L’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa) a rendu public jeudi son rapport annuel en soulignant que les vols de nuit restaient une source de nuisance importante pour les riverains d’aéroports en France malgré la baisse générale du trafic due à la crise sanitaire.
Ce rapport confirme les enseignements d’une année marquée par l’effondrement du trafic passagers (-56,8% de mouvements commerciaux en 2020 sur les aéroports français par rapport à 2019) dû à la crise sanitaire et à la fermeture des frontières mais souligne la bonne tenue du transport aérien de fret (+16,3% en 2020 en Ile-de-France par rapport à 2019)… mais dont les avions cargo décollent souvent de nuit.
“Autant il y a eu un effondrement du trafic passagers, autant il y a eu plutôt une augmentation du fret” avec des mouvements d’avions cargo en hausse de 5 % au niveau national et même de 16,3 % en Île-de-France, a expliqué le président de l’Acnusa, Gilles Leblanc, à la veille de la présentation de son rapport annuel au gouvernement. En conséquence, “suivant les territoires, les populations et les collectivités peuvent avoir une vision différente“, a constaté le dirigeant de cette autorité administrative indépendante. Les habitants proches de l’aéroport parisien d’Orly ont ainsi bénéficié de près de trois mois de répit lors de la fermeture de la plateforme au printemps 2020.
Mais “ceux qui sont à des endroits où il y a beaucoup de fret n’ont pas tellement vécu l’effondrement du trafic“, comme à Roissy-CDG, où les rotations de nuit ont augmenté, dopées par les articles commandés via les plateformes de vente en ligne et arrivant d’Asie en colis express, au-delà des équipements sanitaires acheminés en urgence au début de la crise.
Ce trafic a nourri une remontée des plaintes pour nuisances, a poursuivi Gilles Leblanc. Le sujet du bruit du trafic aérien nocturne est aussi “très chaud” à Toulouse, à Nantes, ainsi que dans une moindre mesure à Bordeaux et à Marseille, selon le patron de l’Acnusa. Les riverains d’aéroports accueillant des avions d’affaires, tels Cannes-Mandelieu ou Paris-Le Bourget, ou des aérodromes d’Île-de-France, dont le trafic est resté soutenu, ont également souffert de nuisances pendant la crise, a aussi remarqué le dirigeant de l’Acnusa.
En conclusion dans son rapport, l’Acnusa a rappelé que la protection des populations contre les nuisances sonores nocturnes restait “une priorité sur de nombreux territoires“. Elle recommande “la mise en place d’un observatoire national des mouvements de nuit” afin d’aider à améliorer la planification et la programmation des vols. Elle recommande aussi de prendre une initiative législative pour moderniser le cadre règlementaire au niveau national et local, afin de mieux prendre en considération les nuisances aéroportuaires, de renforcer la police de l’environnement sur et autour des aéroports et de simplifier la procédure de sanction dans le respect des droits de la défense.
Greg765 a commenté :
29 mai 2021 - 15 h 23 min
L’avantage avec le Covid c’est que beaucoup d’avions un peu anciens seront sortis des flottes. Ça permet un renouvellement, les machines récentes sont quand même beaucoup plus silencieuses. (CFM Leap / Pratt PW1000G…).
Le problème c’est qu’il y a toujours du retard pour que ces technologies arrivent aux avions de fret qui ont souvent une génération de décalage. Mais bon, les choses devraient continuer d’évoluer dans le bon sens au fur et à mesure que les flottes sont renouvelées.
ALExxx a commenté :
30 mai 2021 - 8 h 04 min
Oui, on entend bien la différence entre un A350/B787 et un A320/B777
Grinch' a commenté :
30 mai 2021 - 10 h 52 min
Oui, et pour confirmer aussi Greg 765 : on perçoit encore plus la différence entre la génération A320/B777 et la génération précédente MD80/B767 cargo.
Si à Lyon St-Ex les MD80 ont disparus, les B767 cargo de Star Air vieux de presque 40 ans volent toutes les nuits…
Alain a commenté :
30 mai 2021 - 1 h 31 min
La question est surtout pourquoi les riverains achètent autour des aéroports sachant le bruit engendré (baisse des prix de l’immobilier) ok, mais ils achètent en connaissance de cause….
lyonnnais a commenté :
30 mai 2021 - 13 h 43 min
Parce que les gens sont prêt à croire n’importe quoi, et se croient plus intelligents que les autres!!
J’ai connu le cas de gens ayant acheté une maison à 500m des cuves d’une raffinerie (sur les conseils du vendeur !!!),pour ensuite,une fois la vente devenue définitive,aller en mairie demander quand la raffinerie allait fermer conformément à la promesse orale du vendeur !!!
Peut-être que certains ont acheté avec la promesse que Orly allait fermé d’ici 2 ans !!!
ALExxx a commenté :
30 mai 2021 - 8 h 13 min
L’Acnusa pourrait aussi se pencher sur les approches….
Pour CDG : survol Magny en Vexin (65km) 10000 pieds, pour Soissons : 12000 pieds
Pour Orly : survol Chateaudun (120km) 12000 pieds.
la solution: a commenté :
30 mai 2021 - 9 h 05 min
déplacer Magny en Vexin, Soissons et Chateauroux: pourtant pas plus compliqué que d’autres travaux faits dans les siècles passés: on a bien su élever des pyramides en Egypte et creuser un canal à Pnama!
Existe il une ACNUFER? a commenté :
30 mai 2021 - 9 h 00 min
Existe il une Autorité de Contrôle des Nuisances FERroviaires?
Car elle aurait du boulot: allez demander aux riverains des gares situées en plein coeur de ville si les trains ne font pas de bruit: promenez vous, par exemple à Paris aux alentours des faisceaux des voies de Gare de l’Est et Gare du Nord..les bruits perçants et stridents des roues frottant metal contre metal avec les rails aux aiguillages lors des changements de voies pour entrer/sortir de la gare!!! Et ça commence bien plus tôt que le trafic aérien à Orly…et ça finit bien plus tard…
Mais aussi le long des voies, meme en campagne, lorsqu’un train passe a vive allure…mais encore: mesurez les dcv lorsqu’un train passe dans ces trop nombreux ponts métalliques des débuts du XXème siècle…
Curieusement, nos Chers Défenseurs de la Qualité de la Vie et du Droit au Repos Chez Soi après une Longue Journée de Labeur…sont bien absent devant ces pollutions sonores là! …Sans compter que, question pollution, si les avions polluent avec l’utilisation d’un carburant d’origine pétrole qui est un danger immédiat pour nous-mêmes, les trains, eux, utilisent de l’électricité nucléaire qui ne produit aucune pollution à l’usage ( ça on le sait), mais on oublis la pollution nucléaire produite pour sa fabrication qui n’est jamais prise en compte dans le bilan nuisance globale comparatif des divers modes de transport ( qui, fait exprès, ne sont concentrés QUE sur la pollution carbonée que, évidemment, l’électricité nucléaire ne produit pas!)..mais cette pollution nucléaire n’est un danger principalement pour les générations futures…très futures: OUF: on est sauvé, tout va bien et donc elle est acceptable et acceptée..
lyonnnais a commenté :
30 mai 2021 - 13 h 37 min
Et vous ne parlez même pas de l’emprise foncière des voies ferrées comparativement à celle d’un aéroport !! Pas sûr que la comparaison soit écologiquement en faveur du ferroviaire non plus !
Rame a commenté :
30 mai 2021 - 20 h 47 min
On vous laissera vous renseigner sur le PPBE, cela vous laissera découvrir avec grand plaisir qu’un travail sur les nuisances ferroviaires (et pas que) a aussi lieu. Mais à n’en pas douter avant de hurler au loup, vous aurez pris le temps de vous renseigner.
Je vous laisse fouiller sur Google.
Quand aux comparaisons sur l’emprise foncière, on pourra en reparler lorsque la desserte aéroportuaire sera aussi fine que celle des trains.
lyonnnais a commenté :
31 mai 2021 - 4 h 29 min
L’emprise de la SNCF est telle, que son PDG annonce pouvoir produire 20% de sa consommation énergétique avec des panneaux solaires disposés sur des terrains appartenant déjà à la SNCF !!!
Blaireau a commenté :
30 mai 2021 - 9 h 10 min
Et dire qu’à Orly, il est impossible de faire des approches optimisées donc écologiques car incompatibles avec les contraintes de bruit.
Écologie ou nuisances sonores, il faut choisir…
lyonnnais a commenté :
30 mai 2021 - 13 h 34 min
Si cette Autorité sort un rapport estimant la nuisance sonore,je peux supposer qu’elle se base sur des données chiffrées,non?
On connait les données chiffrées des nuisances antérieures, on devrait pouvoir chiffrer ce seuil annuel à ne pas franchir!!
Ensuite, il suffit de déterminer que l’augmentation du nombre de vols soit liée aux progressions d’efficacité des nouveaux vols (trajectoires,appareils,moteurs,…)
L’activité des compagnies bénéficierait ainsi des efforts qu’elles font dans la modernisation de leur flotte et plan de vol, non ?
Capulet a commenté :
1 juin 2021 - 4 h 46 min
Et pendant la journée, interdisons aussi les pétoires aériennes des aéroclubs qui pourrissent la vie partout en France.