néo-conservateurs a noyauté verrouillé les institutions Américaines et dès que les revanchards Trumpistes ou républicains reviendront au pouvoir tout recommencera l’Histoire politique des USA nous le prouve tous les jours
Malko a commenté :
16 juin 2021 - 15 h 12 min
Quand on se rend coup pour coup, et qu’on finit par se rendre compte qu’on est pas si fort qu’on ne le croyait, on se met à jouer au plus doux…Ah ! à malin, malin et demi ! La méthode américaine, c’est une mayonnaise qui ne prend plus ces derniers temps, vu que l’oncle Boeing n’est plus ce qu’il était il y a quelques années. Après de sérieux revers et des stratégies ratées (Max problèmes, NMA hypotétique, 747-8 invendus, retards et défaillances du 777-GE9X, etc.), cet avionneur fait tellement douter les compagnies aériennes sérieuses et les actionnaires. Espérons que les autres constructeurs (Airbus, Embraer, Dassault, Mistsubishi, Bomabardier ou ce qu’il en reste et autres) ne vont pas tomber dans le piège de l’excès de confiance et de l’arrogance.
Quoi qu’il en soit, les deux avionneurs doivent se concentrer plus sur l’amélioration continue des systèmes et des performances que sur les peaux de banane à mettre sous les trains d’atterrissage du rival…
Filoustyle a commenté :
16 juin 2021 - 17 h 06 min
Bon il ne reste plus qu’à Airbus de fermer la chaîne A320 Mobile en Alabama et de rapatrier tout ça en Europe !