Hier, le Conseil européen a formellement banni le survol de l’espace aérien de l’Union européenne (UE) et l’accès à ses aéroports aux compagnies aériennes biélorusses.
La sanction, réclamée fin mai par des dirigeants européens, a été formalisée juridiquement hier par les 27 pays membres du Conseil européen. Elle est contraignante et directement applicable dans toute l’UE dès aujourd’hui, samedi 5 juin (sous réserve du contrôle juridictionnel de la Cour de justice et du Tribunal de Luxembourg). Il est donc demandé aux États membres de l’UE de refuser l’atterrissage dans leur pays de tout avion opéré par une compagnie biélorusse, en premier chef la compagnie nationale Belavia. Le survol de l’UE est tout aussi interdit.
Déjà, mercredi, l’Agence européenne de sécurité aérienne (EASA) a durci ses mesures contre Minsk liées à cet événement, imposant aux appareils volant sous pavillon européen de ne plus entrer dans l’espace aérien bélarusse. Jusqu’alors, elle le leur déconseillait simplement.
Ces mesures de rétorsion prises par l’UE découlent de la décision des autorités biélorusses de détourner vers Minsk un Boeing de Ryanair reliant Athènes à Vilnius, le 23 mai, pour arrêter deux de ses passagers, le journaliste dissident biélorusse Roman Protassevitch et son amie russe Sofia Sapega.
IATA se désolidarise des sanctions européennes
Pour l’Association du transport aérien international (IATA), qui rassemble 290 compagnies représentant 82% du trafic mondial, une telle prohibition de l’espace aérien d’un pays tiers revient à “politiser la sécurité aérienne“, un “développement rétrograde et décevant“. Dans un communiqué, l’association a estimé que l’EASA devrait “laisser les compagnies aériennes gérer la sécurité comme elles le font au quotidien en évaluant les risques de leurs opérations“.
“On ne répond pas à une mauvaise décision par une autre“, a résumé le directeur général de l’IATA Willie Walsh : “Il faut éviter toute interférence entre la politique et l’exploitation des avions en toute sécurité, et les dirigeants ne devraient jamais prendre pour prétexte la sécurité aérienne pour parvenir à leurs fins politiques ou diplomatiques“.
Bin a commenté :
5 juin 2021 - 10 h 37 min
Si jamais un avion biélorusse survole la France il va s attirer les foudres de Jupiter qui n esitera pas un instant pour envoyer un mirage l abattre en plein vol! Par contre on est incapables d arrêter un rodéo dans les centres ville
neuneu a commenté :
6 juin 2021 - 7 h 56 min
E ben,… il y a bcp de pays devrait interdit le survol des avions de UE et USA.
Bencello a commenté :
6 juin 2021 - 0 h 00 min
Contestation du redémarrage d’Airbus, de la décision de l’UE, Mr Walsh aurait-il un problème avec toute décision prise par un acteur européen?
Il devrait au contraire être content, il ne comprend pas que, justement, par sa réplique, l’UE défend précisément la liberté de survol, mise à mal par la Biélorussie…
Greg765 a commenté :
6 juin 2021 - 15 h 05 min
Non je comprends la ligne de l’IATA.
À aucun moment ils n’approuvent ce qui a été fait en Biélorussie. C’est même le contraire.
Mais leur but est de faciliter le transport aérien. Par de créer des barrières. Et si on s’habitue à politiser les questions de « qui vole où », alors à la prochaine dispute entre Macron et Bolsonaro on n’est pas à l’abris, par exemple, que le Brésil supprime les autorisations de survol aux compagnies françaises, par exemple. Pour pire question politique.
Ça créé un précédent et c’est de cela qu’a peur l’IATA. Que ça finisse par devenir une réaction « normale » en politique extérieure dès que y’a un peu de friture sur la ligne.
L’IATA milite donc pour que les compagnies restent libres de choisir où elles volent, en toute connaissance des risques associés. Et pas que ce soit le politique qui choisisse (pour des raisons parfois nulle autre que de la pure communication).
Pierrecl a commenté :
6 juin 2021 - 8 h 58 min
A quoi sert l’iata a de
bons salaires pour rien. j’aurrai dû faire carriere dans cette branche
Shôgun a commenté :
6 juin 2021 - 13 h 33 min
C’est une sage décision. Mais il serait temps d’interdire aussi l’espace aérien de l’UE aux compagnies qui bafouent les lois et règlements depuis trop longtemps. Par exemple, Ryanair.
Sunny a commenté :
6 juin 2021 - 14 h 59 min
…ou aux compagnies qui coûtent un pognon de dingue avec des « prêts » qu’elles sont incapables de rembourser. Par exemple Air France. ?
Wrangel a commenté :
6 juin 2021 - 16 h 22 min
Bonjour à tous
Il ne faut pas mélanger deux faits :
_ des compagnies aériennes qui jouent sur les fiscalités, les lois sociales… pour optimiser leurs résultats. Dans ce cas il appartient aux politiques de remédier aux échappatoires comme J. Biden tente de le faire pour ce qui concerne les impôts ;
_ un État, voyou ?, qui détourne en vol un appareil afin d’arrêter deux opposants qui n’ont rien fait d’autre, à ma connaissance, que de dévoiler les turpitudes et les méfaits d’une dictature qui ont cours dans ce même État.
Il advient toujours un moment où la pure diplomatie ne suffit plus comme c’est le cas avec Loukachenko…
Que faire alors ? La réponse de l’U.E. me semble proportionnelle à l’acte biélorusse.
Il ne s’agit pas dans ce cas d’une dispute politique, mais d’une action de piraterie et le président biélorusse sait ce qu’il fait, jusqu’où il peut aller sans trop de dégâts.
Comment les États ont-ils géré, gèrent-ils les relations avec les pirates?
Exemple : Rome au premier siècle avant notre ère, les Espagnols au début des temps modernes, les Occidentaux et les Chinois aujourd’hui dans le golfe d’Aden, Israël…
Souvenons-nous des mots de Churchill à Chamberlain, après Munich : Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre. “.
Tout est dit.
Belle semaine tout de même.